Un safari sur la piste des pangolins, mammifères très discrets

Dans la province du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, une créature inattendue fait son retour dans une réserve privée. Des safaris y sont organisés pour mettre en valeur les efforts déployés pour protéger les espèces sauvages locales.

De Amanda Canning
Publication 20 janv. 2025, 19:44 CET
Le guide Declan Porter a parcouru l’Afrique australe à la recherche d’espèces d’oiseaux rares.

Le guide Declan Porter a parcouru l’Afrique australe à la recherche d’espèces d’oiseaux rares.

PHOTOGRAPHIE DE Jonathan Gregson

Réfléchissons un instant à l’existence invraisemblable du pangolin. Cet animal, seul mammifère à écailles au monde, ressemble à un tatou, mais s’avère plus proche du chien sur le plan génétique. Il n’a pas de dents, a une mauvaise vue, et sa langue, rattachée près de son bassin, est plus longue que son corps. Il a quatre pattes, mais se traîne sur ses deux pattes arrière. Une bien étrange apparence qui lui a d’ailleurs valu deux sobriquets : celui de « pomme de pin ambulante » et d’« artichaut à queue ».

Apparu il y a 85 millions d’années, alors que le continent nord-américain frôlait l’Europe et que l’Antarctique ne s’était pas encore détaché de l’Australie pour se diriger vers le sud, le tout premier pangolin côtoyait T-Rex, vélociraptors et autres reptiles volants de la taille d’un avion de chasse. Il existait déjà depuis 15 millions d’années lorsque les premiers primates ont commencé à se balancer dans les arbres, et depuis plus de 84 millions d’années lorsque l’ancêtre de l’humanité moderne a fait son apparition. Il a survécu à plusieurs périodes glaciaires ainsi qu’à l’impact de l’astéroïde qui a anéanti les dinosaures.

Face à l’adversité, on peut dire que le pangolin fait office de survivant de l’extrême. Et c’est tant mieux si l’on considère les menaces auxquelles il est aujourd’hui confronté : c’est l’animal le plus braconné au monde, et la survie de ses huit espèces est en jeu.

Phinda a réintroduit avec succès des rhinocéros, y compris des rhinocéros blancs, qui ont été écornés ...

Phinda a réintroduit avec succès des rhinocéros, y compris des rhinocéros blancs, qui ont été écornés afin de dissuader les braconniers.

PHOTOGRAPHIE DE Jonathan Gregson

La réserve privée de Phinda, située dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal, fait tout pour que ce mammifère continue de fouler la Terre encore quelques millions d’années. Propriété de l’agence de voyages & Beyond, la réserve Phinda (qui signifie « le retour » en zoulou) dirige un programme unique de réintroduction des pangolins, qui recueille dans toute l’Afrique des animaux braconnés destinés au marché noir asiatique. Pour mettre en lumière son programme, la réserve autorise un petit nombre de visiteurs à se joindre aux chercheurs pour suivre les animaux une fois ceux-ci introduits dans la réserve. Je m’y suis rendue dans l’espoir d’en apercevoir un.

Et cela est arrivé plus tôt que prévu. Ma base, le & Beyond Forest Lodge, se trouve dans le nord de la réserve, laquelle s’étend sur 300 kilomètres carrés. Ses élégantes cabanes, construites au milieu des arbres au sein d’une épaisse forêt, sont reliées entre elles par des chemins sablonneux sur lesquels les nyalas et les touristes tombent régulièrement nez à nez. Un pavillon en bois servant de bibliothèque a été construit sur une plate-forme surélevée surplombant des prairies où paissent des impalas en état d’alerte permanent. Sur une longue table au milieu de la pièce trône une collection d’objets qui ferait saliver n’importe quel zoologiste. Entre les dents d’éléphant, les crânes de porc-épic et les ammonites, repose une petite sculpture en laiton d’un animal écailleux à la longue queue et à la petite tête. Mon premier pangolin.

En repérer un vrai sera une autre paire de manches. Pour évaluer mes chances, je rencontre le responsable de la conservation de la réserve, Dale Wepener, sur le pont. Avec son short, sa chemise beige, et une poignée de main à briser des os, Dale m’explique que je vais explorer la réserve en 4x4 et qu’il m’avertira par radio s’il détecte des signes de pangolins en activité. Ce qui n’est pas sûr d’arriver. « Nos pangolins sont tous équipés d’un émetteur, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’on les retrouve facilement », m’explique-t-il. « S’ils sont sous terre, vous ne capterez pas leur signal. Et leur présence à la surface dépend de la période de l’année et des conditions météorologiques. Ce sont des animaux très sensibles. S’ils ne sont pas à l’aise, ils s’en vont ».

Heureusement, Phinda me réserve bien d’autres surprises. Alors que Dale retourne au travail, je monte à l’arrière d’un Landcruiser en compagnie du garde forestier Clayton Meise et du pisteur Sabelo Buthelezi. C’est la fin de l’après-midi et la forêt a pris une allure envoûtante, remplie du doux parfum des Randia moorei, des cris bouillonnants des grenouilles marcheuses à bande et des bips et trilles des nicators à tête brune semblables à ceux de R2D2.

Avec ses lunettes à monture métallique, son short de safari, ses chaussures en daim et ses jumelles et son appareil photo toujours à portée de main, Clayton, qui déborde d’un enthousiasme juvénile, a tout l’air d’un scout. Il possède l’étrange don de pouvoir manœuvrer son 4x4 tout en détectant le moindre signe de vie sauvage et en expliquant les écosystèmes de la réserve, en accordant à chacune de ces tâches le même niveau apparent d’attention. Il n’est pas garde forestier depuis longtemps : il s’est réorienté après la pandémie et a abandonné sa carrière dans l’évènementiel. « J’ai toujours aimé la brousse », me dit-il alors que nous poursuivons notre chemin. « Aujourd’hui, je combine mes deux passions : la faune et la photographie. »

les plus populaires

    voir plus
    Le pavillon de la bibliothèque du & Beyond Forest Lodge contient de nombreux artefacts, dont de ...

    Le pavillon de la bibliothèque du & Beyond Forest Lodge contient de nombreux artefacts, dont de vieux livres et un pangolin en laiton.

    PHOTOGRAPHIE DE Jonathan Gregson

    La forêt s’arrête brusquement, comme si quelqu’un avait tracé une ligne et lui avait ordonné de ne pas aller pas plus loin. Nous arrivons en ballottant dans une immense prairie qui s’étend jusqu’à l’horizon sous un ciel très nuageux. La société & Beyond a créé Phinda en 1991 en achetant des parcelles de terre disparates, et travaille depuis avec les tribus locales pour gérer et étendre le parc. Son objectif était de restaurer un environnement appauvri par des décennies de mauvaises pratiques agricoles et de réintroduire progressivement la faune et la flore locales disparues depuis longtemps. « Tout ceci était autrefois des fermes de sisal et d’ananas », m’explique Clayton en désignant le paysage.

    Nous tombons peu après sur une lionne au bord de la piste. Elle nous observe avec une indifférence qui confine au dédain, puis se lève et marche devant le véhicule, nous entraînant dans une procession solennelle. « Regardez, ses mamelles sont gonflées », note Clayton. « Elle allaite : elle doit avoir des petits à proximité. » Au détour d’un virage, nous apercevons une troupe de quatre lions. La lionne se rend compte de leur présence en même temps qu’eux, et tous les fauves se figent, le regard fixe. « Oh oh, ça risque de partir en bagarre », murmure Clayton.

    Soudainement, la lionne rebrousse chemin en courant, rompant le charme. La troupe se lance à sa poursuite, telle une bande de gros bras menaçants venus chasser un rival de leur territoire. Ils disparaissent dans les sous-bois, leurs rugissements laissant présager le drame qui se joue à l’intérieur. Nous quittons la piste pour les suivre et tombons dans la foulée sur un léopard étendu sur la branche d’un marula. « Il s’en passe des choses ! », s’exclame Clayton en riant. « Je me demande ce qu’elle s’est dit lorsque tous ces lions lui sont passés devant en courant. »

    Nous retrouvons les poursuivants allongés sur la route en train de haleter fortement, des bousiers bourdonnant au-dessus de leur tête. « On dirait que la lionne s’est enfuie », commente Clayton avec un certain soulagement. « S’ils l’avaient attrapée, c’en eût été fini d’elle et ses petits. Elle va certainement devoir déplacer sa tanière maintenant. »

    Nous les laissons se reposer et rentrons à la tombée de la nuit. Dans la pénombre, nous parvenons à distinguer un éléphant solitaire, un rhinocéros blanc et son petit ainsi qu’un troupeau de buffles mugissant doucement aux allures fantomatiques. Camouflée, une grenouille Chiromantis xerampelina coasse comme un robot défectueux, tandis que les lucioles dansent dans l’obscurité et que des éclairs illuminent le ciel. Clayton laisse échapper un soupir de satisfaction. « Cette virée mémorable va rester dans les annales. »

     

    À LA RECHERCHE DE BOOTY

    Ma première excursion a décidément placé la barre très haut. Mais la réserve semble heureuse de la placer encore plus haut à chaque fois. Le lendemain matin, alors que le soleil vient seulement de poindre à l’horizon, nous tombons sur deux lions en train de s’accoupler dans la lumière de l’aube, de minuscules amarantes du Sénégal s’élançant au-dessus de nos têtes et un couple de rhinocéros blancs vautrés dans une mare boueuse, au son du grognement lointain d’un hippopotame. 

    Clayton Meise et Sabelo Buthelezi guident les touristes à travers la forêt de sable à bord ...

    Clayton Meise et Sabelo Buthelezi guident les touristes à travers la forêt de sable à bord d’un Land Cruiser.

    PHOTOGRAPHIE DE Jonathan Gregson

    À 8 heures du matin, alors que la chaleur commence déjà à se faire sentir, la plupart des animaux ont trouvé un endroit ombragé où se reposer. Nous suivons leur exemple et nous nous retirons dans l’habitat le plus emblématique de Phinda : la forêt de sable. Ce paysage est apparu il y a plusieurs milliers d’années quand la mer s’est retirée, laissant derrière elle des dunes de sable et juste assez d’humidité pour que la végétation puisse se développer. Il ne reste que quelques exemples de ce paysage ancien en Afrique, dont un quart se trouve à Phinda.

    Alors que nous déambulons dans une parcelle de forêt, Clayton nous montre de discrètes traces de vie : des marques de morsure laissées par un porc-épic dans un arbre à bois torchis ou encore les racines d’une orchidée épiphyte qui pendent des branches d’un Newtonia hildebrandtii vieux de 1 500 ans. Des nyalas fauves bondissent silencieusement au loin tandis que nous enjambons des chablis dans un vacarme de fracas et de craquements. Notre contribution aux sons de la forêt est moins mélodieuse que les appels des martins-pêcheurs à tête brune, des coucous foliotocols et des Tchitrecs d’Afrique qui nous entourent.

    Le temps passé dans ce vieux paysage a peut-être opéré une certaine magie. Lorsque nous retournons au Landcruiser, Dale nous appelle à la radio pour nous dire qu’un ou deux pangolins pourraient, selon les dires d’un chercheur, être actifs plus tard dans l’après-midi. Nous nous dirigeons lentement vers la partie sud de la réserve pour les y retrouver. Les plaines et les forêts du nord laissent alors place à des collines ondulantes recouvertes d’herbes hautes et parsemées de rochers, les montagnes dominant l’horizon.

    Nous rencontrons Dale et la chercheuse Jessie Berndt près de la piste d’atterrissage de la réserve, un court tronçon de tarmac où transitent alors un troupeau de zèbres, un rhinocéros et une famille de phacochères, qui cessent de brouter pour nous regarder passer. Jessie, doctorante de l’université de Pretoria chargée du suivi et de la collecte de données sur les pangolins de la réserve, tient dans une main une antenne de radiopistage servant à capter les signaux émis par les émetteurs des animaux.

    « Le pangolin que nous allons essayer de retrouver s’appelle Booty », explique Jessie alors que nous partons en 4x4. « Elle est arrivée ici au stade subadulte et a depuis eu un petit, mais nous ne savons pas si elle était enceinte à son arrivée. De toutes les espèces de pangolins, c’est le pangolin de Temminck que nous connaissons le mieux ici à Phinda, mais nous ignorons leur période de gestation, leur fréquence d’accouplement et l’âge auquel partent les petits. »

    On se rend vite compte qu’on ne sait pas grand-chose sur les pangolins ; cet animal semble préserver sa vie privée avec beaucoup d’habileté. « Nous ne comprenons pas pourquoi ni quand Booty sort de son terrier », poursuit Jessie en se penchant hors du véhicule pour maintenir l’antenne en l’air. « Lorsqu’elle est dehors, son comportement n’a rien de particulier non plus. C’est assez étrange. »

    Le pangolin Booty est l’un des nombreux pangolins réintroduits avec succès à Phinda.
    Un clan de lions poursuit une lionne s’étant égarée sur son territoire.
    Gauche: Supérieur:

    Le pangolin Booty est l’un des nombreux pangolins réintroduits avec succès à Phinda.

    Droite: Fond:

    Un clan de lions poursuit une lionne s’étant égarée sur son territoire.

    Photographies de Jonathan Gregson

    L’antenne émet une série de clics si ténue que j’ai du mal à les entendre. « Nous sommes à moins d’un kilomètre », explique Jessie, l’oreille tendue. Nous continuons de rouler, mais, alors que l’excitation monte, les clics s’arrêtent brusquement. « Nous l’avons dépassée, fais demi-tour avec la jeep. » Nous reculons de cinquante mètres, descendons et poursuivons notre chemin dans la brousse, à pied et en silence. Je progresse difficilement malgré l’apparente urgence de la situation, des épines m’égratignant le visage et les mains alors que nous nous faufilons dans les broussailles. Nous nous dirigeons dans une direction, nous arrêtons, relevons l’antenne, et changeons de cap, en avançant en file indienne.

    Et puis la voilà : une forme ramassée, chancelante, dotée d’une longue queue, d’une toute petite tête et d’écailles brillantes. Booty se dandine dans une clairière sur ses pattes arrière, les pattes avant en l’air, marchant d’un pas gauche comme un gentil troll des forêts. Elle s’arrête de temps en temps, mais notre présence ne semble pas la perturber. « Les pangolins ne semblent pas avoir une très bonne vue », murmure Jessie alors que nous nous accroupissons pour la laisser passer. « Pour compenser, ils ont des coussinets sensibles sur leurs pattes qui captent les vibrations. »

    Nous suivons Booty à distance pendant un petit moment, puis nous la laissons vaquer à ses occupations. Les interactions sont limitées pour respecter les besoins des pangolins : l’équipe de chercheurs veille à ne pas stresser les animaux ou à ne pas trop en révéler aux visiteurs en leur permettant de les suivre jusqu’à leurs terriers. À notre retour sur la route, nous jubilons, heureux d’avoir rencontré l’une des plus anciennes espèces du monde, et ce malgré toutes les épines accrochées à nos vêtements.

     

    AU TOUR DES RHINOCÉROS

    Alors que je croyais avoir atteint l’apogée de mon séjour, Phinda m’en a encore mis plein les yeux. Le programme de réintroduction des pangolins a été lancé à la suite d’autres réintroductions d’animaux sauvages, notamment de rhinocéros. Le rhinocéros et le pangolin ont beau être très différents, tout ce que l’équipe de Phinda a appris sur la conservation des rhinocéros (du déploiement d’unités anti-braconnage à l’implication des communautés locales en tant qu’oreilles et yeux sur le terrain), elle l’utilise également dans la conservation de ses pangolins.

    Les rhinocéros blancs et noirs restent des créatures insaisissables, qui prennent vite peur, comme en témoignent les photos dans mon téléphone de rhinocéros de dos en train de prendre la poudre d’escampette. Pour mes derniers jours à Phinda, je me dirige vers le sud de la réserve, où mes nouveaux guides, Declan Porter et Menzi Dlamini, pensent pouvoir m’épater davantage.

    Je les retrouve sur la terrasse du & Beyond Mountain Lodge. Situés sur un affleurement de granit, le lodge et ses chalets en pierre surplombent les contreforts boisés des monts Lebombo. « On voit à quel point le sud est différent », soutient Declan. « Dans le nord, l’unique moyen de prendre de la hauteur est de monter sur une termitière. »

    Les safaris permettent d’apercevoir des girafes du Cap, comme celles-ci broutant dans la brousse.

    Les safaris permettent d’apercevoir des girafes du Cap, comme celles-ci broutant dans la brousse.

    PHOTOGRAPHIE DE Jonathan Gregson

    Nous nous retrouvons bientôt dans ces contreforts, Menzi perché sur un siège fixé au capot, scrutant minutieusement le paysage, Declan au volant. « J’adore partir à la recherche des rhinocéros », dit-il. « D’une part, ça permet de découvrir de belles parties de la réserve et, d’autre part, ça constitue un véritable challenge. » Passionné d’ornithologie, Declan a parcouru l’Afrique australe à la recherche d’espèces rares et aime manifestement les défis.

    Sur la piste de deux rhinocéros blancs que nous avions repérés au loin, nous tombons sur un guépard et son petit, allongé dans les hautes herbes. « Les guépards représentent notre plus grand effort de conservation », murmure Declan alors que nous nous arrêtons pour regarder la mère toiletter son fils, leur ronronnement audible depuis le véhicule. La réserve gère activement ses populations animales, échangeant des individus avec d’autres parcs pour maintenir la diversité génétique ; raison pour laquelle 10 % de la population de guépards d’Afrique du Sud peut être attribuée à Phinda. « Nous sommes avant tout un projet de conservation, explique Declan, même si nous proposons des safaris. »

    Les rhinocéros représentent un autre défi : des groupes de braconniers recrutés par des syndicats du crime organisé les ont presque tous exterminés en Afrique australe ces quinze dernières années. Pour lutter contre cela, Phinda a non seulement déployé des patrouilles armées, mais aussi décidé de priver les braconniers de l’objet de leur convoitise : les cornes.

    Je remarque les conséquences de cette décision le lendemain, alors que nous suivons un groupe de quatre rhinocéros blancs, dont les cornes ne sont plus que des moignons arrondis. « Nous les écornons tous les dix-huit mois à deux ans », explique Declan, tandis que les animaux se déplacent autour du véhicule pour nous voir de plus près, leur curiosité l’emportant sue leurs craintes. « Nous les tranquillisons depuis un hélicoptère puis nous leur limons les cornes à l’aide d’une meuleuse d’angle. C’est un projet d’envergure. »

    Mais c’est avant tout une réussite, les animaux ne semblant aucunement souffrir de leur absence de corne. Phinda reste secrète sur le nombre de rhinocéros vivants dans la réserve, mais les chiffres sont en hausse. Nous en observons plusieurs au cours de notre séjour, dont deux rhinocéros noirs debout dans une mare, entièrement recouverts de boue ; un rhinocéros blanc qui s’enfuit à notre approche avec une grâce et une rapidité surprenantes ; et une mère rhinocéros noir et son petit, si jeune qu’il peine à tenir sur ses pattes, en train de s’abreuver à un point d’eau.

    Notre vue la plus majestueuse est aussi la plus fugace : le long d’une colline éloignée, nous apercevons un rhinocéros blanc au galop portant deux cornes très longues et très pointues. « Sur cette montagne vit une femelle qui a l’habitude de disparaître dès que nous cherchons à l’écorner », explique Declan, en suivant sa progression à l’aide de ses jumelles. « Ce doit être elle. »

    Quand j’abaisse mes jumelles, le rhinocéros n’est plus qu’une petite tache disparaissant au loin. Mais, comme pour Booty le pangolin, cette rencontre me suffit. Savoir que les rhinocéros trottent encore dans ces collines et que les pangolins se dandinent encore dans la brousse grâce à Phinda me suffit. C’est assez pour espérer qu’ils seront encore là, quand nous serons partis depuis longtemps.

    GUIDE PRATIQUE 

    Cazenove+Loyd propose un séjour sur mesure de cinq nuits comprenant deux nuits au & Beyond Forest Lodge, deux nuits au & Beyond Mountain Lodge et une nuit en campement. À partir de 7700 € par personne et à partir de deux personnes, animations autour de la conservation des pangolins, safaris à pied et en voiture, repas, boissons, et vols compris.

    Comment s’y rendre ?

    L’aéroport le plus proche est celui de Durban, à quatre heures de route. Il n’y a pas de vols directs depuis la France, donc mieux vaut passer par Johannesburg. Durée moyenne du vol : 18 h.

    FlySafair et d’autres compagnies aériennes proposent plusieurs vols quotidiens d’une durée d’un peu plus d’une heure entre Johannesburg et Durban. Si les correspondances vous contraignent à passer une nuit à Johannesburg, séjournez au confortable et tranquille City Lodge HotelOR Tambo, situé dans l’enceinte de l’aéroport. À partir de R 2,230 (115 €).

    Quand y aller ?

    Il n’y a pas de mauvais moment pour partir en safari, mais notez que les mois secs de mai à septembre s’y prêtent particulièrement : la végétation clairsemée offre une excellente visibilité, les animaux se rassemblent autour des derniers points d’eau, et les températures avoisinent les 20 °C. Les mois de décembre à février sont humides et chauds, avec des températures avoisinant les 30 °C.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

    les plus populaires

      voir plus
      loading

      Découvrez National Geographic

      • Animaux
      • Environnement
      • Histoire
      • Sciences
      • Voyage® & Adventure
      • Photographie
      • Espace

      À propos de National Geographic

      S'Abonner

      • Magazines
      • Livres
      • Disney+

      Nous suivre

      Copyright © 1996-2015 National Geographic Society. Copyright © 2015-2025 National Geographic Partners, LLC. Tous droits réservés.