Des mois de chaos : 2020, l'année qui nous a mis à l'épreuve
Un virus, les affres du changement climatique et des manifestations ont secoué le monde et bouleversé notre réalité.
Mesures extrêmes. Bogalusa, Louisiane, États-Unis. À cause de la pandémie, nombre de systèmes de santé se sont retrouvés à court de matériel d’urgence. Gerald Foret, un médecin, enfile un masque protecteur avant d’examiner des patients atteints du Covid-19, à l’hôpital Our Lady of the Angels. Celui-ci n’ayant presque plus de masques N95 (équivalent du FFP2 en Europe), Foret s’est équipé d’un respirateur. Le masque intégral offre une protection quasi totale contre les particules en suspension.
Merriam-Webster, l’éditeur du dictionnaire américain, analyse les mots les plus recherchés sur son site Internet –non que les utilisateurs en ignorent toujours le sens, mais, parfois, une définition officielle nous aide à mieux comprendre les événements. En 2020, «apocalypse» a vite grimpé. De même que «calamité», « épidémie », «panique », « courber l’échine » et « surréaliste ». C’était pendant l’hiver et au début du printemps, alors que nos efforts quotidiens pour comprendre ce qui se passait autour de nous semblaient déjà dépasser l’imagination.
L’été, après le meurtre de George Floyd, les recherches du mot « racisme» ont monté en flèche. Avec « fascisme», « empathie», «définancer ». En septembre: « santé mentale». À ce moment-là, l’ouest des États-Unis brûlait déjà. Un matin, une épaisse fumée a donné au ciel de la baie de San Francisco une teinte orange foncé qu’il a gardée toute la journée, rappelant les ténèbres des fléaux bibliques. Des «nuées de sauterelles» ? Nous y avons également eu droit, avec les criquets pèlerins qui ravagent des pans entiers de l’Afrique et de l’Asie.
À l’heure de boucler ce numéro, la pandémie est loin d’être enrayée à travers le monde. Pour ceux qui y ont survécu, durant certaines semaines – ou mois –, l’année tout entière a semblé être une mise à l’épreuve insensée de notre charge émotionnelle. Nous savons que les humains peuvent être terrifiés, héroïques, perplexes, reconnaissants, malveillants, tristes, altruistes, pleins d’espoir, cyniques, furieux ou déterminés. Il a fallu attendre 2020 pour que certains comprennent à quel point chacun d’entre nous peut être beaucoup de ces choses à la fois.
Article publié dans le numéro 256 du magazine National Geographic