Drogues, alcool, jeux : les mécanismes de l'addiction
Pour en finir avec la dépendance, des thérapies révolutionnaires agissent directement sur le cerveau.
La dépendance modifie le cerveau de manière insidieuse, mais les personnes dépendantes à l'alcool et aux drogues peuvent tout de même s'en sortir grâce à des traitements et du soutien.
La médecine moderne le confirme : être accro n’est pas une faiblesse morale, mais bien une maladie liée à un dysfonctionnement du cerveau. Les structures neuronales en cause ? Le circuit de la récompense, stimulé par un neurotransmetteur produit en excès : la dopamine. Chez les personnes dépendantes, certaines zones du cerveau sont suractivées par cette substance. Cette hyperactivité cérébrale empêche de se libérer de son accoutumance, quels qu'en soient les risques sur sa santé.
Les drogues interagissent différemment avec la dopamine, mais ont toutes pour effet d’inonder artificiellement le cerveau de la molécule. L’héroïne enraye l’inhibition des neurones qui sécrètent le neurotransmetteur, la cocaïne diminue son élimination au niveau de la synapse - la zone d'échange entre deux neurones -, et la méthamphétamine favorise le transport de la molécule d'un neurone à l'autre. D'autres aires cérébrales entrent en jeu dans le phénomène de manque : les neurones du striatum dorsal, situés sous le cortex, contribuent à identifier des schémas agréables liés à la prise de drogue ; le glutamate, un acide aminé produit par le cortex préfrontal, interagit avec la dopamine pour déclencher des visualisations qui annoncent le manque ; enfin, les amygdales cérébrales – les pôles des émotions – sont stimulées pour se souvenir à la fois du manque et du plaisir liés à la prise d'une substance. Dans ces conditions, difficile de se libérer de sa dépendance !
Patrick Perotti a été accro à la cocaïne pendant dix-sept ans et a suivi de nombreuses cures pour s'en libérer, sans succès. Récemment, il a découvert la thérapie par ondes électromagnétiques. Cette méthode révolutionnaire a été développée dans la clinique italienne de Padoue. Elle consiste à stimuler la zone du cortex préfrontal responsable de l'inhibition du comportement addictif. Résultat : le circuit neuronal de Patrick, altéré par la drogue, a été restauré. Il ne consomme plus rien depuis plus de six mois. Dans le magazine National Geographic de septembre 2017, retrouvez son témoignage et ceux d'anciens toxicomanes délivrés de leur addiction grâce aux progrès des neurosciences.