L’Intelligence Artificielle pour lutter contre Alzheimer
L’Intelligence Artificielle pourrait bien nous aider à lutter contre cette forme de démence très répandue dans le monde, et dont aucun traitement efficace n’est à ce jour connu.
Grâce aux travaux financés par les Instituts de recherche de santé au Canada, le spécialiste en neurosciences Mallar Chakrabart, de l’Institut Douglas à Montréal et les chercheurs de l’Université de Toronto ont réussi à mettre au point un algorithme permettant de prédire le déclin cognitif chez certains patients.
LA MALADIE PEUT-ELLE ÊTRE PRÉDITE PAR DES ALGORITHMES ?
Mallar Chakravarty et son équipe ont conçu des algorithmes qui, à partir d’analyses d’IRM et de données génétiques, sont capables de prédire si les capacités cognitives d’une personne vont se détériorer dans les 5 années à venir. Ces déficiences sont en général susceptibles de dégénérer et d’évoluer en maladie d’Alzheimer. Leur anticipation est une véritable percée scientifique : elle permettrait aux cliniciens de « retarder l’arrivée des premiers stades d’Alzheimer, voire de prévenir l’apparition même de la maladie » précise Mallar Chakravart. Les chercheurs ont pu tester leur algorithme sur un échantillon de personnes indépendant, en se basant sur les données de 800 volontaires de l’étude Alzheimer's Disease Neuro Imaging Initiative répartis en 3 catégories (les personnes âgées en bonne santé, les personnes présentant des déficits cognitifs légers et les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer). Les résultats de ces tests ont été publiés dans PLOS Computational Biology.
En ayant accès à plus de données, les cliniciens seraient mieux armés pour anticiper l’apparition de l’Alzheimer. « Nous sommes en train de tester la précision des résultats à l'aide de nouvelles données. Cela nous aidera à affiner les prédictions et à déterminer s'il est possible de faire des projections encore plus loin dans le futur » avance Mallar Chakravarty.
UNE DÉMENCE COURANTE
La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus courante : 50 millions de personnes en sont aujourd’hui atteintes dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé prévoit même que ce nombre pourrait augmenter et atteindre les 152 millions d’ici 2050.
Les premiers stades de la maladie se caractérisent par des trous de mémoire ou des oublis de mots courants, symptômes difficilement détectables par les proches du malade. Cependant, ce stade peut évoluer jusqu’à provoquer un manque d’autonomie pour aller aux toilettes ou pour se nourrir, voire dans les cas de déficience cognitive très sévères, de ne plus être capable de sourire, de lever la tête ou de déglutir.
S’il n'existe actuellement aucun traitement efficace contre cette maladie, des neurologues québécois ont récemment annoncé qu’un médicament encore au stade clinique éliminait chez les souris les troubles de la mémoire et les lésions cérébrales associées à la maladie d'Alzheimer.