Évasion : le Cambodge et le Vietnam vus par un dessinateur
L'illustrateur de renommée internationale Christoph Niemann nous décrit son processus créatif, qu'il adapte à ses pérégrinations.
Pour l'illustrateur Christoph Niemann, traverser le Cambodge et le Vietnam est bien plus que des vacances : c'est un voyage.
« Il débute à Siem Reap, où nous voyons les temples d'Angkor Wat, puis il se poursuit en descendant le fleuve Mékong, jusqu'à Hô-Chi-Minh-Ville. Il y a une histoire naturelle », explique l'illustrateur. « Que je compose ou non avec est une autre question. »
Prenant sa source dans le Plateau du Tibet, en Chine, le Mékong longe la frontière qui sépare le Laos et la Thaïlande et serpente entre le Cambodge et le Vietnam, où il se jette dans la Mer de Chine méridionale.
Dans une région qui abrite tant de beauté naturelle, d'architecture ancienne et de culture, il est facile pour les voyageurs de se retrouver coincés derrière leur viseur, obnubilés par l'envie de capturer les plus beaux instants pour leur album-photo et leur fil Instagram. Mais au fil des années, Christoph Niemann a développé une méthode différente pour documenter ses voyages.
« Je dessine toujours lorsque je voyage... Je dessine essentiellement pour me détendre, pour ne pas constamment être sur mon portable », confie-t-il.
L'illustrateur pense que peindre et dessiner ses aventures créent un dialogue entre son esprit et un lieu, un processus qui lui permet à terme de tourner l'objectif vers lui. « Dans le fond, le dessin est comme un filtre visuel », explique-t-il. « Vous prenez le monde à travers l'abstraction de votre dessin, et vous commencez à le voir différemment. »
Il met l'accent sur les imperfections et les surprises réelles qui se trouvent souvent hors du champ des paysages de cartes postales. L'illustrateur explore aussi ces moments de contraste en se dessinant dans les photographies qu'il prend.
« Normalement, quand je vois l'image parfaite... en tant qu'observateur, je me trouve à l'extérieur de cela, mais d'un autre côté, je me dis que, bien sûr, nous nous projetons toujours dans ces images », indique-t-il. « Nous faisons toujours partie de cette histoire. »