Google Maps passe du planisphère au globe, pour une vision plus réaliste de la Terre
Dès à présent lorsqu’un utilisateur de Google Maps dézoomera sur sa carte, il ne verra plus un planisphère mais un globe. Une nouvelle mise à jour du dispositif de géolocalisation qui se veut plus réaliste.
Le planisphère devient globe. Depuis le jeudi 2 Août 2018, une nouvelle mise à jour de l’outil de cartographie en ligne Google Maps a été faite. La représentation de la carte auparavant plate évolue vers une surface plus sphérique. Soucieux de représenter la planète de la façon la plus réaliste possible, le géant américain a opté pour un changement moins anodin qu’il n’y paraît.
Véritable casse-tête pour les géographes, la représentation de notre planète sur une carte plane a toujours posé de nombreux soucis d’échelles, déformant plus ou moins des régions entières. Il existe en effet de nombreuses projections de la Terre, cependant toutes privilégient certains aspects à d’autres. Chacune de ces représentations dépend de son auteur et de son point de vue, et en ce sens toute carte est subjective. L’exemple le plus flagrant reste le centre du planisphère, représentatif de la vision de son concepteur. Outre le méridien de Greenwich souvent pris comme point central car plus pratique, le Pacifique pouvant être plus facilement coupé en deux, l’orientation diffère selon les pays.
UNE VISION DU MONDE PASSANT DE « MERCATOR » À « PETERS »
Le premier homme à avoir réussi à projeter la sphère terrestre sur une carte de manière rigoureuse est le géographe et mathématicien flamand Gérard Mercator en 1569. Très répandu, sa représentation du monde figure sur la plupart des planisphères depuis plus de quatre siècles. L’avantage de cette carte réside dans son respect des angles, essentiel pour réaliser des tracés précis d’itinéraires. Les méridiens sont ainsi parallèles entre eux et perpendiculaires avec les parallèles du globe. C’est d’ailleurs dans cette optique que Google Maps a souhaité utilisé cette projection du monde.
La représentation du monde de Mercator présente néanmoins un grand inconvénient : la déformation des distances et des surfaces. À titre d’exemple, le Groenland apparaît comme un territoire immense, plus grand que l’Afrique. Même constat pour la Russie alors qu'en réalité l’Afrique jouit d’une surface beaucoup importante que ces régions. Cet effet est principalement dû à la déformation de la projection des terres au niveau des pôles, elles paraissent alors plus étendues qu'elles ne le sont.
Aujourd’hui Google Maps a décidé de changer de projection pour une représentation plus juste de notre monde. Ils se sont alors penchés vers la projection de 1967 d’Arno Peters, un historien et géographe allemand, respectant à la fois les angles et les surfaces des territoires. Les tailles de l’Afrique, de l’Amérique du Sud et de l’Australie y sont donc réhabilitées. Malgré le non-respect des contours des continents, cette projection a le mérite d’aider à déconstruire une certaine vision du monde.
Cette nouvelle représentation de Google Maps contribuerait également à porter le coup de grâce à la Théorie de la Terre « plate ». Partagée par de nombreuses personnes à travers le monde, près de 1 Français sur 10 estimerait qu’il est « possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l'école » selon une enquête l’Ifop pour l’Institut Jean Jaurès et l’observatoire Conspiracy Watch. Un nombre impressionnant de potentiels « platistes » qui verront à partir d’aujourd’hui la planète bleue dans toute sa rondeur en dézoomant depuis n'importe quelle carte Google Maps.