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Page du photographe
Gabriele Galimberti
Une femme a les yeux rivés sur un cercueil dans la morgue d’un des plus grands cimetières de Milan en Italie.
23 février. Début de la mise en quarantaine de Milan. « On aurait dit des vacances », dit l’artiste Daniele Veronesi qui habite dans un entrepôt aménagé avec Anna Mostosi, artiste elle aussi. Au fil des jours, « l’inquiétude se fraye un chemin ». Depuis l’extérieur, Gabriele Galimberti les prend en photographie. Au cœur de la lutte contre la pandémie en Italie, Galimberti a du mal à trouver des personnes disposées à poser devant son objectif. Quelques semaines après le début du confinement à Milan, les autres régions suivent. Des dizaines de millions de personnes sont désormais assignées à résidence.
Sadiq Marco Oladipupo est un rappeur de 28 ans, mieux connu sous le nom de Roy. Né à Venise de parents nigérians, il s’est installé à Milan il y a deux ans pour se lancer dans la musique. Seul dans son appartement, il passe ses journées à écrire des chansons. « J’ai peur de ce que l’avenir nous réserve, lorsque le confinement prendra fin », confie-t-il. « Beaucoup de personnes se retrouveront au chômage et la situation sera encore plus difficile. J’espère qu’elles pourront tirer profit de ces moments pour se réinventer. »
Lorsque l’épidémie du coronavirus a débuté, le quartier chinois de Milan a été le premier à être placé en quarantaine. « La vérité est que nous sommes plus proches de la Chine. Nous savions, dès le départ, que le seul moyen de survivre était de rester confinés chez nous », explique JJ Sun, porte-parole d’une association de jeunes entrepreneurs chinois en Italie.
Simeone Crispino fait partie d’un duo célèbre : Vedovamazzi. Il s’est imposé une discipline de vie personnelle. Pour lui, pas question d’enfreindre les règles pour sortir. Il passe plutôt son temps à travailler sur des projets artistiques, à cuisiner et à jouer de la guitare. « Un artiste ne doit surtout pas arrêter de travailler », explique-t-il. « C’est le seul moyen pour lui de stimuler sa créativité. »
Diego est illustrateur et Francesco, designer. (Ils ont tenu à ce que leurs noms de famille ne soient pas mentionnés.) Tous deux travaillent la plupart du temps à domicile mais, même avec ça, le stress est paralysant. Ils vivent dans un « état d’anxiété permanente », souligne Francesco. « Ça nous empêche même de dormir. » Ils ont peur de se retrouver sans travail. « Nous travaillons à notre compte et, plus le temps passe, plus nous nous rendons compte que nous n’aurons bientôt plus rien à faire », ajoute-t-il. « Nous devons nous réinventer au plus vite. Personne ne va le faire pour nous. »
Veronica Strazzari ne savait pas ce que c’était de passer une journée entière dans son minuscule studio. Jamais elle ne l’avait encore fait avant la quarantaine. Depuis, elle a instauré une petite routine au quotidien : faire du pilates, lire, tenir un journal. « C’est tout nouveau pour moi, je m’adapte. Ce qui me surprend par-dessus tout, c’est de pas être du tout inquiète », avoue-t-elle.
Paolo et Elisabeth Lombardi – hypochondriaques de leur propre aveu – se sont confinés chez eux avant que la quarantaine soit décrétée. Ils ne quittent leur domicile que pour faire les courses et promener le chien. Elisabeth craint que la pandémie ne dure jusqu’en 2021. Maigre consolation, s’il en est : l’air est plus pur et il y a moins d’embouteillages.
Les enfants de Michela Croci et Luca Volta ont l’habitude de jouer dehors. Depuis l’annonce de la mise en quarantaine, Agata et Giovanni n’ont à leur disposition qu’une petite cour pour se défouler. Pour maintenir un semblant de routine, les membres de la famille se lèvent tôt et s’organisent pour faire les devoirs et jouer. « Tous les jours, je laisse libre cours à mon imagination », affirme Croci. « On prétend par exemple que la maison est une grande mer à explorer. »
Dans le quartier où habite Rebecca Casale, la vie nocturne est des plus animées. Les bars locaux sont si bondés que les clients se retrouvent toujours sur les trottoirs. Aujourd’hui, il y règne un calme inquiétant. Lorsque le confinement a été décrété, Rebecca était seule à la maison. Ses colocataires ont donc dû trouver d’autres logements. « La solitude est si pesante », dit-elle. « Le quartier grouille de vie en temps normal. J’ai l’impression que c’est surréel, tout ce silence, tout ce vide. »