Islande : la péninsule de Reykjanes frappée par une nouvelle éruption
Si vous comptez vous rendre en Islande malgré l’activité sismique qui s’est considérablement intensifiée dans le pays, comme en témoignent les récentes éruptions qui s’y sont produites, lisez cet article.
La péninsule de Reykjanes, en Islande, connaît une très forte activité sismique depuis décembre 2023 et l’apparition d’une fissure de plus de 180 mètres de long non loin de la ville de Grindavík.
Cela fait des mois maintenant que les entrailles de la Terre grondent en Islande, dans la péninsule de Reykjanes, tout près de Reykjavík, dans le sud-ouest du pays. À la suite de plusieurs séismes, des éruptions en série s’y sont produites fin 2023, lorsqu’une explosion le long d’une fissure mesurant plus de trois kilomètres a propulsé de la lave dans le ciel à quelques kilomètres au nord-est du village de pêcheurs de Grindavík. Une seconde explosion a eu lieu peu après.
Ce jeudi 8 février dernier, une nouvelle fissure est apparue à Sýlingarfell, au nord-est de Grindavík, d’où s’échappent lave et fumée.
RAPPEL DES FAITS
C’est en 2021, après 6 000 ans d’inactivité, que le système volcanique de Fagradalsfjall situé dans la péninsule de Reykjanes s’est réveillé en formant une fissure de plus de 180 mètres de long. Jusqu’alors, la région n’avait pas connu d’éruption depuis plus de 800 ans. Trois petites explosions se sont ensuite produites (en 2021, 2022 et à l’été 2023), chacune produisant des fontaines de feu.
Le responsable de cette activité volcanique est un dyke (filon souterrain par lequel le magma remonte à la surface de la Terre) long de près de 15 km et situé dans la péninsule de Reykjanes. Depuis son identification, d’autres éruptions ont atteint la ville de Grindavík. Si l’activité volcanique doit s’intensifier, ce sera très probablement dans cette région.
QUELS CONSEILS POUR LES VOYAGEURS ?
Pour l’heure, seuls les habitants de Grindavík, évacués avant l’éruption survenue en décembre, sont les plus impactés par ce sursaut d’activité volcanique. Suite aux récentes explosions, certaines maisons y ont d’ailleurs été détruites par la lave. Le Lagon bleu, l’une des attractions les plus populaires du pays qui se situe non loin de la zone surveillée, a uniquement été brièvement fermé par intermittence par mesure de précaution. Rien n’a signalé non plus à Reykjavík et à son aéroport international.
Certains passagers survolant les sites des éruptions ont cependant eu la chance d’assister à un spectacle extraordinaire depuis leur hublot.
Les touristes qui viennent voir les volcans ont depuis convergé vers la région, dans l’espoir d’entrevoir la lave. La police islandaise recommande toutefois aux voyageurs de « réfléchir à quatre fois » avant d’essayer de s’approcher des sites volcaniques après le sauvetage en hélicoptère d'un randonneur épuisé.
QUE VA-T-IL SE PASSER ?
De par le caractère imprévisible des volcans, il est difficile d’être certain à 100 % de ce qu’il va se passer. « La plupart des volcanologues semblent s’accorder pour dire que cette période d’activité volcanique va perdurer de nombreuses années, voire plusieurs décennies », explique le D. Robin Andrews, lui-même volcanologue. Mais il est, selon lui, « difficile d’étudier les systèmes qui ne présentent pas de volcan central ».
UN NUAGE DE CENDRES VA-T-IL SE FORMER ?
Selon les spécialistes des domaines de la volcanologie et de l’aviation, il est peu probable que les évènements qui ont suivi l’éruption de l’Eyjafjallajökull se reproduisent. À l’époque, l’espace aérien européen avait dû être fermé en raison de la présence de cendres en quantité suffisante pour provoquer des pannes de moteur des avions, causant l’annulation de quelque 100 000 vols.
Contrairement à l’Eyjafjallajökull, les volcans impliqués dans les récentes éruptions ne s’ouvrent pas sur une immense calotte glaciaire, ce qui minimise la quantité de cendres susceptibles d’être expulsées (quand la glace fond dans un volcan, le magma refroidit rapidement et forme de fines particules de cendre).
EST-IL SÛR DE SE RENDRE EN ISLANDE ?
À l’heure actuelle, l’activité volcanique se concentre essentiellement dans la péninsule de Reykjanes. Il est donc sûr de se déplacer dans le reste de l’Islande et les principaux sites touristiques du pays sont ouverts.
Le D. Andrews recommande à toute personne prévoyant de se rendre en Islande de consulter les conseils de l’Office météorologique islandais, lequel publie des données détaillées sur les activités volcaniques récentes. Les pages de conseils aux voyageurs de France Diplomatie sont également mises à jour en fonction de l’évolution des conditions. Une fois en Islande, suivez les bulletins de nouvelles locales et tenez compte des recommandations des autorités locales.
« Il y a beaucoup d’incertitude, confie Snorri Valsson de l’Office du tourisme islandais. C’est un évènement sismique localisé et limité aux environs de Grindavík. Dans le reste de l’île, la vie suit son cours. Mais nous comprenons que l’actualité puisse faire peur à certaines personnes ».
FAUT-IL PRÉVOIR UNE ASSURANCE ?
Assurez-vous de souscrire à une assurance complète au moment de réserver votre voyage pour être couvert jusqu’au départ. Celle-ci doit être d’un montant minimum de 3 000 euros pour bénéficier d’un bon niveau de protection pour les vols court-courriers. Pensez à vérifier que la politique d’assurance couvre votre rapatriement si vous deviez rentrer plus tôt.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.