Ce dinosaure vieux de 130 millions d'années avait un nombril
Outre son état de conservation extraordinaire, la petite créature a révolutionné les connaissances des paléontologues sur la peau des dinosaures.
Mis au jour dans la province chinoise du Liaoning, ce fossile de Psittacosaurus est actuellement exposé au musée Senckenberg de Francfort, en Allemagne, où il a livré une longue série de découvertes.
À quelques pas de l'entrée du musée d'histoire naturelle Senckenberg de Francfort-sur-le-Main, un éminent ambassadeur de notre lointain passé attire tous les regards : Psittacosaurus, un dinosaure de la taille d'un chien disparu il y a près de 130 millions d'années. L'état de conservation de la créature est tel qu'il offre aux scientifiques la possibilité d'observer les moindres détails de sa peau avec une fidélité renversante.
Présentés en 2002, ces filaments sur la queue du dinosaure constituent la première découverte de structures cutanées autres que des écailles chez un ornithischien, un groupe vaste et diversifié de dinosaures qui comprend notamment Psittacosaurus, Triceratops et Stegosaurus.
Le spécimen, dont le matricule officiel est SMF R 4970, a quitté la Chine au milieu des années 1990 dans un cadre légal douteux, alors que la province du Liaoning était rongée par le trafic de fossiles. Après un passage aux États-Unis puis en Europe entre les mains d'un marchand allemand, le fossile a fait l'objet d'une acquisition par le musée en 2001 afin d'être mis à la disposition de la science. À l'époque, les efforts de rapatriement avaient échoué. Depuis, le dinosaure s'est imposé comme une source intarissable de découvertes pour les chercheurs.
La présence de peau sur un fossile de dinosaure n'est pas un phénomène inédit : les « momies » d'hadrosaures mises au jour en Amérique du Nord conservent, par exemple, des zones recouvertes d'écailles. Là où ce spécimen de Psittacosaurus se distingue, c'est en offrant la plus grande surface de peau conservée d'un unique dinosaure non avien et même des traces de sa pigmentation à base de mélanine. « C'est un vrai trésor, » déclare Jakob Vinther, paléontologue à l'université de Bristol, en Angleterre, et auteur de plusieurs études sur le dinosaure.
En 2016, une étude menée par le paléontologue Jakob Vinther a montré que le dinosaure possédait un dos sombre et un ventre clair, une forme de camouflage connue sous le nom d'ombre inversée, et vivait probablement dans un habitat à la lumière diffuse, comme les forêts.
En 2016, une étude menée par le paléontologue Jakob Vinther a montré que le dinosaure possédait un dos sombre et un ventre clair, une forme de camouflage connue sous le nom d'ombre inversée, et vivait probablement dans un habitat à la lumière diffuse, comme les forêts.
Le cloaque ressemble à celui des crocodiliens actuels, à l'exception de ses deux « rabats » sombres qui arborent une couleur caractéristique. La structure anatomique servait probablement à mettre en valeur le cloaque dans un contexte social ou sexuel.
En 2022, les travaux effectués par Phil Bell, Christophe Hendrickx, Thomas G. Kaye et Michael Pittman ont révélé la cicatrice où le cordon ombilical du dinosaure se serait attaché à diverses membranes au sein de l'œuf.
Ce fossile a-t-il encore plus de surprises à offrir ? Si l'on se fie au passé, il faut croire que oui, beaucoup plus.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.