Drones : prenez de la hauteur pour sublimer l'hiver
Ces photographes capturent de merveilleuses images des paysages enneigés. Voici quelques conseils pour les imiter.
Tourbillonnant à une trentaine de mètres dans les airs, les drones offrent au commun des mortels l'occasion de se glisser dans la peau d'un faucon pour jeter un œil à des paysages parfois bouleversants d'abstraction. Grâce à leur vaste gamme de prix et de compétences requises, les appareils photo volants (ou les drones pouvant embarquer votre matériel photo) peuvent être déployés par des professionnels ou des amateurs avec des résultats aussi sublimes dans les deux cas.
Originaire de Middlebury dans le Vermont, le photographe Caleb Kenna utilise les super-pouvoirs que lui confère son drone DJI Mavic-2 pour transformer les campagnes bucoliques de son État natal, ses rivières sinueuses et ses forêts sauvages en paysages de rêve où l'impressionnisme rencontre le cubisme. Même si toutes les saisons se prêtent à l'expression de son art, il admet avoir une préférence pour l'hiver. « La neige offre une toile ravissante où s'entremêlent l'ombre des arbres et celle des bâtiments, » raconte-t-il. « Ajoutez un zeste de soleil, et vous obtenez des bleus magnifiques. »
Une fois les bases en tête, notamment le pilotage et les endroits où le vol est autorisé, les drones offrent de belles opportunités de laisser s'envoler votre créativité.
CONNAÎTRE LA LÉGISLATION
« Il y a quelques années, après avoir acheté avec enthousiasme un petit drone de milieu de gamme, j'ai téléchargé l'application, j'ai chargé l'engin et j'ai voulu l'essayer sans plus attendre, » raconte Brendan McCabe, rédacteur photo pour National Geographic. « Les hélices se sont mises à tourner, les lumières ont clignoté puis il a pris quelques mètres de hauteur. C'était magique ! Mes enfants étaient ravis à l'idée d'avoir notre propre petite machine volante. »
McCabe vit à Washington, où l'espace aérien est l'un des plus réglementés des États-Unis. « Aussi vite qu'il avait démarré, le GPS de l'application s'est aperçu de notre position et le drone a immédiatement atterri avant de s'éteindre, » poursuit-il. « Les drones sont interdits ici. »
Aux États-Unis, la Federal Aviation Administration a créé un site Web détaillé ainsi qu'une application indiquant les « zones bleues » où quiconque a le droit de faire voler un drone à moins de 400 pieds (120 m). Notez tout de même qu'il est nécessaire d'enregistrer son drone auprès de l'agence avant toute sortie et que les photographes commerciaux qui obtiennent parfois la permission de prendre des photos dans les espaces aériens réglementés devront demander un permis spécial. En général, les prises de vue aériennes dans les zones rurales ou les milieux naturels éloignés des grandes villes ne sont pas réglementées. En France, les règles à respecter pour le pilotage d'un drone sont précisées à cette adresse et les espaces aériens réglementés font également l'objet d'une carte interactive.
NE PAS SE BRÛLER LES AILES
« En tant que photographe, on recherche toujours un angle novateur, que ce soit sur une échelle ou à genoux. Donc monter à 5, 10 ou 100 m, c'est grisant, » témoigne Kenna. « Avec un drone photo, on a d'abord envie d'aller le plus haut possible. Mais j'aime aussi descendre plus bas, à 15 m au lieu de 100 par exemple, pour prendre une vue en plongée, comme un oiseau. »
Pour Kenna, ces altitudes modérées donnent des images plus intéressantes et abstraites. « Cela me permet de faire des découvertes dans les airs, » dit-il. « Dans le Vermont, il y a beaucoup de rivières, de forêts et de champs que le drone peut transformer en quelque chose de totalement différent. »
S'ESSAYER À L'EXPOSITION AUTOMATIQUE
Il peut être difficile de juger de l'exposition de l'appareil photo embarqué sur le drone à travers l'écran de contrôle. « C'est très lumineux, on est ébloui et on a vraiment du mal à voir l'image suffisamment bien pour évaluer correctement l'exposition, » explique Mark Thiessen, photographe pour le magazine National Geographic. « La plupart des drones modernes ont une fonction appelée Auto-Exposure Bracketing (AEB) qui peut vous aider à être certain d'avoir une exposition correcte. »
Avec le mode AEB, l'appareil prend automatiquement trois photos ou plus, exposées différemment, explique Thiessen. « Ensuite, vous pouvez sélectionner l'image dont l'exposition vous plaît ou utiliser un logiciel spécial pour les combiner toutes en un seul cliché. Cela peut s'avérer très utile pour des scènes fortement contrastées, comme le soleil couchant dont la luminosité contraste avec les ombres du paysage qu'il éclaire. »
L'HEURE DOREÉ
Les rayons de la mi-journée propices aux coups de soleil peuvent également surexposer les photographies, que ce soit avec un téléphone ou avec un drone. C'est pourquoi Kenna conseille de sortir aux heures dites dorées, la période autour du lever ou du coucher du soleil.
« Les séances tôt le matin apportent souvent les meilleures ombres, » indique-t-il. « Je sors également souvent au crépuscule en utilisant une exposition longue afin de capturer le passage de la lumière du jour à la nuit qui s'installe. On peut jouer avec les phares brouillés des voitures et profiter de la ravissante "heure bleue". »
APPLIQUER LA RÈGLE DES TIERS
« Les clichés panoramiques avec l'horizon en plein milieu du cadre sont ennuyeux, » affirme Thiessen. Comme de nombreux photographes, il utilise la « règle des tiers » pour éviter de prendre des photos trop centrées à la manière des trombinoscopes. « Imaginez une grille de morpion superposée à l'image dans votre viseur : un tiers depuis le haut, un tiers depuis le bas et un tiers de chaque côté, » explique-t-il. « Certains drones ont une fonction qui superpose une grille directement sur l'image. »
Pour des photos plus captivantes, « laissez la partie la plus importante et la plus intéressante du sujet occuper une plus grande proportion du cadre, » dit-il. « Disposez votre composition de sorte que l'élément principal soit placé sur l'une des quatre zones d'intersection entre les lignes verticales et horizontales. Cette technique vous permettra de trouver l'équilibre. »
Jennifer Barger est rédactrice en chef pour National Geographic Travel. Retrouvez-la sur Instagram.
Caleb Kenna est un photographe originaire du Vermont et pilote de drone. Retrouvez-le sur Instagram.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.