Sommaire du magazine Histoire et Civilisations - avril 2021
Deux siècles après sa mort, que reste-t-il de Napoléon ? Napoléon « n’est pas mort ». Comme César ou Alexandre, appartient au club très fermé des grands conquérants : ils ont rejoint la voûte céleste des figures archétypales.
Deux siècles après sa mort, que reste-t-il de Napoléon ? La légende impériale n’est sans doute plus ce qu’elle était. Nous avons changé d’époque. Cependant, Napoléon « n’est pas mort ». Ce dernier, comme César ou Alexandre, appartient au club très fermé des grands conquérants : ils ont rejoint la voûte céleste des figures archétypales. C’est dans ses ultimes années que l’Empereur déchu – captif sur une île perdue au milieu de l’Atlantique – a engagé sa dernière bataille : celle de la postérité.
Il dominera le XIXe siècle comme la statue du Commandeur. Cependant, parce qu’il a hélas rétabli l’esclavage, certains, de nos jours, voudraient déboulonner sa statue. Mais les procès ne datent pas d’hier. Aussi la République entretient-elle depuis longtemps un rapport ambigu, entaché de méfiance, envers ce « sabre » qui nous a légué le Code civil.
Napoléon, en effet, a été perçu comme l’homme qui a sauvé la Révolution et en même temps l’a trahie. Sans compter que, depuis Louis Napoléon Bonaparte, des avatars autoritaires ne manquent jamais de surgir quand tout semble aller à vau-l’eau. Pourtant, il est temps, 200 ans plus tard, d’établir un bilan plus serein et distancié sur le chapitre napoléonien, qui comporte, bien sûr, ombres et lumières. Et rappelons-nous que le phénomène dépasse largement le cadre national.
À Iéna, Hegel jeune avait vu en Napoléon « l’âme du monde » sur son cheval. De fait, les guerres napoléoniennes, l’odeur de la poudre dissipée, furent autant de clusters hautement contagieux dans la propagation des idées nouvelles.
Au sommaire également :
LES VÉNUS PALÉOLITHIQUES
De -38 000 à -17 000 ans, on sculpte dans toute l’Europe des statuettes aux traits communs : une nudité généreuse qui met en avant leurs attributs sexuels. Si le lien avec la fertilité fait consensus, la signification exacte de ces œuvres divise encore les archéologues.
Par Marcos García Díez, Université Complutense, Madrid
NAPOLÉON N'EST PAS MORT
Deux siècles après sa disparition, l’Empereur n’a jamais été aussi vivant. Ce bicentenaire est en effet l’occasion idéale de débats entre éternels partisans et détracteurs. Car Napoléon, l’« Esprit en marche » selon Hegel, n’a jamais laissé indifférent. Pas plus que son héritage, dont les historiens dressent aujourd’hui le bilan.
Par Patrice Gueniffey, Directeur d’études, EHESS
LES DERNIERS JOURS DU CHRIST : LA PASSION AU CRIBLE DE L'HISTOIRE
Si la foi a guidé les auteurs des Évangiles, ces quatre récits restent essentiels pour comprendre les événements qui menèrent Jésus à la crucifixion.
Par Marie-Françoise Baslez, Professeur émérite des religions de l’Antiquité
VERS LE NOUVEAU MONDE VERS LE NOUVEAU MONDE : UNE ODYSSÉE À TRAVERS L'ATLANTIQUE
Rats, promiscuité, pénurie d’eau et de nourriture, risques d’attaque et de naufrage... Les dangers et l’inconfort des premiers voyages sur les galions espagnols étaient le prix à payer pour réaliser le rêve d’une vie meilleure.
Par Esteban Mira Caballos Docteur en Histoire américaine