Nous serons 8.8 milliards en 2100, soit 2.4 milliards de moins que prévu
L’année dernière, l’ONU estimait que la population mondiale s’élèverait à 11.2 milliards à l’horizon 2100. Une nouvelle étude émet l’hypothèse que nous serons en fait 2.4 milliards de moins que prévu.
Supporters rassemblés pour assister à un match de football.
Une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet dévoile une toute nouvelle hypothèse : la Terre sera peuplée non pas de 11.2 milliards d’individus à l’horizon 2100 mais de 8.8 milliards. Grâce à une nouvelle méthode de projection appliquée pendant deux ans, les chercheurs de l’Institute for health metrics and evaluation ont étudié les mouvements de population, la fertilité, la mortalité et ils sont arrivés à cette conclusion.
« Nous avons modélisé et produit des estimations par âge et par sexe pour chacun des 195 pays entre 2018 et 2100 » explique Stein Emil Vollset, auteur principal de l’étude et professeur au département des sciences des mesures de la santé de la faculté de médecine de l’Université de Washington. Pour rappel, la population mondiale actuelle est estimée à 7.8 milliards d’individus.
L’étude montre qu’à partir de 2064, la population mondiale connaîtra un déclin. D’après les prédictions, 9.3 milliards d’habitants peupleront la Terre à cette date-là. « Nous prévoyons que sur les 195 pays que nous avons testés, 183 auront des taux de fécondité inférieurs au niveau de remplacement (de 2,1 enfants par femme) d'ici 2100.
La baisse de la fécondité sera le principal moteur du déclin de la population mondiale à partir de 2064. » affirme alors le professeur Vollset. « Et le fait que les femmes aient de plus en plus accès à l'éducation ainsi qu’à des moyens de contraception sera un des facteurs de ce déclin » poursuit-il.
Classement des 25 premières économies par PIB total en 2017 et scénario de référence en 2030, 2050 et 2100.
Selon l'étude, pour 23 pays, dont la Thaïlande, la Corée du Sud, l’Espagne et le Japon, une baisse de la population supérieure à 50 % est à prévoir. À l’inverse, les pays sub-sahariens verront leur population tripler. Le Nigéria deviendra le deuxième pays le plus peuplé du monde derrière l’Inde à la fin du siècle, 800 d’individus devraient vivre sur le sol nigérian et ce pays s’imposera alors comme la 9e puissance économique mondiale avec une population active qui passera de 86 millions aujourd'hui à plus de 450 millions en 2100.
« Ces changements vont également remanier l'ordre hiérarchique en matière de poids économique » affirment les chercheurs dans leur publication.
D'ici 2050, le produit intérieur brut de la Chine dépassera celui des États-Unis, mais retombera à la deuxième place d'ici 2100, prévoient les chercheurs.
Un nombre plus réduit de la population aura pour conséquence de réduire les projections d'émissions de gaz à effet de serre, et donc de limiter les pressions sur les systèmes alimentaires.
« Nous ne sommes pas encore en capacité de prévoir les conséquences exactes sur l’impact des habitats naturels, ou en termes d’énergie mais nous prévoyons d’intégrer les changements climatiques dans nos prévisions, lors de nos prochains travaux » conclut Stain Emil Vollset.