Ces cinq lacs sont les plus effrayants du monde
Momification, radioactivité, naufrages à répétition… Les histoires vraies de ces lacs situés aux quatre coins du monde ne manqueront pas de vous donner la chair de poule.
Un canoéiste pagaie près des îles Slate, dans le lac Supérieur. C'est ce lac, qui abrite des épaves et des restes humains, qui a inspiré à Geo Rutherford la populaire série « Spooky Lake Month » sur TikTok.
Avez-vous un lac près de chez vous ? Et si oui, savez-vous ce qui se cache dans ses profondeurs ? S’il a déjà fait une apparition dans l’une des nombreuses vidéos virales de Geo Rutherford, artiste et créatrice de contenu sur TikTok, vous ne voulez peut-être pas le découvrir.
« [Les lacs] ont la capacité de conserver des choses que les rivières et les autres étendues d’eau ne gardent pas », révèle Rutherford. « Ils renferment, en quelque sorte, des morceaux d’Histoire, si bien qu’on peut parfois y mettre au jour des épaves de bateaux ou même des corps préservés pendant très longtemps. »
Tous les ans, la créatrice publie une série de vidéos TikTok à l’occasion du mois d’octobre, baptisée « Spooky Lake Month » (littéralement « Mois des lacs effrayants »), qui compile plus de 70 millions de « J’aime » et lui a permis d’accumuler pas moins de 1,7 million d’abonnés sur le réseau social et de sortir un tout nouveau livre sur le sujet.
Plutôt que de chasser des fantômes ou des monstres légendaires des profondeurs, Rutherford explore dans ses vidéos l’histoire de lacs hantés par la présence de composés chimiques toxiques, de curiosités géologiques, ou encore de corps humains étonnamment bien conservés.
« Le monde naturel n’a besoin de personne pour être effrayant. »
Pour célébrer l’arrivée prochaine d’Halloween et le lancement de la saison des horreurs, nous avons demandé à Geo Rutherford de nous partager le top 5 de ses lacs effrayants préférés et de nous expliquer ce qui les rend si uniques.
1. LE LAC BAÏKAL, EN SIBÉRIE ORIENTALE
De tous les lacs, le lac Baïkal, qui est réellement le plus étrange de notre planète, est de loin mon préféré. Il est non seulement le plus ancien, mais aussi le plus profond lac d’eau douce du monde : il atteint, à son point le plus bas, les 1 700 mètres de profondeur. C’est beaucoup, beaucoup plus profond que n’importe quel autre lac, et le plus impressionnant, c’est qu’il soit parvenu à rester aussi profond pendant si longtemps. [Note de la rédaction pour les non-initiés : les lacs ont en effet tendance à devenir de moins en moins profonds avec le temps.]
Plus de 300 rivières se jettent dans le lac Baïkal, et il n’a pourtant pas été submergé par tous les sédiments qu’il accumule. Cela s’explique par son emplacement sur une vallée de rift qui continue de s’agrandir en permanence ; tous les sédiments sont ainsi aspirés directement dans la Terre. Le fond de la vallée de rift qui abrite ce lac compte probablement parmi les plus profonds au monde.
2. LE LAC VOSTOK, EN ANTARCTIQUE
Ce lac se trouve sous 3 kilomètres de glace. C’est un lieu si fascinant qu’il nous est difficile de l’imaginer. L’eau douce qu’il contient se renouvellerait grâce à la combinaison de la pression émise par la glace et de la présence potentielle de certains hydrates de gaz, voire d’une activité géothermique du fond.
Pendant plus de vingt ans, des scientifiques russes ont tenté d’atteindre ce lac en forant dans la glace. Ils n’y sont cependant pas parvenus complètement, car à chaque fois qu’ils arrivaient à percer la glace suffisamment profondément, de l’eau revenait remplir le trou, puis gelait à nouveau. Je trouve cela aussi étrange que curieux.
3. LE LAC NATRON, EN TANZANIE
La composition chimique de ce lac est absolument fascinante. Ses eaux momifient ni plus ni moins les créatures qui tombent dans le lac en les asséchant, tout comme les Égyptiens asséchaient les corps après la mort.
Pour ce faire, les embaumeurs égyptiens avaient recours à du natron, un minéral extrêmement abondant dans ce lac. Du fait de la présence de celui-ci, les eaux du lac Natron sont dites basiques, l’inverse de l’acide. Un volcan situé non loin de là produit un type de lave très particulier, en se déversant dans le lac, contribue à créer cette étrange composition.
Le lac Natron n’est toutefois pas entièrement hostile à la présence de vie. Des millions de flamants nains s’y rendent pour se reproduire et se nourrir des algues qu’il contient.
4. LE LAC KARATCHAÏ, EN RUSSIE
C’est l’un des endroits les plus pollués sur Terre. Pendant longtemps, une usine de traitement de l’uranium avait la mauvaise habitude d’y déverser tous ses déchets radioactifs. L’histoire de l’usine et de la région environnante est fascinante, car tout y est devenu extrêmement radioactif. Le lac Karatchaï était autrefois considéré comme l’un des endroits les plus radioactifs au monde, mais il s’est lentement asséché au fil du temps, et tous les sédiments qu’il contenait ont donc commencé à se déplacer et à contaminer les villages et les populations de la région.
Le lac n’existe plus aujourd’hui. Il était si dangereux qu’il a fallu le sceller en le remplissant de milliers de blocs de béton.
5. LE LAC SUPÉRIEUR, AUX ÉTATS-UNIS
Le lac Supérieur se distingue des autres Grands Lacs d’Amérique du Nord par ses dangereuses tempêtes automnales. En novembre, des vents violents et des tempêtes de neige provoquent parfois la disparition de navires. Le plus célèbre d’entre eux est le SS Edmund Fitzgerald, qui constitue désormais l’épave la plus emblématique des Grands Lacs. Elle ne se trouve qu’à 12 mètres de profondeur, mais il est interdit de la visiter, car elle est considérée comme le cimetière des personnes qui y ont péri.
D’autres épaves de la région peuvent cependant être visitées, comme celle du SS Kamloops, qui a disparu au large de l’Isle Royale, [une île des Grands Lacs]. Le navire a heurté le rivage rocheux et a coulé dans les profondeurs, et ce n’est que bien plus tard que, le long du rivage de l’île, ont été découverts les corps des membres de l’équipage. Tous étaient morts de froid. L’épave a été retrouvée en 1977 et a commencé à être explorée ; c’est là qu’a été découvert le corps de « Old Whitey », l’un des membres de l’équipe, encore en train de flotter dans la chaufferie du Kamloops. Il donne l’impression de suivre les visiteurs à cause des courants créés par le mouvement de leurs palmes.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.