Voyage : une journée au Caire, l’éclectique capitale égyptienne
Accueillez l’aurore dans le désert, allez à la rencontre d’artisans et découvrez le patrimoine copte de la capitale égyptienne le temps d’une journée bien remplie.
Le Caire est l’endroit parfait pour passer une journée à voyager dans le temps. Commencez par les pyramides de Gizeh le matin et finissez la journée par un dernier verre dans un des meilleurs bars à cocktails de la ville avec panorama sur le Nil.
7H00 : PREMIÈRES LUEURS DANS LE DÉSERT
Au Caire, durant la haute saison hivernale, le lever du soleil a lieu un peu avant sept heures. L’accès au site des pyramides de Gizeh, qui se trouve à quinze kilomètres à l’ouest du Caire, ouvre à huit heures toute l’année. Cette possibilité de commencer dès l’aube vous donne davantage de temps et de latitude pour profiter intégralement de la sidération que procurent ces monuments vieux de 4 500 ans et leur compagnon vigilant, le Sphinx de Gizeh. La pyramide de Khéops, seule survivante des Sept merveilles du monde antique, serait constituée de 2,3 millions de blocs de pierre environ.
11H00 : EN QUÊTE DE CIVILISATION
Le Grand musée égyptien, quand il ouvrira, constituera un enchaînement évident après la visite des pyramides de Gizeh. Mais pour le moment, il vous faudra retourner dans le centre du Caire, au nouveau Musée national de la civilisation égyptienne, à Fostat. Dans sa salle souterraine se trouve son exposition phare, qui porte sur la culture égyptienne, de la préhistoire au 19e siècle. Si le nombre d’expositions est limité, les présentations sont excellentes. Ne passez pas à côté de la salle des textiles. Ensuite, rendez-vous au Centre des artisanats traditionnels de Fostat, non loin de là, pour voir des artisans à l’œuvre et pour visiter sa superbe boutique-galerie.
13H00 : LE CAIRE COPTE
On a tendance à oublier que Le Caire fut un berceau du christianisme ; la fuite de la sainte Famille pour échapper à Hérode se serait achevée dans une grotte située sous l’église Saint-Serge et Bacchus, désormais lieu de pèlerinage. Aucun monument du quartier copte n’est plus célébré qu’Al-Kanisah al-Muallaqah, l’« église suspendue », qui est perchée au-dessus d’une porte de la forteresse romaine de Babylone… d’où son nom. Faites coup double et allez visiter le Musée copte, un mélange fascinant d’iconographie égyptienne, romaine et chrétienne primitive.
15H00 : DÉJEUNER TARDIF
Le kochari, plat à emporter favori des Cairotes, est un mélange indéfinissable de pâtes, de riz frit et de lentilles brunes garni d’oignons frits et de pois chiches et servi avec une sauce tomate épicée. Bien que cela puisse sembler sortir tout droit d’une cuisine d’étudiant, c’est étonnamment savoureux. Abou Tarek, à l’angle des rues Maarouf et Champollion, ne sert pas autre chose, raison pour laquelle l’endroit est constamment bondé de clients. De là, la place Tahrir et le premier Musée égyptien du Caire ne sont qu’à quelques pas. Les antiquités abritées par ce dernier sont incontournables, surtout si le Grand musée égyptien n’a pas encore ouvert.
17H00 : DÉAMBULATION DANS LE TEMPS
À l’heure où la température s’adoucit, franchissez Bab al-Futuh, l’entrée septentrionale de la ville fortifiée des califes, qui date du 11e siècle. Selon les Nations unies, la rue piétonne El-Moez, qui se trouve juste derrière, abrite la « plus grande concentration de trésors architecturaux médiévaux du monde islamique ». Lorsque l’on voit des merveilles telles que la mosquée al-Aqmar, la maison al-Suhaymi et la madrasa-mausolée de Qalawun, on comprend pourquoi. Mais le plaisir de la rue El-Moez réside aussi dans le fait qu’elle demeure (uniquement) une rue commerçante.
La rue El-Moez, où se trouve la plus importante concentration d’architecture médiévale du monde islamique, fait office de musée à ciel ouvert.
18H00 : EMPLETTES ET CULTURE
Plongez dans le souk le plus célèbre du Caire. Oui, Khan al-Khalili est touristique. Mais explorer ses allées labyrinthiques séparées par des arches médiévales, c’est entrapercevoir le Caire qui a ensorcelé ses visiteurs pendant des siècles. Il y a là pléthore de choses dont vous ignoriez avoir besoin, qu’il s’agisse de trésors mineurs ou de camelote made in China, le tout baigné de la lumière douce du crépuscule puis de celle, criarde, des néons.
20H00 : SOUK COUVERT DE LA NUIT
Si vous en avez le temps, passez devant l’imposante mosquée Al-Azhar sur votre chemin vers Bab Zuweila, l’entrée méridionale d’Al Qahirah. L’impasse qui se trouve derrière n’en est pas une. Il s’agit du dernier souk couvert du Caire, Al Khayamiya. Ses artisans, qui produisent des tissus cousus à la main dont on se servait autrefois pour les tentes, les tentures murales, les dessus-de-lit et les housses de coussins, ont valu à l’endroit le surnom de « rue des fabricants de tentes ».
22H00 : DERNIER VERRE
Après cette longue journée, trois choix s’offrent à vous pour vous rafraîchir. Pour une touche historique, retournez au Café Mahfouz à Khan al-Khalilii, où les serveurs portent le fez et où des musiciens se produisent. Pour une ambiance bohémienne près de la place Tahrir, essayez El Horreya, un café-bar au charme 1930, agréablement décrépit, haut de plafond et où la Stella, une bière locale, est plus ou moins fraîche. Ou alors montez à l’Opia, bar à cocktails situé au 36e étage de l’hôtel Ramsès Hilton. Vous y attendent des cocktails élégants et chers ainsi qu’un panorama sur le Nil.
Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic Traveler en langue anglaise.