Ces vêtements retrouvés sur une épave du 17e siècle nous montrent comment vivait l'élite
Le contenu de la garde-robe d'une dame d'honneur a été retrouvé au fond de la mer près de 400 ans après le naufrage.
Le royal contenu d’une épave du 17e siècle est exposé dans un musée néerlandais, près de 400 ans après le naufrage du navire en mer du Nord, avec à son bord des vêtements et des objets de luxe.
Les trouvailles en provenance de l’épave comportent une robe distinguée en soie, des bas et des corsets, une pochette brodée ainsi qu’un peigne à poux. Les experts considèrent cette découverte textile comme l’une des plus importantes jamais faites en Europe.
L’épave a été découverte en 2015 par un club de plongée local basé sur l’île de Texel, à une centaine de kilomètres au nord d’Amsterdam. Les vents changeants et les courants ont causé des centaines de naufrages dans la région. L’épave a été recouverte de sable pendant des siècles, d’où l’état remarquable de conservation des textiles.
UNE LETTRE COMME PREUVE IRRÉFUTABLE
Une couverture de livre en cuir gaufrée du blason de la Maison de Stuart a amené les chercheurs à soupçonner que les objets pourraient avoir une connexion royale. Mais lorsque les objets ont été exposés il y a quelques semaines au musée Kaap Skil de Texel, le propriétaire de la robe était inconnu.
Depuis, les historiens des universités d’Amsterdam et de Leyde se sont concentrés sur une lettre rédigée par la belle-sœur d’Henriette Marie, la reine française consort du roi Charles Ier, qui régna sur l’Angleterre de 1625 à 1649.
Écrite en 1642, la lettre écrit qu’un navire de bagages avait été perdu au mois de mars de cette même année, alors que la cour d’Henriette Marie rejoignait les Pays-Bas depuis l’Angleterre, par la mer. Ce navire contenait les garde-robes de ses deux dames d’honneur et de leurs servantes, ainsi que des objets en provenance de la chapelle privée de la reine consort.
Les chercheurs pensent que les vêtements retrouvés sur l’épave appartiennent à la dame d’honneur la plus âgée, Jeanne Kerr, comtesse de Roxburgh, d’après la taille et le style des pièces. Comme le dit l’analyse du musée, « la première impression est que la dame en question avait une figure assez imposante. »
Officiellement, la reine Henriette Marie voyageait vers la Hollande pour remettre sa fille de 11 ans à Guillaume II, Prince d’Orange, qui avait épousé la princesse une année auparavant. Mais le véritable but de la reine consort était en fait de vendre les bijoux de la couronne en échange d’armes pour soutenir son mari le roi, plongé dans une guerre civile avec les parlements anglais et écossais.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.