Naples, Sicile, Calabre : au cœur de la mafia
C’est dans les champs de citronniers de Sicile, au 19e siècle, que débute l’histoire de l’« Honorable Société ». En moins de 50 ans, elle deviendra la « Pieuvre », déployant ses tentacules jusqu'en Amérique. L’internationale du crime était née.
Ceux qui trahissaient les clans napolitains étaient punis par des balafres les désignant publiquement comme parjures. Figures de camorristes marqués au visage, gravure de 1906.
Si l’histoire de la mafia pouvait être constituée des éléments d’un récit romanesque… Une colline fouettée par le vent. Des torches flambant sous un ciel noir. Des silhouettes sombres, drapées dans des capes. Le premier serment effroyable. C’est d’ailleurs ainsi que les membres des bas-fonds italiens brossent l’éclosion de leurs confréries. En Calabre, à la pointe de la « botte » italienne, la légende veut que cette branche spécifique d’extorqueurs et de trafiquants de drogue trouve son origine dans un passé aussi lointain que sombre, lorsque trois chevaliers espagnols, les frères Osso, Mastrosso et Carcagnosso, ayant fui l’Espagne après le viol de leur sœur, trouvent refuge sur l’île de Favignana à l’ouest des côtes siciliennes.
Avec le temps, les frères instaurent les règles et les rites de la confrérie qu’ils baptisent du nom d’« Honorable Société ». Ils quittent ensuite l’île pour fonder trois nouvelles branches. Osso va à Palerme et crée la Mafia. Mastrosso part à Naples, où il crée la Camorra. Carcagnosso se transfère en Calabre et fonde la ‘Ndrangheta.
TROIS GRANDES SOCIÉTÉS CRIMINELLES
Toutes ces histoires sont des légendes de toute évidence issues de la littérature et de mythes qui ont autant de fondements réels que le conte de Cendrillon. Mais si elles sont simplement divertissantes, elles nous transmettent cependant quelques leçons importantes. Tout d’abord, parler de « mafia italienne » est une erreur. En Italie, il existe trois grandes sociétés criminelles : Cosa Nostra, c’est-à-dire la mafia sicilienne, dont la renommée a transformé le terme sicilien de mafia en un terme générique et universel désignant le crime organisé ; la Camorra, la mafia de Naples et de l’intérieur des terres ; et la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise.
Ensuite, malgré plusieurs différences, ces trois mafias ont en commun un langage pseudo-nobiliaire, dont l’honneur est le concept fondamental. Les mafiosi siciliens se dénomment eux-mêmes « hommes d’honneur ». À un moment ou à un autre de leur histoire, toutes les mafias se sont autoproclamées « Honorable Société ».
Enfin, l’histoire, si légendaire soit-elle, a son importance pour les mafieux italiens. L’idée d’appartenir à une entité aussi ancienne que noble, même si celle-ci ne repose sur rien, est la pierre angulaire de leur identité collective. Les légendes de la mafia transmettent un sentiment de pérennité et de sécurité à des hommes engagés dans un quotidien meurtrier et dangereux : tous les problèmes s’estompent, et l’ancienneté des racines est synonyme d’un avenir prolifique.
Des histoires comme celle des frères Osso, Mastrosso et Carcagnosso font partie de l’arsenal culturel inventé par les organisations mafieuses pour survivre sur le long terme. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Mafia, la Camorra et la ‘Ndrangheta n’ont pas disparu en laissant la place à d’autres organisations criminelles, comme c’est le cas dans le reste du monde. En résumé, les légendes ont créé la réalité et sont l’une des raisons qui expliquent que les mafias sont toujours aussi vivaces plus d’un siècle et demi après leur apparition.
Mais, au fait, comment ces mafias sont-elles vraiment nées ? À quel moment les mafiosi se sont-ils mis à inventer les récits auxquels ils croient encore ? Pour trouver des réponses, il faut se reporter au milieu du XIXe siècle, la période de troubles révolutionnaires qui a engendré l’État italien moderne.
Jusqu’en 1859, la péninsule Italienne est divisée sur le plan politique. L’Empire autrichien en dirige le nord-est. Le pape gouverne les États pontificaux du centre. Et le sud du pays et la Sicile forment le royaume des Deux-Siciles, sous la coupe d’un monarque de la dynastie des Bourbons. Entre ces blocs territoriaux prédominants, plusieurs duchés et différents régimes coexistent.
Pour les dirigeants de l’Italie de l’époque, envisager un pays unifié relevait de la trahison ou de l’hérésie. Mais le peuple, lui, aspirait à cette union, même si les patriotes s’accordaient rarement sur ce à quoi devait ressembler cette Italie future. Il en résulta une instabilité politique endémique.
SERMENTS ET RITES DE PASSAGE
C’est dans le royaume des Deux-Siciles que l’instabilité se révèle particulièrement violente. Les conspirations révolutionnaires débutent bien avant le départ des armées de Napoléon de la péninsule en 1815. Les conspirateurs étaient généralement organisés en fraternités secrètes inspirées de la franc-maçonnerie : unis par des rites, des serments effroyables et des légendes sur leurs nobles origines, ils pouvaient dissimuler plus facilement leurs plans.
La plus célèbre d’entre elles, la confrérie des carbonari (les « charbonniers »), déclenche en 1820 une révolte à Naples. La vogue des confréries se propage rapidement vers la région la plus agitée du royaume des Deux-Siciles : la Sicile elle-même, véritable berceau de la révolution.
Toutes les révolutions sont violentes, et les conspirateurs tels que les carbonari recrutent souvent dans leurs rangs des hommes de main, membres de bandes ou chefs de factions distinctes dans les prisons. Ces hommes ont tout loisir de s’adonner au pillage lors des révoltes siciliennes. Et ils découvrent que s’affilier à une société secrète présente bien des avantages annexes. L’ensemble de serments, de rites et de mythes renforçait le prestige des chefs de bandes et l’obéissance de leurs sbires.
Après s’être connus grâce au réseau de conspirateurs, les plus grands délinquants des régions de Sicile peuvent commencer à travailler ensemble. Quelqu’un pouvait ainsi voler du bétail à une extrémité de l’île et le revendre à l’autre bout, où personne ne reconnaîtrait les marquages au fer. Mieux encore, les bandits côtoyaient de riches et puissants patriotes dans les rangs de ces communautés de conspirateurs.
Une définition pratique de la Mafia pourrait être la suivante : une confrérie de type maçonnique, où les pires criminels sont mis en relation avec des hommes ambitieux de la sphère publique dotés de beaucoup d’influence et de peu de scrupules.
En 1860, le héros Giuseppe Garibaldi, patriote à la chemise rouge, envahit la Sicile à la tête d’une petite troupe. Puis débute la révolte qui s’achève par la chute de la monarchie des Bourbons et le rattachement du sud du pays avec le royaume d’Italie, qui commence à se former dans le Nord. En Sicile, les patriotes conspirateurs réussissent à pénétrer la coterie gouvernante du nouvel État. Ils fournissent alors du travail, essentiellement dans la police, à leurs amis malfaiteurs. Après tout, qui mieux que des brutes connaissant parfaitement les bas-fonds étaient capables d’y faire régner l’ordre ?
UNE PROTECTION AU PRIX FORT
Les historiens ont pu identifier les premiers chefs de la Mafia. Des hommes comme Antonino Giammona, du village d’Uditore, en périphérie de Palerme ; ou Salvatore Licata, de San Lorenzo, un autre bourg peu distant de la capitale sicilienne ; ou bien, de l’autre côté des montagnes du Sud, le voleur de bétail et maire de Burgio, Pietro De Michele. Chacun de ces hommes a participé à la révolution de 1860. La majorité d’entre eux ont obtenu un emploi dans la police ou dans la Garde nationale après 1860. Et la plupart ont également collaboré à un secteur d’activité crucial pour les débuts de la Mafia : les citrons.
Ce qui nous conduit au versant économique de cette histoire. Au milieu du 19e siècle, Palerme est une ville huppée. Les grands propriétaires terriens de l’île ont abandonné leurs fermes arides et isolées de l’intérieur des terres pour se faire construire des palais dans la capitale et la campagne luxuriante des alentours. Les terres entourant la ville, une plaine connue sous le nom de Conca d’Oro, qui s’étend entre les montagnes et la mer, étaient particulièrement fertiles et concentraient quasiment le monopole mondial de la culture des citronniers. Un bien précieux pour la Royal Navy britannique, qui évitait ainsi à ses marins d’être victimes du scorbut, et qui offrait des débouchés importants et bien plus lucratifs à l’acide citrique dans l’industrie. Par conséquent – d’après des calculs établis en 1860 –, la Conca d’Oro était le deuxième territoire agricole le plus rentable d’Europe, juste derrière les plaines cultivées entourant Paris.
Si le citron pouvait se révéler très rentable, il requérait cependant un investissement considérable à long terme. Les plantations de citronniers nécessitaient des systèmes d’irrigation et des murs protecteurs, des routes pour transporter le produit vers le port, et des équipements pour entreposer et emballer les citrons. Compte tenu des coûts, un citronnier à peine planté pouvait mettre huit ans avant de produire suffisamment de citrons pour que son propriétaire en tire un bénéfice. Les citronniers sont en outre sensibles, notamment au vent et à la grêle.
En Sicile, où l’autorité politique – par conséquent la police – n’exerçait pas une surveillance très rigoureuse de la société, les délits représentaient une menace permanente. Un arrêt temporaire de l’arrivée d’eau ou une vague d’actes de vandalisme pouvaient ruiner une installation agricole. Outre des révolutionnaires opportunistes, les premiers mafieux de la région de Palerme furent des propriétaires ou les contremaîtres des plantations de citronniers, des marchands et des exportateurs de citrons, les conducteurs des véhicules qui transportaient le produit aux marchés, ou encore les gardiens chargés de protéger les plantations pendant la nuit. De fait, la protection des citronniers fut la voie qui permit à la Mafia de prendre le contrôle de ce marché « juteux ».
PETIT THÉÂTRE DE MARIONNETTES
On associe souvent Mafia et trafic, notamment de drogue. Mais le racket a en réalité beaucoup plus d’importance pour son ascendant, pour le « contrôle du territoire », pour reprendre une expression propre aux mafieux. En substance, le scénario est très simple. La Mafia propose une protection en échange d’argent, mais une protection contre elle-même. Les menaces directes – « Paye ou j’abats tous tes citronniers et je séquestre tes enfants » – étaient beaucoup moins fréquentes que ce que l’on pourrait appeler un petit théâtre de marionnettes. Un mafieux envoyait une lettre en proférant des menaces terrifiantes. Un autre mafieux contactait alors la victime en se montrant réconfortant : « Du calme, je connais ceux qui t’ont envoyé la lettre ; je vais leur parler, je peux faire baisser le prix. »
Il n’est donc pas surprenant que la méthode traditionnelle d’assassinat de la Mafia du XIXe siècle ait consisté en une embuscade à l’arme à feu dans l’enceinte des plantations de citronniers ou sur les chemins qui serpentaient entre les plantations et permettaient de transporter les fruits vers la ville.
Au milieu du 19e siècle, le débouché majeur du citron sicilien se trouve aux États-Unis, tout particulièrement à New York. Les mafieux ne tardent donc pas à emboîter le pas de leurs fruits et ouvrent des succursales dans le Nouveau Monde. Le premier assassinat que la Mafia commet aux États-Unis a lieu en 1888, à New York, quand les patrons d’un restaurant sicilien sont accusés du meurtre d’un marchand de fruits de Palerme. Ce sont des hommes de cette trempe qui fondent l’organisation sœur de la Mafia aux États-Unis.
DANS LES PRISONS DE NAPLES
La mafia sicilienne, pendant longtemps la plus puissante et la plus célèbre des mafias italiennes, résulte donc de la rencontre du commerce des citrons avec le monde de la conspiration, tramée par des confréries de type maçonnique. À Naples, l’ancienne capitale du royaume des Deux-Siciles, l’histoire de la Camorra débute à la même époque, durant la révolution de 1860, mais dans un cadre bien différent : celui des prisons les plus malodorantes et les plus dangereuses de la province.
Le 4 juin 1851, le duc Sigismondo Castromediano est emprisonné dans le terrible château du Carmine de Naples pour avoir participé aux révoltes de 1848-1849. Il est rapidement abordé par un prisonnier qui contraste avec les autres gueux, car il porte des pantalons noirs en velours avec des boutons brillants sur les hanches et une ceinture de couleur. Une montre et une chaîne pendent d’un gilet assorti. « Longue vie à l’Italie ! Longue vie à la liberté ! », lui lance l’homme. « Nous autres, camorristes qui partageons votre triste et honorable destin, nous vous libérons de toute obligation avec la Camorra… Allons, chevalier ! Par Dieu, je jure que personne ne touchera un cheveu de votre tête. Je suis le chef de la Camorra ici, celui qui commande. Tout le monde est à mon entière disposition, même le commandant et les geôliers de la prison. »
Cet excès de courtoisie est fallacieux et dure peu. Le duc Castromediano découvre que les camorristes, tel l’homme aux pantalons de velours noir, extorquent en réalité de l’argent sous la menace, comme ils le font à tous ceux qui sont en prison – ce qu’il subit durant les sept ans et demi que dura son emprisonnement. L’avantage le plus insignifiant – un coin pour poser un matelas, un morceau de pain, une bougie… – s’achetait à la Camorra à des prix exorbitants. « Même des puces, l’on tire de l’or », se vantait l’organisation.
Tous les propriétaires terriens qui acceptaient l’offre – et très peu avaient une alternative – amorçaient alors un déclin inexorable. D’autres offres se succédaient ensuite : « Je peux placer des gardiens fiables dans tes plantations, je peux me charger de la gestion de tes terres, mes amis politiciens peuvent t’aider et s’assurer de la construction du pont dont tu as besoin… » Très vite, le propriétaire perdait la totalité du contrôle de sa propriété.
Confronté à de graves problèmes de liquidités, le gouvernement avait en effet cédé la gestion de ses prisons aux prisonniers les plus brutaux. Ces camorristes étaient organisés en confrérie, dénommée Honorable Société, sur un modèle maçonnique. Le rituel d’admission consistait en un duel au couteau avec un capo. Ces chefs camorristes arboraient des tatouages qui les distinguaient hiérarchiquement et leur permettaient de garder leur statut dans n’importe quelle prison du sud de l’Italie et de la Sicile lorsqu’ils y étaient transférés.
La prison est également un berceau important du crime organisé en Sicile. En 1867, un observateur se réfère à la prison Vicaria de Palerme comme à « une sorte de siège du gouvernement » des bandes criminelles. Le langage d’honneur que partageaient toutes les mafias italiennes se renforce progressivement dans le système pénitentiaire.
Mais, à la différence de Palerme, où les premiers chefs de la Mafia s’enrichissent rapidement grâce au commerce des citrons, les camorristes de Naples et des provinces voisines continuent à vivre avec la population pauvre des faubourgs urbains. La police disposant d’aussi faibles ressources que les prisons et se souciant plus des patriotes révolutionnaires que des criminels, elle déléguait fréquemment le maintien de l’ordre dans les faubourgs aux hommes de la Camorra. Ce type d’arrangement était connu en Italie sous l’appellation de « cogestion [de l’ordre public] ».
En contrepartie de leur collaboration avec la police dans sa lutte contre les insurgés, les camorristes avaient carte blanche pour contrôler les affaires représentées par le jeu et la prostitution. Ils géraient également les réseaux d’extorsion de fonds dans de nombreux domaines, comme le transport par bateau ou par voie terrestre.
DES PATRIOTES AU PASSÉ DOUTEUX
Cependant, la Camorra ne fut pas un associé loyal de la police. Comme en Sicile, elle était courtisée par les révolutionnaires. Lorsque la police napolitaine se volatilise en 1860 après l’invasion de la Sicile par Garibaldi, le nouveau chef du corps de police place sous ses ordres plusieurs des chefs les plus célèbres de la Camorra. Avec une candeur incroyable, un journal de Turin, alors capitale de l’Italie, publie des articles flatteurs à l’égard de trois de ces chefs que l’on voit arborant des cocardes tricolores. On disait que ces anciens criminels s’étaient racheté une conduite en s’impliquant dans la cause patriotique et étaient devenus des héros.
Inutile de préciser que ce statut de héros fut de courte durée. Les camorristes profitent de leur influence d’hommes politiques pour consolider leurs réseaux d’extorsion. Le nouveau gouvernement italien réagit rapidement, mais s’attache plus à exploiter la « peur de la Camorra » pour réprimer l’opposition qu’à pacifier les rues. Ainsi renaît le vieil accord de « cogestion » tant dans les prisons que dans les faubourgs et sur les marchés de Naples.
Quant à la ‘Ndrangheta, elle est paradoxalement la plus jeune et la plus ancienne des mafias italiennes. Plus jeune, car elle apparaît une génération plus tard que la Mafia et la Camorra. Plus ancienne, car ses rituels et son jargon constituent un musée vivant des traditions de l’Honorable Société prédominant dans les tribunaux du sud de l’Italie.
LA ‘NDRANGHETA OU LE SUCCÈS D'UNE SECTE
C’est à la fin des années 1880 que les journaux locaux calabrais commencent à publier les récits de rixes au couteau de bandes d’hommes tatoués ; ces duels ont débuté dans les tavernes et les bordels, avant de gagner les rues des villages agricoles. Les propriétaires terriens commencent à avoir peur de se rendre désarmés dans leurs fermes, et les réseaux habituels d’extorsion en échange de protection se mettent alors en place. C’est ensuite le début de la répression policière sous forme d’arrestations et de procès, lesquels, s’ils ne mettent pas fin à ce nouveau fléau, permettent au moins d’en comprendre les origines.
Un juge conclut ainsi : « L’association naquit dans les prisons de la région sous le nom de “secte de camorristes”. Puis, à mesure que ses chefs et ses promoteurs recouvraient la liberté, elle gagna d’autres villes et villages où un vivier lui fut en particulier fourni par les jeunes novices, les anciens détenus et les chevriers. » C’est ainsi que, dans la Calabre des années 1880, l’Honorable Société née dans les prisons trouve finalement sa voie à l’extérieur, voie qu’elle n’a jamais quittée.
Bien des choses ont changé depuis cette époque. Au lieu de trafiquer du bétail volé, les mafieux font circuler de la drogue sur toute la planète. Au lieu d’extorquer de l’argent aux planteurs de citronniers et aux vendeurs ambulants, ils l’obtiennent de l’entretien des routes et des parcs d’éoliennes. La Camorra est devenue un ramassis de bandes hétéroclites sans élément centralisateur.
La ‘Ndrangheta, modeste confrérie d’ex-détenus et de chevriers calabrais, est désormais le plus gros importateur de cocaïne en Europe, et ses ramifications prospèrent dans le nord de l’Italie et de l’Europe, au Canada, aux États-Unis et en Australie. Au fil du temps, elle a appris à renoncer aux bénéfices engrangés par le proxénétisme et à prévoir à long terme, se servant de ses femmes comme monnaie d’échange dans le cadre d’alliances dynastiques par le mariage. Mais ceci est une autre histoire.
En dépit de tous ces changements, les méthodes mafieuses restent les mêmes et gardent leur efficacité : contrôle d’un territoire par l’extorsion ; trafic de biens ou de substances illégales ; et trafic d’influence grâce à la chaîne de la corruption.
Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic Histoire et Civilisations. S'abonner au magazine.