AZF : AU CŒUR DU CHAOS

Des bâtiments complètement rayés de la carte, des centaines de véhicules broyés, de nombreux blessés en état de choc et les corps des victimes gisant sur le sol… en quelques instants les anciennes usines et les alentours se transforment en paysage apocalyptique.

En quelques secondes, l’usine toulousaine bascule dans un chaos total le 21 septembre à 10h17 précisément. Des milliers de logements détruits, des milliers de fenêtres soufflées, l’une des plus grosses catastrophes industrielles françaises a frappé la ville de Toulouse et ses environs. L’onde de choc produite par l’explosion a été enregistrée à plus de 200 kilomètres de Toulouse et entendue à 80 kilomètres du lieu de l’explosion. Un séisme de magnitude 3.4 est enregistré.

Des bâtiments complètement rayés de la carte, des centaines de véhicules broyés, de nombreux blessés en état de choc et les corps des victimes gisant sur le sol… en quelques instants les anciennes usines et les alentours se transforment en paysage apocalyptique.

Les enquêtes successives ont révélé qu’un stock d’environ 300 tonnes de nitrate d’ammonium destiné à la production d’engrais a explosé dans un bâtiment de l’usine. Ce nitrate serait entré en contact accidentellement, suite à une erreur humaine, avec 500 kg de produit chlorés, ce qui entraîna la destruction totale de l’usine.

À l’origine de l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, le nitrate d’ammonium est obtenu par mélange d’ammoniaque et d’acide nitrique. Il est principalement utilisé comme composant d’engrais chimiques en agriculture mais aussi dans la fabrication d’engins explosifs. Selon le ministère de la transition écologique, les risques d’accidents ont considérablement baissé car la France a adopté une réglementation parmi les plus strictes d’Europe.

Parmi les différentes hypothèses émises par les enquêteurs, la thèse d’un attentat est rapidement évoquée. La catastrophe s’étant produite dix jours seulement après les attentats du 11 septembre qui visaient le World Trade Center à New York, la presse locale et nationale s’empare de cette piste.  
Par manque de preuves, cette piste sera rapidement oubliée de tous.  

« Toutes les lignes de communication étaient coupées, il a fallu qu’on se débrouille par nous-même » explique le colonel Christian Pizzocaro, commandant des Opérations de Secours lors de la catastrophe. Au moment de l’explosion, les sapeurs-pompiers arrivent en premier sur les lieux de l’accident. Choqués dans un premier temps, il leur faut de longues minutes pour réaliser ce qu’il vient de se produire et entamer les procédures de mise en sécurité des personnes présentes.  
Désormais, le colonel Christian Pizzocaro supervise des sessions de préparation de catastrophes comme celle de l’usine AZF dans plusieurs pays dans le monde.

À ce jour, l’explosion de cette usine demeure la plus grande catastrophe industrielle survenue en France. Officiellement, 31 personnes ont perdu la vie lors cet accident, dont 21 employés du site, et près de 2 500 personnes ont été blessées. La majorité des victimes auraient subi les effets directs du souffle de l’explosion ou auraient été touchées par des objets portés par ce souffle. Plusieurs années après cet épisode dramatique, des milliers de Toulousains bénéficient d’un accompagnement psychologique pour surmonter le traumatisme.

Un immense cratère de 5 mètres de profondeur,70 mètres de long et 40 mètres de large a remplacé le bâtiment 221 où l’explosion a eu lieu. Bien que l’usine soit située à 5 km de la ville de Toulouse, la déflagration a causé d’importants dégâts dans la métropole du Sud-Ouest. De nombreuses entreprises et des centaines de logements ont été détruits, tout comme le Grand Palais et le centre hospitalier Gérard-Marchand de Toulouse. Le bilan matériel est estimé à 2 milliards d’euros.

31 cyprès et une stèle comportant les 31 noms des victimes se dressent vers le ciel en hommage aux victimes sur le lieu de l’accident. Cela fait 20 ans que cette catastrophe industrielle a endeuillé et traumatisé à jamais les Toulousains. L’emplacement de l’usine accueille désormais un mémorial où tous les ans, les habitants rendent hommage aux 31 personnes qui y ont perdu la vie.

Le 21 septembre 2001 à 10h17, une gigantesque explosion retentit dans l’usine chimique AZF en plein cœur de Toulouse. Elle entraîne la mort de 31 personnes, fait plusieurs milliers de blessés et provoque des dégâts matériels considérables. Vingt ans après ce drame, des témoins de premier plan se remémorent cette journée infernale dans les moindres détails. À travers des témoignages inédits, des animations 3D et des images d’archives saisissantes, plongez dans les coulisses de l’une des pires catastrophes de l’histoire de l’industrie française.