Découvrez les plus belles photos du monde microscopique de l'année 2022
Les lauréats du concours annuel de photomicrographie Nikon Small World révèlent les petites merveilles de la nature qui échappent habituellement à notre regard.
Une volute s'échappe de la mèche encore fumante d'une bougie, elle se compose de particules de fumée et du carbone non consumé de la cire. Le photographe Ole Bielfeldt a créé l'image en studio en utilisant une vitesse d'obturation extrêmement rapide (1/8000) et une source de lumière LED très puissante.
Au cours de l'histoire, nous avons eu beaucoup de mal à comprendre la réalité qui existe au-delà de notre perception naturelle. Que ce soit le monde sensoriel vibrant des animaux non humains, l'immensité de l'univers observable ou les mécanismes du royaume microscopique, il existe une infinité de merveilles que l'Homme n'est pas en mesure de voir à l'œil nu.
Par chance, nous sommes passés maîtres dans l'art d'agrandir et de capturer l'infiniment petit. Chaque année, le concours de photomicrographie Nikon Small World fait la part belle aux images qui nous offrent une fenêtre sur ces mondes miniatures. Pour la 48e édition du concours, quatre juges ont parcouru près de 1 300 propositions pour ne retenir que les meilleures.
Annoncé le 11 octobre dernier, le vainqueur est une image de la main d'un embryon de gecko géant de Madagascar soumise par Grigorii Timin et Michel Milinkovitch, tous deux chercheurs à l'université de Genève. Ils ont utilisé la microscopie et l'assemblage de photos pour obtenir une image fluorescente qui révèle l'infime complexité de la main du gecko, sur laquelle on distingue les nerfs, les tendons, les ligaments, les os et les cellules sanguines qui travaillent à l'unisson pour aider ces créatures à grimper le moindre obstacle sans effort.
Parmi les autres images, on trouve notamment un réseau d'alvéoles productrices de lait maternel aux allures de grappe de framboises, une volute de fumée ou encore le sporophore d'un myxomycète, un organisme qui aurait tout à fait sa place dans un monde fantastique. L'ensemble des images récompensées sont visibles sur le site Web de Nikon. Pour cet article, la rédactrice photo de National Geographic US, Samantha Clark, a sélectionné 13 clichés qui ont captivé son imagination, témoignent de la puissance des microscopes ou l'ont invité à approfondir sa réflexion sur le monde caché qui nous entoure.
« Être nez à nez avec des insectes, c'est toujours fascinant. Dorénavant, dès que je regarderai une asperge, je penserai peut-être à celle-ci, » témoigne Samantha Clark. « L'image lauréate de la main du gecko au stade embryonnaire est hypnotique, avec toutes ces couches de peau, d'os et de vaisseaux sanguins. Et qui aurait cru que le colon humain pouvait être aussi ravissant avec ces cryptes épithéliales rappelant les plus belles heures du mouvement hippie ? »
L'image qui a remporté le concours cette année lève le voile sur le microcosme anatomique de la patte d'un gecko géant de Madagascar (Phelsuma grandis). Cette image, grossie 63 fois, est l'œuvre de Grigorii Timin et Michel Milinkovitch, deux chercheurs de l'université de Genève en Suisse.
Grossi 40 fois, ce méli-mélo de bulbes peut sembler d'origine botanique, c'est en fait la structure productrice de lait d'un tissu mammaire humain. Caleb Dawson de l'Institut Walter et Eliza Hall en Australie a remporté la deuxième place avec cette image.
Non, ce n'est pas Groot des Gardiens de la Galaxie, mais un jet de cristal liquide très ordonné, grossi 40 fois et photographié à travers un filtre polarisant. Le titre donné par Marek Sutkowski de l'École polytechnique de Varsovie est une référence au photographe polonais Benedykt Jerzy Dorys. « Son style était créatif et unique dans les périodes d'avant et d'après-guerre en Pologne, » indique Sutkowski par e-mail. Le titre de l'image, Portrait of a man in uniform (Portrait d'un homme en uniforme, ndlr), « rend hommage à ses célèbres portraits. »
Habituellement, ces créatures passent leur temps suspendues dans les recoins de nos maisons, mais l'araignée (Pholcus phalangioides) est cette année le sujet de la quatrième place du concours. Andrew Posselt de l'université de Californie à San Francisco a composé l'image finale en assemblant plus de 200 clichés individuels à l'aide d'un programme qui sélectionne les parties les plus nettes de chaque cliché et les superpose pour créer ce résultat spectaculaire.
Sur cette image de Murat Öztürk, une mouche est prise au piège des crocs d'une cicindèle, l'un des insectes les plus rapides au monde. « C'est assez difficile d'observer cet état sauvage dans le monde des insectes. Personne ne regarde dans la bouche d'un insecte avec une loupe » écrit Öztürk par e-mail. « Les cicindèles possèdent des mâchoires puissantes et acérées. Les chances de survie des créatures qui tombent entre ses pattes sont très faibles. »
Une forêt de cellules cérébrales s'illumine aux couleurs de l'arc-en-ciel dans cette image psychédélique réalisée par Andrea Tedeschi, qui étudie les traumatismes crâniens et médullaires à l'université d'État de l'Ohio, aux États-Unis. Ces neurones appartenant au cortex sensori-moteur d'une souris ont été grossis dix fois après une coloration à l'aide d'un marqueur fluorescent.
Grossie 10 fois, cette petite tour est en fait un empilement d'œufs de mite capturé par Ye Fei Zhang. « J'ai trouvé ces trois œufs de mite sur une toute petite feuille et ils étaient bizarrement superposés, » écrit Zhang par e-mail. « Il n'y avait pas de marques rouges à la surface des œufs lors de leur découverte. Dans les jours qui ont suivi, l'intérieur des œufs a poursuivi son développement et ces jolies lignes rouges sont apparues. »
Ce bouquet kaléidoscopique est une section transversale d'un colon humain tout à fait normal, peuplé de cryptes épithéliales. Le tissu grossi 20 fois a été photographié par Ziad El-Zaatari, pathologiste au Houston Methodist Hospital. « C'est quelque chose que je vois souvent dans mon quotidien, » explique El-Zaatari par e-mail. « L'essentiel de mon travail est de savoir à quoi ressemblent les tissus normaux et les tissus anormaux, afin de reconnaître la maladie et d'émettre un diagnostic juste. »
À la cinquième place cette année, une image qui semble tout droit venue d'un paysage fantastique. Cette structure fragile est le sporophore d'un myxomycète (Lamproderma), un organisme unicellulaire souvent classé parmi les plus étranges de la planète. « Malgré leur nom peu flatteur (slime mold ou moisissure visqueuse en anglais, ndlr), les myxomycètes sont des organismes d'une incroyable beauté, » déclare la photographe Alison Pollack par e-mail. « Lamproderma est mon espèce préférée, car la plupart affichent une jolie couleur bleue irisée. Ceux de la photo étaient une sur feuille que j'ai trouvée en cherchant près de chez moi après une pluie particulièrement intense. »
Légume souvent négligé, la modeste asperge occupe une place centrale dans cette image capturée par Olivier Leroux de l'université de Gand, en Belgique, qui décrit la structure comme étant « complexe mais fragile. » Protégées par des écailles, les cellules contenues dans la pointe d'une asperge blanche contiennent toutes les instructions nécessaires au développement hors-sol des organes de la plante.
Même si cette image ressemble à l'un des immenses vers mangeurs d'hommes imaginés par Frank Herbert pour son roman Dune, cette frise ondulée de colonnes géométriques est en fait une section transversale de l'intestin d'une souris, coloré par un marqueur fluorescent. Arrivée à la troisième place du concours, cette image est le fruit de la collaboration entre Satu Paavonsalo et Sinem Karaman de l'université d'Helsinki.
Dans cette image réalisée par Randy Fullbright, on distingue les couleurs éclatantes et les textures variées d'un os de dinosaure perminéralisé et grossi 60 fois. Ce type de minéralisation est extrêmement rare pour un fossile.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.