Tourisme durable : comment voyager en respectant l’environnement ? Suivez le guide !

Durable, vert, responsable : voyager en respectant la planète est une priorité pour de plus en plus de voyageurs, mais comment prendre de meilleures décisions ? Première étape : il faut comprendre ce qu’est vraiment le tourisme durable.

De Richard Hammond
Publication 10 avr. 2025, 18:47 CEST
In Europe, where many trains are electric, the emissions from rail travel can be as much ...

En Europe, où beaucoup de trains sont électriques, voyager en train émet beaucoup moins de CO2 que les voyages en avion.

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Le tourisme durable, c’est le principe de voyager en ayant conscience de son impact sur l'environnement, tout en s’assurant que les lieux visités ne pâtiront pas de notre passage. C’est un équilibre à respecter, il faut amplifier les aspects positifs de nos voyages tout en diminuant ou éliminant les effets négatifs.

La concentration en dioxyde de carbone dans l’atmosphère dépasse les 400 parties par million, le taux le plus élevé depuis 800 000 ans. Cette concentration continue de grimper et, avec elle, les températures. Le consensus scientifique prévaut : une augmentation de 1,5°C provoquera un réchauffement climatique qui s’avérera dangereux pour notre planète. Cela s’est vu en 2024, la première année à avoir dépassé ce seuil significatif. La stabilité du climat dépend de notre capacité à freiner cette montée des températures, et le temps est compté. 

 

QUELS SONT LES EFFETS SUR LA NATURE ?

La crise environnementale va de pair avec la crise climatique. À travers le monde, on estime à un million le nombre d’espèces animales et végétales qui sont menacées d’extinction. Les raisons sont nombreuses : intensification de l’agriculture et de la sylviculture, extraction des ressources, chasse, espèces invasives, expansion urbaine, pollution et changement climatique. Cependant, ce ne sont pas seulement des forêts tropicales reculées ou des ours polaires aux confins de la planète qui disparaissent. Les pertes d’habitats et les effets sur la biodiversité se font ressentir même en France. Entre incendies, feux de forêts et inondations, les oiseaux, les espèces terrestres et marines n’en sortent pas indemnes.

 

QUE FAIRE POUR Y REMÉDIER ?

Pratiquer le tourisme durable, ce n’est pas faire un seul grand geste une seule fois. C'est un état d'esprit à adopter, une conscience qui aura un effet sur notre façon de partir en vacances, de la préparation des bagages au choix du moyen de transport, en passant par la sélection d’hôtels et d’activités à faire sur place.

The nature emergency, which is commensurate with the climate crisis, affects us all.

La crise environnementale, tout comme la crise climatique, nous affecte tous.

PHOTOGRAPHIE DE Getty Images

 

PAR OÙ COMMENCER ?

Emportez moins de bagages. Voyager léger rend les déplacements plus faciles, que ce soit à pied, à vélo ou dans les transports en commun. De plus, on consomme moins de carburant ou d'énergie, ce qui n’est pas négligeable si vous voyagez en voiture électrique.

La règle des trois R est utile pour ne pas trop se charger. 

  • Réduire : n’emmener que des objets qui seront vraiment utiles et peuvent avoir plusieurs usages.
  • Réutiliser : ne rien prendre qui ne pourra être utilisé qu'une seule fois.
  • Recycler : éviter les objets qui ne se recyclent pas une fois que l’on n’en a plus besoin, comme les bouteilles, sacs et pailles en plastique. 

Au fil du temps, les microplastiques produits par la décomposition de ces objets sont ingérés par la faune marine et se retrouvent dans nos estomacs, ce qui peut entraîner des problèmes de santé importants. Pensez à la place à emporter une bouteille d’eau réutilisable, un thermos pour vos boissons chaudes, des contenants pour vos aliments et affaires de toilettes, ainsi qu’un sac de courses. Ces derniers seront utiles car ils vous éviteront d’acheter un sac plastique lors de vos emplettes.

 

QUEL EST LE CHANGEMENT LE PLUS IMPORTANT QUE JE PUISSE OPÉRER ?

Bien choisir son moyen de transport est un bon moyen de réduire ses émissions carbone. Le transport est, à lui seul, responsable de 70 % des émissions de CO2 lors des départs en vacances. Le plus efficace, c’est de réduire la distance parcourue et voyager de manière à consommer moins ou, encore mieux, aucune énergie fossile et d’avoir recours à des moyens de transports écologiques. Une autre solution, ne pas utiliser de véhicule, mais voyager à pied, à vélo ou par bateau à voile.

Il y a une grande différence entre le CO2 émis par des avions et celui de la plupart des véhicules terrestres. Des efforts concertés sont en cours afin de décarboner les voyages aériens, en utilisant des carburants et des méthodes de propulsion différents, électriques ou à hydrogène. Cependant, même les prédictions les plus optimistes affirment que ce changement prendra au moins dix ans pour la plupart des compagnies aériennes. Pour le moment, un voyage à bord d’un long courrier peut émettre plus de dioxyde de carbone dans l’air que ne le fera une personne conduisant une voiture thermique au cours d'une année. En France, préférer le train à l’avion, c’est émettre 30 à 50 fois moins de CO2, si on prend en compte la consommation d’énergie, la construction et l’entretien des véhicules.

 

QUE FAIRE SI JE DOIS PRENDRE L’AVION ?

Si vous voyagez en avion, gardez à l’esprit qu’il y a une large disparité entre les émissions carbone des appareils et celles des procédures opérées par les compagnies aériennes. Vous pouvez vous référer à des outils en ligne comme Skyscanner ou Opodo, qui offrent la possibilité de n’afficher que des vols qui émettent le moins de CO2.

L’aérien reste l’un des grands pollueurs alors essayez d’adopter une approche plus sélective lorsque vous voyagez. Tout comme le régime flexitarien, qui privilégie la consommation de produits végétaux et pousse à une réduction de la consommation de viande et de poisson, vous pouvez vous déplacer en avion de manière occasionnelle et voyager « à terre » le reste du temps. Séjournez plus longtemps dans les destinations atteignables par avion, choisissez des endroits qui respectent l’environnement ainsi que le bien-être des populations locales.

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    Travelling lighter makes it much easier to travel around, especially on foot or by bike.

    Voyager léger rend les déplacements à pied ou à vélo beaucoup plus simples.

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    QUELLE EST MON EMPREINTE CARBONE UNE FOIS ARRIVÉ ?

    Une fois arrivé à destination, d’autres facteurs vont influencer vos émissions carbone, comme le choix de votre hôtel et les plats que vous consommerez. En France, une nuit à l’hôtel émet environ 10 kg de CO2 par personne, selon une publication de mars 2020 de l’Agence de la transition écologique (ADEME). Ainsi, choisir un hôtel qui émet moins de carbone que la moyenne peut faire une différence dans l’empreinte carbone de votre voyage. Heureusement, il est de plus en plus facile de trouver des hôtels qui répondent à ces critères. Beaucoup de sites de réservation en ligne ont désormais une option vous permettant de filtrer les résultats, comme Airbnb, Sawday et i-escape. Certaines agences en ligne en font même une spécialité, par exemple fairbnb.coop ou encore GreenGo. Booking.com, TripAdvisor et Google signalent dans les résultats de recherche les hôtels éco-certifiés. Ces logements font parfois plus que simplement réduire leurs émissions de carbone, un effort est fait sur la quantité de déchets produits, l’utilisation de produits chimiques et la réduction de la quantité d’eau utilisée.

    Déguster des plats locaux et des produits de saison sera également une bonne habitude respectueuse de l’environnement, évitant le transport d’aliments (dit « kilométrage alimentaire »). Qu’il s’agisse de pain frais au petit-déjeuner, d’une salade achetée au marché local à midi ou la prise du jour dans un restaurant de poissons, consommer des produits locaux n’est pas juste bon pour la planète. C’est également une option plus saine et un bon moyen de participer à l'économie locale.

     

    QUELLES DESTINATIONS CHOISIR ?

    Certaines des villes les plus colorées d’Europe sont des choix parfaits pour une pause verte, comme Bristol, Angers, Nantes, Zurich, Ljubljana et Copenhague. Les autorités locales, pragmatiques, ont mis en place une économie circulaire pour créer des transports, logements et politiques économiques durables qui accélèrent leur transition vers le zéro carbone. L’expérience n’en est que meilleure pour les amateurs de tourisme durable. Par exemple, les espaces verts connectés contribuent à la gestion des eaux pluviales, ainsi qu'à l’amélioration de la qualité de l’air et de la biodiversité. Ces initiatives présentent également l’avantage de permettre la multiplication de sanctuaires verts au sein des villes, afin d’apprécier la nature urbaine ou simplement pour se reposer dans des parcs et jardins.

    Choosing to travel by bike is one of the most effective ways to reduce your carbon ...

    Choisir de se déplacer à vélo est l’une des manières les plus efficaces de réduire son empreinte carbone.

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    COMMENT SE DÉPLACER ?

    Les pays dotés de réseaux ferrés modernes et rapides rendent faciles les déplacements qui génèrent peu de CO2. La Suisse est équipée d’un réseau de transports en commun à travers tout le pays (le Swiss Travel Pass permet l’accès gratuit à 500 musées en plus d’un usage illimité des trains, bus, bateaux et transports publics urbains), tandis que la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne ont d’impressionnants trains à grande vitesse qui circulent entre les grandes villes.

     

    ET SUR LE LONG TERME ?

    Certains pays ont, en outre, accompli des efforts concertés pour inclure le tourisme dans leurs objectifs de développement durable. Après des décennies de déforestation au profit de l’agriculture et de la reproduction du bétail, le gouvernement du Costa Rica, dans les années 1980, a mis en place des politiques qui ont freiné et inversé la tendance à la déforestation. Aujourd’hui, plus de la moitié des terres du pays sont recouvertes de forêts. En comparaison, ce chiffre était de 25 % en 1983. Le pays peut maintenant profiter au mieux de ses forêts tropicales et est l’un des pionniers du tourisme durable, développant des logements écologiques de qualité, à petite échelle, qui contribuent à la préservation de la flore. La Guyane est, elle aussi, en train de développer un tourisme durable centré sur ses communautés, afin de financer la protection de ses forêts. Des logements, tels que Iwokrama River Lodge, Rewa Eco-Lodge et Surama Eco-Lodge offrent aux visiteurs la possibilité de profité de l’incroyable biodiversité du pays, tout en contribuant à sa conservation et la préservation du mode de vie de communautés reculées.

    Richard Hammon est un expert du tourisme durable et le fondateur de Green Traveller. Il est également l’auteur d’un livre, The Green Traveller : Conscious Adventure That Doesn’t Cost the Earth, qui n'a pas été traduit en français.

    Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic Traveller (UK) en langue anglaise.

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