Ces cinq maladies chroniques auxquelles nous voulons échapper

Si le cancer et les maladies cardiovasculaires figurent parmi les premières causes de mortalité, repousser l’âge de la mort pourrait bien ne pas être notre principale préoccupation sanitaire à l’avenir.

De Jon Heggie
Publication 23 août 2019, 13:23 CEST
Population Vieillissante

Alors que l’espérance de vie moyenne a atteint les 72 ans à l’échelle mondiale, de nombreuses personnes risquent de vivre leurs dernières années avec une voire plusieurs maladies chroniques. Si nous voulons vieillir en meilleure forme, il nous faut combattre ces cinq troubles débilitants liés à la vieillesse.

Dégénérescence maculaire liée à l’âge

Dans les pays développés, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) constitue la principale cause de malvoyance. Elle provoque la déformation du champ visuel central, qui devient flou. Avec le temps, cette zone floue peut s’élargir et des taches noires vont jusqu’à apparaître sur la vision centrale chez certaines personnes. Au Royaume-Uni, environ une personne sur 200 souffre de DMLA avant l’âge de 60 ans et jusqu’à une sur 8 à partir de 80 ans. La prévalence de la maladie à un âge précoce est plus élevée chez les individus d’origine européenne que chez les Hispaniques, les Asiatiques et les Afro-Américains. La maladie se présente sous deux formes principales : sa forme humide est provoquée par un développement anormal des vaisseaux sanguins et peut être traitée dans le cas d’un diagnostic précoce. La forme sèche de la maladie, qui se traduit par l’absence de régénération des cellules rétiniennes mortes, apparaît plus lentement et demeure actuellement incurable. Bien que les personnes atteintes de DMLA conservent une partie de leur vision périphérique, les conséquences sont lourdes et nécessitent un soutien psychologique, de nouvelles conditions de mobilité, de nouvelles habitudes quotidiennes ainsi que des adaptations à la maison et au travail. À l’échelle planétaire, on estime à 196 millions le nombre de personnes atteintes de DMLA à l’horizon 2020 et jusqu’à 288 millions d’ici à 2040.

Ostéoporose

À partir de 35 ans, notre tissu osseux s’amenuise, fragilisant les os qui sont alors plus exposés aux fractures. L’ostéoporose, maladie des os la plus courante, touche 200 millions de personnes dans le monde et est à l’origine de 9 millions de fractures chaque année, soit une toutes les 3 secondes. Si l’ostéoporose peut affecter tout le monde, elle est plus fréquente chez les femmes ménopausées en raison de leur faible densité osseuse et de la chute brutale des œstrogènes qui jouent un rôle protecteur. Une femme de plus de 50 ans sur 3 souffre d’une fracture ostéoporotique. Si l’ostéoporose passe inaperçue, les fractures qu’elle engendre peuvent avoir des conséquences personnelles et économiques dévastatrices – douleurs chroniques, invalidité de longue durée, problèmes de santé secondaires… – et même conduire jusqu’au décès. Suite à une première fracture, le risque d’autres fractures augmente. En Europe, l’invalidité provoquée par l’ostéoporose dépasse celle causée par de nombreux cancers (à l’exception du cancer du poumon). Face au vieillissement de la population, l’ostéoporose est en passe de se transformer en épidémie planétaire.

Arthrose

L’arthrose est la première cause d’invalidité chez les adultes américains et touche près de 10 % de la population mondiale de plus de 60 ans. Tout au long de notre vie, l’usure naturelle du cartilage qui protège et facilite le mouvement des articulations est généralement régénérée par l’organisme. Toutefois, lorsque nous souffrons d’arthrose, le cartilage se désagrège, provoquant des raideurs et des douleurs jusqu’à ce que les os finissent par se frotter les uns aux autres, modifiant alors la forme des articulations. Cela engendre des douleurs invalidantes qui entravent la mobilité et l’exécution de tâches quotidiennes. Aux États-Unis, le coût des journées non travaillées est estimé à 100 milliards de dollars (88,5 milliards d’euros) par an. S’il n’existe pour l’heure aucun traitement contre cette affection de longue durée, certains médicaments ainsi qu’une adaptation du mode de vie peuvent aider à ralentir sa progression. On estime à 130 millions le nombre de personnes qui seront atteintes d’arthrose à l’horizon 2050, soit un nombre considérable de ressources en matière de soins médicaux.

Démence

Bien qu’associée à la vieillesse, la démence ne fait pas partie du processus naturel du vieillissement. Il s’agit d’un terme générique qui désigne les lésions cérébrales provoquées par un accident vasculaire cérébral ou par des maladies comme celle d’Alzheimer. Les symptômes ne se limitent pas à la simple perte de mémoire : dégradation chronique et progressive de la vivacité mentale, du langage, de la compréhension, du jugement, de la motivation et de la mobilité, autant de conséquences qui entravent les activités du quotidien. Il n’existe pour l’heure aucun traitement connu. Alors que 50 millions d’individus souffrent de démence et que ce chiffre devrait atteindre les 82 millions en 2030, pour dépasser la barre des 150 millions en 2050, l’Organisation mondiale de la santé a fait de cette maladie une priorité en matière de santé publique. De par sa nature accablante, cette affection est l’une des principales formes d’invalidité et de dépendance aux conséquences physiques, émotionnelles et économiques désastreuses, si bien pour la personne qui en est atteinte que pour son entourage et la société. Alors que son coût s’élève aujourd’hui à 818 milliards de dollars (environ 725 milliards d’euros) par an, l’équivalent de 1,1 % du PIB mondial, la hausse des coûts et le vieillissement de la population risquent de la faire peser lourdement sur le système de santé.

Diabète de type 2

Si le diabète peut toucher n’importe qui, son incidence augmente rapidement avec l’âge. Il affecte aujourd’hui plus de 420 millions d’individus à travers le monde, soit quatre fois plus qu’il y a 40 ans. Près de 90 % des cas concernent des diabètes de type 2, une forme de diabète qui se caractérise par un usage inefficace de l’insuline par l’organisme pour réguler la glycémie. Parmi les symptômes, on compte la production excessive d’urine, une soif et une faim permanentes, la perte de poids, des problèmes oculaires et de la fatigue. Le diabète de type 2 peut à long terme entraîner des lésions au niveau du cœur, des vaisseaux sanguins, des yeux, des reins et des nerfs, se traduisant par une hausse considérable des risques de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance rénale, d’infection, d’amputation et de cécité. Si cette maladie métabolique est la septième cause de mortalité dans le monde, elle peut être régulée et même prévenue par l’adoption d’un régime alimentaire sain et par de l’exercice physique. Cependant, le nombre de cas ne cesse de croître, notamment dans les pays à moyen et faible revenu, et il devrait continuer d’augmenter de 54 % d’ici à 2030 aux États-Unis.

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