Edward Norton veut sortir la cause environnementale du bon-vouloir philanthropique
Au Kenya, l'acteur et environnementaliste de longue date défend des idées novatrices en matière d'écotourisme et veille à ce que les bénéfices reviennent aux communautés locales.

Edward Norton photographié par Djeneba Aduayom, au Kenya.
Cet article fait partie de la série de portraits National Geographic 33.
Très tôt, Edward Norton a appris l’engagement que nécessitait la protection de la nature. Avocat en droit de l’environnement, son père a notamment fondé le Grand Canyon Trust [ndlr : une organisation à but non lucratif dédiée à la sauvegarde du Grand Canyon et du plateau du Colorado]. Son grand-père maternel était un pionnier de la politique du logement social. « J’ai grandi en écoutant les gens parler d’entrepreneuriat social, d’entreprises à mission et de collecte de fonds », explique-t-il aujourd’hui.
Lui a choisi une autre voie et mené sa carrière au cinéma, jouant dans des films comme American History X, Fight Club et, plus récemment, Un parfait inconnu. Lorsqu'Edward Norton est devenu célèbre, il a réalisé que cet univers ne lui apporterait que peu de choses. Aujourd'hui âge de 55 ans, c’est son travail avec le Maasai Wilderness Conservation Trust, une organisation basée au Kenya, dont il préside le comité américain, qui lui apporte ce sentiment d'être utile.
La fondation « gère plus de 220 gardes issus de la communauté, veille à protéger la faune, surveille la biodiversité, etc. » Collecter des fonds représente pour Edward Norton une importante préoccupation, doublée d’un « stress intense ». « Le mouvement mondial de conservation ne peut pas rester fondé sur une stratégie philanthropique de donation. »

Edward Norton et Samson Parashina, président du Maasai Wilderness Conservation Trust.
Aussi réfléchit-il avec énergie à un nouveau modèle, une réinvention de l’écotourisme de luxe pour mieux soutenir les initiatives de conservation. Edward Norton et ses partenaires ont donc créé l’entreprise Conservation Equity, qui investira dans le tourisme dans des endroits cruciaux et, surtout, réinjectera les profits dans le pays plutôt que de les distribuer aux actionnaires.
L’acteur en est aujourd’hui convaincu : « Nous sommes tout près de démontrer à quel point le tourisme pourrait être efficace et puissant si le monde se donnait les moyens de proposer un modèle qui rivalise avec les capitaux propres privés. »
« Le mouvement mondial pour la conservation ne doit pas rester une stratégie philanthropique financée par des donateurs », déclare-t-il. « Ce n'est tout simplement pas possible. C'est fondamentalement trop instable. »
Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic d'avril 2025. S'abonner au magazine.
