Les dinosaures couvaient-ils leurs œufs ?

Les scientifiques ont établi depuis longtemps l’oviparité d’une partie des dinosaures. Reste à savoir si, comme les oiseaux, les dinosaures couvaient leurs œufs...

De Juliette Heuzebroc
Vue d'artiste d’un gigantoraptor, genre de dinosaure oviraptorosaure disparu au Crétacé.
Vue d'artiste d’un gigantoraptor, genre de dinosaure oviraptorosaure disparu au Crétacé.
PHOTOGRAPHIE DE M. Haghani, Stocktreck Images

La méthode et le processus d’incubation des œufs des dinosaures ovipares restent encore un mystère. Enterraient-ils leurs œufs ? Les couvaient-ils ? Des scientifiques ont trouvé un moyen de déterminer les modes d’incubation. Pour ce faire, ils se sont penchés sur le cas des oviraptorosaures à partir d’œufs fossilisés.

Les oviraptorosaures étaient ces dinosaures à plumes, semblables aux oiseaux, qui vivaient en Amérique du Nord et en Asie. Ils ont longtemps été considérés comme une espèce voleuse d’œufs suite, en 1920, à la découverte d’un nid jonché d’ossements en Mongolie. Les scientifiques ont alors pensé que les os d’oviraptorosaures retrouvés étaient d’une espèce différente de celles des œufs et donc que l’oviraptorosaure les aurait volés. Cette hypothèse a été démentié dans les années 1990 lors d’une découverte similaire, toujours en Mongolie, quand les scientifiques ont pu établir que les ossements appartenaient à la même espèce que les embryons fossilisés.

Une équipe franco-chinoise a ainsi mis en place un procédé géochimique visant à déterminer les méthodes d’incubation de l’espèce. Les chercheurs tentent de déterminer le rapport isotopique (le nombre d’atomes entre deux isotopes) entre les ossements et les œufs fossilisés. Le rapport isotopique est une méthode généralement utilisée pour la datation d’événements géologiques, ici adaptée.

Représentation d'un Gigantoraptor erlianensis, oviraptorosaure géant de la fin du Crétacé vivant en Chine, basée sur ...
Représentation d'un Gigantoraptor erlianensis, oviraptorosaure géant de la fin du Crétacé vivant en Chine, basée sur la reconstruction de son squelette.
PHOTOGRAPHIE DE Xu

L’équipe a basé ses recherches sur sept œufs d’oviraptorosaures provenant de la région de Jiangxi, en Chine, vieux de 70 millions d’années. L’un des objectifs était de définir la température d’incubation des œufs. Les chercheurs ont donc calculé la composition isotopique de l’oxygène qui se trouvait dans les os de l’embryon ainsi que la composition isotopique des fluides de l’œuf. La température d’incubation des œufs a été évaluée entre 35 et 40 °C, ce qui est bien plus élevé que la température atmosphérique de l’époque. Les scientifiques ont pu définir que les oviraptorosaures couvaient donc leurs œufs, seuls leurs corps pouvant maintenant les œufs à une telle température.

Cette couvaison est si semblable à celle des oiseaux dans les nids qu’il devient évident que les oviraptorosaures ont joué un rôle essentiel dans la transition entre les dinosaures et les oiseaux. Cette découverte fascinante encourage Romain Amiot, coordinateur de l’équipe scientifique franco-chinoise, à étendre l’étude à d’autres espèces, comme le Diplodocus d'Amérique du Nord.

 

Retrouvez Juliette Heuzebroc sur Twitter.

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