Comment Don Cheadle a rejoint les Avengers du changement climatique

En janvier dernier, tandis que les incendies dévastaient Los Angeles, Don Cheadle et sa femme ont été contraints, comme des dizaines de milliers d’autres habitants, d’évacuer leur maison. « Nous avons emporté quelques vêtements et des choses irremplaçables – des photos, des dessins de nos enfants –, c’est tout. » La crise n’avait jamais été aussi proche pour cet acteur engagé, habitué aux missions bien plus lointaines. 

Car Don Cheadle est également ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations unies pour l’environnement et membre du bureau exécutif de Solutions Project, une organisation qui soutient plus de 300 associations communautaires luttant pour la justice climatique dans quarante-cinq États américains. D’une certaine manière, les flammes qui ont consumé de la même façon maisons modestes et demeures cossues ont rappelé que la crise climatique ne s’intéresse ni à la couleur de peau ni au compte bancaire.

« C’est une démonstration frappante de l’aspect égalitaire d’un désastre. Du moins, au début », remarque l’acteur. « À la fin, nous verrons. Parce que, dans ce type de situations, ce sont les plus vulnérables et les moins représentés qui sont les plus touchés et qui ont le moins la capacité de rebondir. » Cette analyse fait de Don Cheadle, soixante ans, un solide défenseur des droits de l’homme et de la justice climatique.

Avec Solutions Project, il continue de dénoncer les inégalités raciales et de genre. Fondée en 2013 par l’acteur Mark Ruffalo et deux associés, l’organisation a alloué plus de 50 millions de dollars à des communautés militant en première ligne dans le pays. La plupart d’entre elles, comme Rise St. James, qui combat l’impact de l’industrie pétrochimique dans l’« allée du Cancer » en Louisiane, et Tó Nizhóni Ání, qui cherche à protéger la culture autochtone et l’accès à l’eau dans la région de la Black Mesa, en Arizona, sont dirigées par des femmes de couleur.

Après son rôle de directeur d’hôtel dans le film Hôtel Rwanda, pour lequel il a reçu l’Oscar du meilleur acteur, il a produit le documentaire Darfur Now, sur cette guerre dans l’ouest du Soudan parfois qualifiée de « premier conflit du changement climatique ». Pour l’acteur, la prise de conscience sur la question environnementale remonte à 2006, avec le documentaire porté par l’ancien vice-président américain Al Gore, Une vérité qui dérange. Don Cheadle a rejoint Solutions Project après avoir côtoyé Marc Ruffalo dans cinq films de la franchise Avengers et utilise sa notoriété pour attirer l’attention sur ces sujets. 

« Souvent, les célébrités […] veulent se soustraire aux projecteurs, alors que les défenseurs de ces causes importantes n’y ont pas accès », a-t-il constaté. Don Cheadle, lui, a bien l’intention de continuer à parler et à tirer le signal d’alarme, quel que soit le côté où il se trouve.