Découverte du plus ancien plésiosaure au monde

Le Centre national de recherche scientifique (CNRS), accompagné d’équipes de chercheurs du monde entier, a pu étudier le plus ancien spécimen de plésiosaures jamais découvert.

De Juliette Heuzebroc
Détail montrant la colonne vertébrale et les côtes ainsi que la ceinture pelvienne et le départ du fémur, en bas vers la droite.
PHOTOGRAPHIE DE Georg Oleschinski, CNRS

Les plésiosaures, ces reptiles marins apparus au Trias, sont étudiés par les scientifiques depuis plus de 300 ans mais ce n’est qu’en 2013 qu’un particulier allemand découvre le tout premier fossile datant du Trias en Westphalie. Une équipe de paléontologues vient d’en publier les premières analyses et il apparaît que le spécimen a bel et bien vécu à la fin du Trias, il y a 201 à 208 millions d’années. Cette datation en fait le plus ancien spécimen jamais étudié puisque le Trias est la première période du Mésozoïque, avant le Jurassique et le Crétacé.

Ces animaux à petite tête et long cou occupaient les océans tandis que les dinosaures régnaient sur la terre et les airs. Grâce à leurs quatre nageoires, ils se déplaçaient par un vol subaquatique semblable à celui des tortues de mer que nous connaissons aujourd’hui. Suite à l’étude minutieuse du squelette du spécimen retrouvé, les scientifiques ont pu déterminer son appartenance à une nouvelle espèce de plésiosaures : le Rhaeticosaurus mertensi. Bien que le fossile ne soit que partiel, il laisse deviner un spécimen de 2,3 mètres de long, petit pour la famille des plésiosaures. Cette espèce aurait survécu à l’extinction de masse Trias-Jurassique qui a pourtant emporté 20 % des espèces marines.

Fossile complet.
PHOTOGRAPHIE DE Georg Oleschinski, CNRS

L’analyse des tissus par microscopie et microtomographie à rayons X a permis d’établir l’âge du spécimen autour d’un peu plus d’un an. L’analyse des os de ce squelette a également joué un rôle très important dans le décryptage du métabolisme des plésiosaures. Il s’agit d’une espèce dont la croissance était très rapide, sur le même schéma que les mammifères et les oiseaux de nos jours ; cette vitesse de croissance étant significative d’une espèce à sang chaud. Les plésiosaures auraient ainsi eu une faculté à réguler leur propre température, ce qui leur aurait permis d’explorer bien des océans sur le globe en s’adaptant à leurs températures et explique pourquoi il s’agit d’une des espèces préhistoriques les plus dispersées sur les territoires.

Publiée dans la revue Sciences Advances, l’étude a été menée conjointement par des chercheurs des Universités de Bonn, Osaka, Tokyo ainsi que par le laboratoire Mecadev, unité de recherche commune au CNRS et au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN). Elle confirme également que les plésiosaures étaient le groupe le plus diversifié en espèces, déjà au secondaire, ce qui laisse présager bien des découvertes sur cette espèce encore méconnue.

 

Retrouvez Juliette Heuzebroc sur Twitter.

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