La météorite qui s'est écrasée à Madagascar aurait 4,56 milliards d'années
En 2018, une météorite s’est écrasée à Madagascar sans faire de dégâts. Des chercheurs ont réussi à retracer les origines de cet objet cosmique.
Le 27 juillet 2018, peu de temps avant l’éclipse de Lune, une météorite s’est écrasée dans le sud-ouest de Madagascar, dans la petite ville de Benenitra qui lui donnera son nom. Après avoir recueilli les témoignages d’habitants sur ce qu’ils ont vu tomber du ciel ce soir-là, des chercheurs de l’Université de Wits en Afrique du Sud ont pu déterminer les origines spatiales de cette météorite grâce aux fragments prélevés.
UNE MÉTÉORITE QUI DATE DE LA CRÉATION DU SYSTÈME SOLAIRE
C’est Tim Marais, diplômé de l’Université de Wits, qui a récolté les fragments de météorite alors qu’il voyageait dans la région au moment des faits. Il les a transmis aux professeurs Roger Gibson et Lewis Ashwal, de l’Université de Wits également, afin de vérifier leur origine extraterrestre. Un échantillon a alors été soumis à une analyse microscopique. L’évaluation de la couche mince a confirmé qu’il s’agissait bien d’une météorite et, plus précisément, d’un type relativement courant appelé chondrite, qui fait référence aux petits chondres sphériques qu’elle contient.
La météorite date de la formation de notre système solaire il y a environ 4,56 milliards d'années. Ashwal et Gibson ont aussi pu affiner la classification de cette météorite en tant que « chondrite L6 » : les chondres qui la composent sont les blocs de construction d'origine des astéroïdes et sont composés de métaux. À mesure que ces météorites grandissaient, un processus de chauffage s'enclenche et la chaleur s'accumule à l'intérieur, ce qui provoque la fonte des métaux qui le composent.
Lorsque les températures sont suffisamment hautes, les métaux les plus denses se déposent vers le noyau du corps, tandis que les moins denses remontent à la surface. S’ensuit une recristallisation des chondres une fois la température baissée. La météorite Benenitra aurait chauffé assez fort, le chiffre 6 faisant référence à la forte recristallisation qui s’est produite dans ses chondres.
DES ANALYSES CONVERGENTES
D’autres analyses sont venues renforcer les observations des chercheurs du l’Université de Wits. L’équipe de chercheurs a contacté le docteur Andry Ramanantsoa, du Laboratoire de sismologie et infrasons de l'Institut et de l'observatoire de géophysique de l'Université d'Antananarivo, afin de déterminer si une explosion importante s'était produite dans l'atmosphère au-dessus de Madagascar le soir du 27 juillet. Selon lui, un « événement de libération d'énergie dans la haute atmosphère » s’est bel et bien produit à 19h15 heure locale.
Le docteur Matthias Laubenstein du Laboratoire national du Gran Sasso de l'Istituto Nazionale di Fisica Nucleare, en Italie, a confirmé pour sa part que le fragment était bien lié à une chute datant du 27 juillet. Ses mesures ont révélé des taux élevés de nucléides cosmogènes, ce qui concorde avec le fait que la météorite n’est entrée dans l’atmosphère protectrice de la Terre que ces derniers mois.