34 nouveaux sites ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco
La liste du patrimoine mondial de l’UNESCO s’est agrandie. Elle permet de venir en aide à de nombreux sites sur notre planète, en favorisant le tourisme, en préservant les monuments exceptionnels ou encore en défendant la conservation de la nature.
La ville portuaire historique de Quanzhou en Chine fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Récemment, l’UNESCO a ajouté de nouveaux sites d’une « valeur universelle exceptionnelle » à sa célèbre liste du patrimoine mondial.
Le chemin de fer transiranien, les grandes villes d’eau d’Europe, le phare de Cordouan en Gironde, les cycles de fresques en Italie, les mosquées en adobe en Côte d’Ivoire, un ancien instrument calendaire au Pérou ou encore le temple Ramappa en Inde : tous font partie des 34 nouveaux sites ajoutés à la liste après avoir été proposés pour examen en 2020 et 2021.
Les nations du monde entier mettent tout en œuvre pour que leurs régions sauvages, leurs trésors archéologiques et leurs sites culturels figurent sur la liste. Elle comprend 1 153 entrées des pays de la Terre entière. En plus de sensibiliser le grand public à leur préservation, une telle inscription apporte un prestige inégalé aux sites sélectionnés. Elle est souvent synonyme de bonnes nouvelles : recettes touristiques, renouvellement des engagements pour préserver ces atouts irremplaçables et financements publics et privés pour des travaux de restauration.
Cette chapelle russe de style orthodoxe et son pavillon font partie d’une nouvelle entrée, la colonie d’artistes de Darmstadt, située dans la Mathildenhöhe en Allemagne.
En 2022, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) célèbrera le 50e anniversaire du traité ayant permis la création de la liste : la Convention du patrimoine mondial. Son objectif permanent : encourager la collaboration mondiale pour identifier et préserver les biens culturels et naturels dont la valeur est inestimable.
Les responsables de l’institution ne voient pas cette liste comme un simple trophée pour des lieux exceptionnels. Avec le statut de patrimoine mondial, la nation concernée s’engage à protéger le site primé. Les 194 pays ayant adhéré à la Convention du patrimoine mondial doivent non seulement examiner les prochaines inscriptions mais également contrôler la protection et l’administration des sites déjà inscrits.
Si l’un des sites commence à perdre de sa valeur, que ce soit à cause d’une catastrophe naturelle, de la guerre, de la pollution, du manque de financements ou d’un réaménagement agressif, les nations signataires doivent contribuer, si possible, à des campagnes d’aide d’urgence.
Autre ajout à la liste cette année, le paysage culturel de Hawraman/Uramanat en Iran.
Le programme du patrimoine mondial a remporté de grandes victoires en matière de conservation. Il a fait pression pour empêcher la construction d’une autoroute à proximité des pyramides de Gizeh en Égypte ; il a permis de mettre un terme à l’exploitation d’une mine de sel située au sein d’un site de reproduction de la baleine grise au Mexique ; il a fait échouer une proposition de construction de barrage au-dessus des chutes Victoria en Zambie.
Ses financements, composés des cotisations de la part des signataires, ont permis d’embaucher des rangers au sein des parcs nationaux, d’acheter des parcs boisés, de construire des centres d’accueil des visiteurs et de restaurer des temples. Il fonctionne sur la base de la persuasion plutôt que par des menaces juridiques. Toutefois, après 50 ans d’existence, l’initiative du patrimoine mondial a petit à petit gagné en pouvoir pour permettre d’apprécier et de sauvegarder les sites remarquables de notre planète.
Mais alors que se passe-t-il lorsqu’une destination perd son statut au patrimoine mondial de l’UNESCO ? C’est par exemple ce qui est arrivé à Liverpool, récemment retiré de la liste. Comme mentionné dans le Smithsonian Magazine, « la ville anglaise a soutenu que le réaménagement de ses quais ne lui valait pas une disqualification de la liste ». Cet argument n’a pas suffi à convaincre l’un des comités des Nations Unies, qui a fait état de « la perte irréversible des attributs qui transmettent la valeur universelle exceptionnelle du bien ».
Liverpool est l’un des trois sites retirés de la liste depuis sa création, rejoignant le sanctuaire de l’oryx arabe à Oman et la vallée de l’Elbe à Dresde, en Allemagne. Des inquiétudes grandissent quant au sort d’autres lieux, comme le site de Stonehenge ou encore la Grande Barrière de corail en Australie.
Les menaces qui pèsent sur les trésors de notre planète s’accumulent. La liste du patrimoine mondial en péril comprend désormais 52 sites. Et il ne s’agit pas uniquement de lieux aussi reculés que les forêts humides de l’Atsinanana à Madagascar, menacées par l’exploitation forestière illégale et la chasse aux lémuriens.
En Europe par exemple, le centre historique de Vienne figure parmi les sites menacés depuis 2017 « en raison de projets de construction de grande hauteur dans le centre de la capitale autrichienne ». Autre exemple, en Roumanie, le paysage minier de Roșia Montană a rejoint la liste des patrimoines en péril en raison de projets de reprise de l’exploitation minière dans la région.
L’UNESCO a ajouté le phare de Cordouan, situé en Gironde, à la liste du patrimoine mondial. Il est le plus ancien phare de France toujours en activité, érigé au cours des règnes d’Henry III et d’Henry IV.
Une autre liste de l’UNESCO recense et aide à protéger les cultures, les traditions, les savoir-faire et les connaissances fragiles qui font partie intégrante d’une région particulière. La liste du patrimoine culturel immatériel répertorie les styles de musique locaux, les festivals, l’artisanat et la cuisine. Pour y figurer, les nations doivent présenter et promouvoir leurs pratiques culturelles, après quoi un comité de l’UNESCO décide si elles méritent leur place au sein de la liste. Par exemple, il peut s’agir des théâtres d’ombres chinoises ou encore du tango argentin.
En 2020, année de la plus récente mise à jour, 584 pratiques étaient recensées dans la liste. Elle comprend par exemple l’art ouzbek de la plaisanterie, les savoir-faire liés à la fabrication des yourtes kirghizes et l’art martial de la capoeira brésilienne. Le repas gastronomique des Français figure lui aussi sur la liste, notamment pour sa structure – un apéritif, une entrée, un plat principal, du fromage, un dessert et un digestif – mais également pour son mariage entre mets et vin et pour la décoration de la table. Transmise d’une génération à l’autre, cette tradition renforce les liens sociaux et représente l’identité française. Parmi les autres entrées, on peut citer la fête des morts au Mexique, l’opéra de Pékin ou encore le Fado portugais.
D’autres traditions viennent s’ajouter à la liste chaque année. Lors de sa 16e réunion prévue pour novembre, le Comité va devoir passer en revue 2 021 nouvelles nominations. Tous ces éléments renvoient à la mission de l’UNESCO qui vise à promouvoir la paix grâce au respect des diverses cultures du monde et de l’humanité que nous partageons tous.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.