Derrière l'objectif : comment notre photographe s'est retrouvé face à un lion
Ben Pipe, photographe National Geographic, nous emmène dans les coulisses de ce magnifique plan rapproché d’un lion.
Le photographe Ben Pipe a pris cette photo d’un lion lors d’un safari dans le Parc national de Marakele, en Afrique du Sud.
Parlez-nous de cette image.
Nous étions à bord d’une Jeep de safari, en Afrique du Sud, en route pour aller documenter la pose d’un collier sur un rhinocéros blanc dans le Parc national de Marakele, quand ce magnifique lion s’est mis à musarder le long de la piste devant nous. Notre guide était pressé de nous emmener jusqu’au parc, mais l’occasion était trop belle pour ne pas en profiter. J’ai commencé à photographier le lion de face alors qu’il avançait vers nous, une expérience exaltante que je n’oublierai jamais. Ensuite, alors qu’il passait nonchalamment devant notre voiture, cette vue de profil est devenue possible. Le lion s’est arrêté, a scruté la piste, à quelques mètres seulement de nous. C’était un objectif de rêve, j’aurais pu volontiers passer l’année à travailler dessus.
Comment êtes-vous parvenu à prendre la photo ?
Je savais qu’il allait principalement s’agir de photographier des animaux sauvages, donc j’avais besoin d’un kit différent de celui que j’aurais pris pour un travail de voyage classique. Il me fallait absolument des longues focales ; j’ai pris un Nikon 200-400mm f/4, dont je me suis servi quand nous nous sommes rapprochés des animaux sauvages, et j’ai loué un Nikon 500mm f/4 à l’aéroport de Johannesbourg. Je les ai montés sur un Nikon D850 et sur un Nikon Z6 II. Toutes les choses typiques comme l’éclairage et la composition sont entrées en jeu, mais j’étais aussi particulièrement conscient de l’arrière-plan. Cela peut faire ou défaire une prise, même lorsque celui-ci est flou du fait des ouvertures importantes utilisées en photographie animalière.
Quels ont été les obstacles à surmonter ?
Cette image a été prise depuis la Jeep, mais je voulais être aussi près du sol que possible ; à hauteur des yeux du lion. Mais bien évidemment on ne m’a pas autorisé à sortir du véhicule, notre guide essayait de me garder en vie, donc j’ai dû faire avec l’espace que j’avais. Photographier la faune implique de traiter des sujets imprévisibles. J’essaie toujours d’être prêt pour une photo, appareil à portée de main, car vous n’avez souvent que quelques secondes avant que les animaux ne disparaissent de nouveau. Pourtant, ce lion nous a très généreusement gratifiés d’une longue séance en sa compagnie.
Quel conseil donneriez-vous à une personne débutant dans la photographie de voyage ?
Originalité, originalité et originalité. Internet et Instagram étaient censés nourrir un nouvel âge créatif, mais je pense que de bien des manières c’est l’inverse qui s’est produit. Aujourd’hui, tout le monde se rend aux mêmes endroits pour prendre les mêmes photos. Cela ne vous mènera nulle part, il faut que vous partiez et exploriez un endroit par vous-même, que vous salissiez vos bottes et que vous découvriez les vues et les angles que personnes n’a découverts auparavant.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.