Le règne record de la Reine Elizabeth II en 14 photos

La Reine Elizabeth II, qui s'est éteinte à l'âge de 96 ans le 8 septembre 2022, a toujours insisté sur le fait qu’elle n’était pas là pour régner mais pour servir.

De Simon Worrall
Photo de la Princesse Elizabeth quand elle était mécanicienne durant la guerre, en 1945

Les visites de la Reine Mère à la classe ouvrière du Grand Est londonien, afin de regonfler le moral de la population durant le Blitz, étaient d’une grande inspiration pour la future reine. Ici, la Princesse Elizabeth apprend les rudiments du métier de mécanicien de l’Auxiliary Territorial Service en 1945.

PHOTOGRAPHIE DE Photo de Popperfoto/Getty Images

Il faut bien le reconnaître, je n’ai jamais été ce que mon regretté père appelait un « adorateur de corgis » - une personne obsédée par la famille royale. Certes je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion d’échanger avec elle, mais je suis quasiment certain que Sa Majesté et moi [avions] des opinions divergentes sur les questions sociales et politiques.

Pourtant, comme de nombreux Britanniques de ma génération (je suis né un an avant le couronnement), ma vie a été rythmée par celle de la Reine Elizabeth II, désormais entrée dans le livre des records : son règne de 70 ans, considéré comme le plus long de tous les monarques que la Grande-Bretagne ait connu en un millénaire, a éclipsé les 63 ans et 216 jours de bons et loyaux services de son arrière-arrière-grand-mère, la Reine Victoria. Son règne a connu d’immenses bouleversements sociaux et politiques.

Lorsque cette jeune femme svelte aux cheveux noir de jais a accédé au trône en 1952, le rationnement de la Seconde Guerre mondiale venait juste d’être levé ; l’Empire Britannique était encore à la tête de grandes colonies aux quatre coins de la planète ; l’homosexualité était un crime ; le divorce, une honte ; le sexe avant le mariage, une exception ; les minorités ethniques, un fait rare ; le sport, une pratique essentiellement amateur ; la nourriture britannique, pratiquement immangeable.

Aujourd’hui, la Grande-Bretagne – celle où les écoles londoniennes accueillent des enfants capables de parler 36 langues, où le mariage gay est légal et où les footballeurs ont des revenus hebdomadaires plus élevés que le salaire annuel du Premier Ministre – est un tout autre pays. Aujourd’hui, Londres possède même plus de restaurants étoilés au guide Michelin que Paris ! Quinze Premiers Ministres ont défilé ; la mode a été aux cheveux et aux vêtements longs, puis plus courts ; notre foi en la modernité a laissé place à une certaine anxiété vis-à-vis du changement climatique… mais la Reine, elle, n’a pas plus bougé que les cloches de Big Ben, honorant le serment prêté lors de son couronnement, celui de ne pas régner sur son peuple mais bien de le servir.

La Reine Elizabeth II, empreinte de valeurs vieilles comme le monde, se définit par un grand sens du devoir, une constance et un amour pour son pays. En 70 ans, autant que je m’en souvienne, elle n’a jamais fléchi, jamais commis d’impairs, jamais offensé qui que ce soit intentionnellement. Elle n’a jamais abandonné et ne nous a jamais abandonnés.

Sa vie n’a pas toujours été heureuse. L’assassinat de son cher cousin Louis Mountbatten par l’IRA en 1979 a laissé une blessure qui a mis plusieurs années à guérir. Preuve de sa volonté et de son farouche sens du devoir, elle a, au cours d’une visite en Irlande chargée d’émotions en 2012, serré la main de l’ancien chef d’état-major de l’IRA Martin McGuinness, actuellement vice-Premier Ministre de l’Irlande du Nord.

En 1992, la fameuse « annus horribilis », qui a vu le mariage de ses enfants voler en éclats et l’incendie du Château de Windsor, a rendu impopulaire la Maison de Windsor. En ne répondant pas immédiatement à l’effusion de larmes provoquée par la mort de la Princesse Diana, la Reine a aussi laissé de nombreux Britanniques penser que la monarchie avait perdu ce lien qui l’unissait avec son peuple.

Aujourd’hui portée par de nouveaux héritiers en la personne de ses arrière-petits-enfants, une économie prospère et la plus longue période de paix qu’ait connu la Grande-Bretagne dans son histoire, elle [était] admirée et adorée. Pas seulement par les Britanniques, mais par le monde entier. Je ne serai jamais un adorateur de corgis, mais je tire ma révérence à la Reine.

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    Cet article a initialement paru en langue anglaise.

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