Voyage : une journée au rythme de São Paulo

Musique funk, art contemporain et cafés ouverts toute la journée... Aucun doute, vous ne vous ennuierez pas dans la plus grande ville du Brésil.

De Ellen Himelfarb
Publication 12 avr. 2024, 11:13 CEST
Oscar Freire Street

Dans la très huppée rue Oscar Freire, vous trouverez des boutiques de créateurs et notamment celles d’Ão et de Vanda Jacintho.

PHOTOGRAPHIE DE André Klotz

8 h : Petit-déjeuner au Mercado Municipal

Rendez-vous au Mercado Municipal, ce bâtiment de style Beaux-Arts surmonté d’un dôme, où vous pourrez acheter dès 6 heures tous types de produits, comme de la morue salée, des épices et des beignets frits. Ne manquez pas de goûter aux cohinxas, une spécialité locale en forme de poire et fourrée à la viande. Les Paulistes jouent des coudes pour boire un pingado, un espresso servi avec une goutte de lait, sur la mezzanine de Bar do Mané. Accompagnez-le des pastels au fromage encore fumants ou de ses fameuses versions sucrées, à la banane frite caramélisée ou à la goyave.

Mercado Municipal de Sao Paulo

Public grand marché public de São Paulo, le Mercado Municipal ouvre ses portes à 6 heures.

PHOTOGRAPHIE DE André Klotz

 

9 h : Virée artistique au musée Pinacoteca

Les rues autour du marché sont chacune spécialisées dans un secteur particulier : lunettes, chaussures ou encore électronique. S’il y a foule, rendez-vous au Jardim da Luz, situé à 20 minutes à pied. Baladez-vous au milieu de la végétation luxuriante avant de rejoindre le musée Pinacoteca aux briques roses par la porte est du parc (le musée ouvre à 10 heures). L’ingénieux éclairage du toit et les passerelles flottantes en acier datant des années 1990 et ont été réalisées par l’architecture Paulo Mendes de la Rocha. Vous pourrez y admirer les œuvres de célèbres artistes contemporains comme Sonia Gomes, ainsi qu’un Picasso dérobé lors d’un grand braquage.

À la gare de Luz, bâtiment qui rappelle le Parlement britannique, prenez la Linha 4 du métro jusqu’à la station Oscar Freire. Les rues commerçantes environnantes sont les plus huppées de la ville. Arrêtez-vous d’abord à Pinga pour découvrir la mode brésilienne conceptuelle de créateurs comme Ão et Vanda Jacintho. Deux rues plus loin, vous trouverez Alameda Gabriel Monteiro da Silva, une avenue sur laquelle il est difficile de faire la distinction entre les somptueuses résidences au style minimaliste et les luxueuses boutiques comme Dpot, un magasin vendant du mobilier en bois de palissandre dans une villa surbaissée.

Le jiquitaia est une sorte de piment moulu par les Indiens Baniwa dans la forêt amazonienne. Il est la star du menu du restaurant éponyme situé dans le quartier Paraíso, mais aussi des cocktails qui y sont servis, où il rehausse le goût du bloody Mary maison. La salle à manger du restaurant est simple, mais accueillante. Le poisson entier grillé au barbecue est le plat idéal à partager. Il est découpé à votre table pour préserver le croustillant de sa peau épicée et servi avec du porridge de manioc et du riz parfumé. Pour ceux qui ne mangent pas de viande, le menu comporte une version végétarienne du ragoût de crevettes et de gombo à la saveur acidulée.

Traversez le quartier Paraíso pour aller admirer l’impressionnant Monumento às Bandeiras en granite. Réalisé par le légendaire sculpteur italo-brésilien Victor Brecheret, il rend hommage aux Brésiliens autochtones et aux enclaves exploités par les colons portugais qui exploraient l’intérieur des terres du Brésil. La leçon d’histoire se poursuit au Museu Afro Brasil, situé dans le parc Ibirapuera. Son hall est dédié à Emanoel Araújo, fondateur du musée et célèbre sculpteur connu pour ses totems massifs en acier plissé. À l’étage, vous trouverez la reconstruction partielle d’un navire négrier, ainsi que des peintures et sculptures modernes réalisées par quelques-uns des 100 millions de Brésiliens d’ascendance africaine.

La plupart des bâtiments du parc Ibirapuera (y compris celui abritant le Museu Afro Brazil) sont l’œuvre de l’architecte brésilien le plus connu, Oscar Niemeyer. Le plus photographié est sans doute le dôme organique d’Oca, un hall d’exposition réalisé en 1951 dont la forme s’inspire des anciennes habitations des autochtones brésiliens. Mention spéciale toutefois à l’Auditório Ibirapuera, bâtiment en forme de pyramide. Prenez le temps d’admirer cette structure, dont la marquise vermillon s’élève au-dessus de l’entrée comme une flamme, avant de vous laisser envelopper dans un tourbillon de rouge dans son hall. L’auditorium dispose de quelques centaines de places assises à l’intérieur, mais la scène s’ouvre complètement à l’arrière du bâtiment, ce qui permet d’accueillir 15 000 spectateurs sur l’immense pelouse.

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    Jardim da Luz

    Le bâtiment historique aux briques roses qui abrite le musée Pinocoteca est un véritable refuge loin de l’agitation de la ville.

    PHOTOGRAPHIE DE André Klotz

     

    19 h : Dîner et concert à Orfeu

    Le soir venu, les habitants de São Paulo sortent de la station de métro República et prennent d’assaut les cafés et bars de l’Avenida Ipiranga. Orfeu est le plus animé et le plus coloré de tous. Il se trouve dans une rue piétonne interdite à la circulation et à la chaussée décorée (les fameux « trottoirs portugais », un assemblage de pavés né au 19e siècle à Lisbonne). Sur le balcon au deuxième étage, les couples se pelotonnent autour de boulettes de risotto et de dés de tapioca frits. On entend depuis le trottoir la funk arrocha, reconnaissable à ses percussions qui rappelle le Reggaeton, qui s’échappe des fenêtres ouvertes, tandis que des fêtards tatoués aux cheveux longs et légèrement vêtus boivent des caïpirinhas sur le trottoir.

     

    22 h : Encas nocturne à Estadão

    Si vous êtes pris d’une fringale nocturne, rendez-vous à Estadão. À l’origine fréquenté par les employés du journal Estadão (qui a depuis déménagé), ce comptoir casse-croûte est aujourd’hui plus populaire que jamais. Il a su séduire sa clientèle avec son service en continu, ses carreaux de faïence ainsi que ses salamis et agrumes suspendus au plafond. Chaque plat du menu est délicieux, mais le Tradicional est l’idéal pour absorber l’alcool. Il consiste en d’épaisses tranches de rôti de porc, servi avec du chou frit sur un bon vieux Kaiser roll (petit pain autrichien) et à arroser d’une huile pimentée maison.

    Cet article a initialement paru dans le numéro d’avril 2024 de l’édition britannique du magazine National Geographic Traveller, en langue anglaise.

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