Parcourir la Terre à pied : les plus beaux sentiers du monde
Des sommets enneigés aux vertes vallées, des sentiers côtiers au cœur des forêts, partez à la découverte de quelques-unes des plus belles randonnées du monde.
L’Alta Via delle Dolomiti no 1 offre une vue incomparable sur la chaîne des Dolomites, en Italie.
Retrouvez cet article dans le numéro 295 du magazine National Geographic. S'abonner au magazine
5 continents, 18 circuits. Que vous soyez expert ou amateur, repérez, d’un seul coup d’œil, notre sélection de randonnées à travers le monde selon leur niveau de difficulté.
Notre sélection des 18 plus belles randonnées pédestres.
SUÈDE : PARC NATIONAL DE SAREK
De la grande nature sauvage en Scandinavie. Niveau très difficile avec +60 km +7 jours
L’Europe n’est a priori pas réputée pour ses espaces infinis et sa mégafaune ; c’est pourquoi le parc national de Sarek, un sanctuaire de 1971 km2 dans le Grand Nord suédois, offre une si belle surprise à ses visiteurs. L’empreinte sur ces terres du peuple sami, présent depuis des temps reculés en Laponie, où il a développé une riche tradition culturelle autour de l’élevage du renne, n’a été que minime. Il en résulte un écosystème préservé de vallées tentaculaires et de sommets à 2000 m (parmi lesquels figurent six des plus hautes montagnes du pays), de forêts somptueuses, de rivières tumultueuses, de lacs et d’une centaine de glaciers – une région sauvage que la main de l’homme semble avoir à peine effleurée.
Voyager dans de tels espaces demande de l’expérience. Il y a peu de sentiers tracés et, même au cœur de l’été, les écarts de température peuvent être importants. Dans les vastes étendues de toundra, les nuées de moustiques s’avèrent souvent redoutables, tout comme, dans un autre registre, les rivières glacées et les champs de neige difficiles à traverser.
Mais, pour qui sait lire une carte et utiliser une boussole –à défaut, mieux vaut faire appel à un guide chevronné–, les récompenses ne manquent pas. Dans ces immensités, l’une des dernières régions vierges d’Europe, vous profiterez, des jours durant, d’une solitude absolue. Vous verrez de grands troupeaux de rennes s’étirer dans le paysage, des élans brouter dans des marécages, et, peut-être, un glouton apparaître plus haut dans la montagne.
«C’est la nature à l’état pur, estime William Gilman, fondateur de True Nature Sweden, un service de guides montant des excursions dans le parc national de Sarek et dans celui, voisin, de Padjelanta. Il n’y a pas de téléphone ici, rien qui attende le touriste. C’est une authentique région sauvage. »
Etendues vierges du parc national de Sarek, le premier d’Europe, créé en 1909
Au fil des jours, votre rythme se calera petit à petit sur celui du soleil. La luminosité change constamment, inondant le paysage d’une multitude de couleurs. Même au sol, les petites plantes qui résistent à ce climat rigoureux sont source d’émerveillement. Vous ne croiserez probablement pas de Samis avec leurs troupeaux de rennes, mais vous tomberez sans doute sur des vestiges discrets de leur présence vieille de plus de 7000 ans. Au sein de ces vastes horizons, ayez une pensée pour cette communauté qui a su laisser son territoire aussi somptueusement intact.
ITALIE ALTA VIA DELLE DOLOMITI No 1
Un itinéraire au cœur des Dolomites. Niveau difficile avec 125 km 8-12 jours
L’Alta Via no 1 traverse sur une longue distance la chaîne des Dolomites, dans le nord de l’Italie. Ce chemin de randonnée commence par une vallée étroite couverte de conifères et par les eaux turquoise du lac de Braies, dans lesquelles se reflètent les hautes montagnes alentour, promesses des merveilles à venir.
L’Alta Via –littéralement, la «haute route»– désigne un ensemble de sentiers réunis pour la première fois dans un guide dans les années 1960: Alta Via delle Dolomiti. De nombreuses variantes du parcours originel existent désormais, mais la plus courante sinue sur 125 km, du lac de Braies à Belluno, petite ville à la belle architecture Renaissance.
L’Alta Via no 1 mène les randonneurs sur des sentiers ardus, entre lacs émeraude et sommets dentelés. Sur certaines sections du parcours, le dénivelé peut atteindre 900 m.
Connue pour ses roches sédimentaires (dolomies), cette chaîne de montagnes foisonne de formations étranges, pitons rocheux, crêtes déchiquetées, gorges vertigineuses et hautes pentes couvertes d’éboulis. Dire que le terrain est accidenté est un euphémisme. Il faut savoir enchaîner montées abruptes et descentes escarpées. Le tout sous une météo changeante, voire sous de soudaines chutes de neige.