Comment les oiseaux ont-ils pu échapper à l'une des plus grandes extinctions de tous les temps ?

Il y a 66 millions d’années, une météorite mettait fin au règne des dinosaures. Mais il y a eu des survivants… et ils sont toujours parmi nous : ce sont les oiseaux modernes.

De Rédaction National Geographic
PHOTOGRAPHIE DE Mónica Serrano, équipe du NGM ; Patricia Healy. Illustration : Raúl Martín ; sources : Julia Clarke, université du Texas à Austin ; Marcelo Leppe, institut Antarctique chilien ; Judd A. Case, université de l'Est de Washington.

Les oiseaux sont des dinosaures. Les ornithologues l’ont prouvé il y a un peu plus de deux décennies au terme d’une enquête débutée au XIXe siècle.

En 1861, l’archéoptéryx, un animal hybride de la fin du Jurassique, découvert en Bavière, ressemblant à un oiseau et à un dinosaure, a mis les scientifiques sur la piste de la descendance dinosaurienne des oiseaux.

Mais c’est véritablement à partir de 1996, avec la série de découvertes de dinosaures à plumes dans la province de Liaoning, en Chine, que la communauté scientifique a admis l’étrange affiliation entre les oiseaux et les géants du Jurassique.  

Une question persiste : comment les volatiles ont-ils survécu à la chute de la météorite qui décima les autres dinosaures ? Pour y répondre, les théories abondent.

Aux derniers temps du Crétacé, il y a environ 70 millions d’années, la planète était plus chaude et plus humide qu’aujourd’hui. Les forêts luxuriantes abritaient d’innombrables espèces d’oiseaux exotiques. La chute de la météorite a fait disparaître des forêts entières, à cause du terrible « hiver » qu’elle a provoqué. Les espèces arboricoles d’oiseaux n’ont donc pas survécu. En revanche, certains volatiles des zones buissonnantes ou côtières en sont sortis indemnes. Puis, de nouvelles espèces sont apparues après l’extinction de masse, à une époque où la forêt connaissait une régénération rapide.

Une autre hypothèse avance que certains oiseaux étaient plus aptes, que les autres animaux du Crétacé, à se reproduire en zone sinistrée. Chez les dinosaures non aviaires, la couvaison jusqu’à l’éclosion durait plusieurs mois. Chez bon nombre d’oiseaux modernes, la reproduction et la maturation sont des phénomènes rapides — quelques jours ou semaines. Ces espèces ont donc pu bénéficier d’un avantage sélectif sur leurs cousins. D’autre facteurs, tels que la petite taille du corps, la capacité d’adaptation aux températures polaires, l’alimentation à base de graines ou la structure du nid ont pu également jouer un rôle dans leur survie.

Une chose est sûre : les oiseaux ont bénéficié d’une série de facteurs favorables pour aboutir aux 10 194 espèces connues actuellement, là où tous les autres dinosaures ont disparu. Un séquençage de l’ensemble des génomes des oiseaux modernes, mené par des scientifiques de la China National GeneBank, aboutira d’ici à 2020. Il permettra de comparer les caractéristiques des oiseaux fossilisés à ceux de leur descendant actuel, et d’ainsi mieux comprendre leur succès évolutif.

Dans le numéro de mai 2018 du magazine National Geographic, retour sur l'origine dinosaurienne des oiseaux.

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