Massada, la forteresse légendaire du désert de Judée

Cet impressionnant complexe palatial comprend plusieurs palais et des fortifications antiques perchés sur un socle de calcaire, au sommet d’une montagne isolée du désert de Judée.

De Abby Sewell
Vue aérienne sur les fortifications de Massada dans le désert de Judée, avec la mer Morte visible en arrière-plan.

Vue aérienne sur les fortifications de Massada dans le désert de Judée, avec la mer Morte visible en arrière-plan.

PHOTOGRAPHIE DE Andrew Shiva, Wikipedia, Wikimédia Commons

Perchée sur une falaise au-dessus d'un paysage quasi-lunaire, l'ancienne forteresse de Massada a des airs dramatiques à la hauteur de sa légende.

Le complexe isolé a été le site d'un dernier combat désespéré opposant des Juifs assiégés à l'armée romaine, qui aurait abouti à un suicide de masse, préféré à la capitulation.

Le site, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, monte la garde sur une étendue aride du désert de Judée, bordé par le bleu de la mer Morte scintillant au loin. Les pèlerins arrivent souvent avant l'aube pour emprunter le chemin sinueux menant au sommet de la falaise alors que le lever du soleil fait passer le sable du désert du brun au rose.

Le complexe palatial de Massada a été construit sous le roi Hérode Iᵉʳ le Grand, qui a régné de 37 av. J.-C. à 29 av. J.-C. Véritable exemple classique de l'architecture du début de l'Empire romain, sa grandeur n'a d'égal que le symbolisme de la légende qui lui est associée.

Un groupe de rebelles juifs s'insurgeant contre la domination romaine s'est emparé et du site de Massada en 66 de notre ère et l'a occupé pendant plusieurs années. Les forces romaines ont encerclé la forteresse en 72 après J.-C. et ont finalement réussi à percer les murs en construisant une rampe géante, dont les traces sont encore visibles aujourd'hui.

Selon l'historien Titus Flavius Josèphe, avant que les Romains ne puissent envahir l'enceinte de Massada, les rebelles ont fait le choix du suicide de masse ; les hommes ont tué leurs propres femmes et enfants, puis se sont tués les uns les autres, le dernier homme restant ayant retourné son épée contre lui. Selon ce récit, 960 personnes seraient mortes dans ce sursaut d'honneur. Seuls deux femmes et cinq enfants auraient survécu.

Alors que d'aucuns ont depuis remis en question ce récit, affirmant que les archives archéologiques ne mentionnaient pas cet épisode sanglant, la légende a pris une grande importance symbolique dans la culture juive, et notamment israélienne. Le site attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année.

Le complexe devint plus tard le site d'une petite colonie de moines chrétiens, mais ils abandonnèrent à leur tour le site vers le 6e siècle de notre ère. Après la dissolution de la colonie, Massada resta abandonné pendant plus de treize siècles jusqu'à sa redécouverte en 1828. Il ne fit réellement l'objet de fouilles que dans les années 1960.

L'excavation et la restauration du site ont été volontairement limitées, avec quelques concessions à la modernité et au tourisme, dont la construction d'un téléphérique pour les visiteurs incapables ou peu désireux de faire la randonnée ardue menant au sommet, ainsi qu'un accueil et un musée au pied de la falaise. Les transports en commun relient Jérusalem et Tel-Aviv au site.

Abby Sewell est une journaliste indépendante basée à Beyrouth couvrant la politique, les voyages et la culture. 

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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