Découverte d'un fossile de reptile marin géant dans le Maine-et-Loire
Le muséum des sciences naturelles d’Angers a annoncé la découverte d’un fossile de prédateur marin, vieux de 90 millions d’années, dans le Maine-et-Loire.
La découverte remonte à 2013. Dans une ancienne champignonnière, à Tuffalun dans le Maine-et-Loire, un os long de 51 cm tombe du plafond. La propriétaire du lieu contacte rapidement le muséum d’Angers, pour faire part de sa trouvaille. Envoyés sur place, les paléontologues dégagent, à l’aide d’un micro-burin pneumatique, d’autres pièces du squelette emprisonné dans le tuffeau du plafond de la cave troglodytique.
Résultat : un fémur, des morceaux de poignet et de pied, une série de phalanges constituant une palette natatoire et une mâchoire d’1 m de long, encore en cours de dégagement. De ces ossements, ils concluent que l’animal était un plésiosaure du Mésozoïque mesurant entre 5 et 6 m de long, soit la taille moyenne d’une orque. Ce fossile sera présenté au grand public dans la salle de paléontologie du muséum d’Angers.
Trouver la trace de cet animal marin, contemporain des dinosaures, est un événement inédit en Europe. Les plésiosaures ont vécu entre -230 millions et - 66 millions d’années et étaient peu nombreux. L’animal découvert daterait de 90 millions d'années. De cette époque, seuls quelques éléments isolés, comme des bouts de vertèbres, ont été retrouvés en Europe. D’autres fossiles contemporains de l’animal du Maine-et-Loire ont, en revanche, été exhumés en Afrique du Nord et aux États-Unis. Avec cette première découverte sur le continent, les paléontologues espèrent « pouvoir faire des comparaisons et comprendre comment ce groupe s'organisait à cette époque-là », explique Peggy Vincent, du Muséum national d’histoire naturelle. Il s’agit notamment de savoir si cet individu provient d’une même espèce de plésiosaure, qui aurait migré vers l’Europe, ou d’une nouvelle espèce.
Comment l’animal s’est retrouvé dans la région ? Comment les plésiosaures sont-ils apparus, puis ont-ils disparu ? Quel était leur mode de reproduction ? Pour l’heure, on ne sait pas grand-chose. L’analyse d’un spécimen, publiée en 2011 dans la revue Science, semble indiquer que l’animal était vivipare, comme beaucoup d’autres reptiles marins du Mésozoïque.
Sur les grands reptiles marins, « le travail ne fait que commencer », à en croire Peggy Vincent.