Ces insectes aux capacités d'adaptation exceptionnelles
Des fourmis qui sont de véritables bocaux vivants aux papillons de nuit aux allures de fientes d'oiseau, ces insectes présentent des capacités d'adaptation surprenantes.
La journée de travail de huit heures appartient au passé. Nous mettons toute notre énergie pour réussir à faire tout ce que nous avons à faire et, bien que nous soyons plein de ressources, les capacités d'adaptation de certains insectes nous font passer pour de vrais fainéants.
Laissez-nous vous présenter ces cinq insectes que nous serions prêts à embaucher afin qu'ils nous enseignent à penser au-delà de notre chrysalide.
LA FOURMI POT-DE-MIEL
Si les humains ont mis au point de nombreux moyens de se constituer des réserves de nourriture, aucun de ces stratagèmes n'est vivant.
Réparties entre le sud-ouest des États-Unis et le Mexique, certaines fourmis à miel sont surnommées les « rassasiées », et pour cause. Se goinfrant de nectar de fleur et de graisses issues d'autres insectes, elles se transforment en véritables garde-manger dont les réserves seront destinées à une consommation ultérieure par la colonie.
Ces fourmis bien remplies conservent la nourriture dans leur abdomen, lequel peut gonfler jusqu'à les empêcher de marcher, puis se suspendent au plafond de leur nid souterrain. Lorsque la faim guette une fourmi ouvrière, cette dernière donnera un coup aux antennes de la fourmi garde-manger, l'obligeant à régurgiter les mets stockés.
Lorsqu'elles ont besoin de nouveaux garde-manger, l'ouvrière la plus imposante remplit sa panse pendant environ deux semaines et reprend ce rôle.
LE FOREUR DE RIZ
L'expression « le regard qui tue » vous est familière ?
Les yeux du foreur de riz mâle « sont à la fois un ornement et une arme », explique Christina Painting, post-doctorante spécialiste de l'écologie comportementale à l'université d'Auckland.
Selon elle, plus ses pédoncules oculaires sont longs, plus le mâle est imposant et susceptible d'attirer la femelle. En cas de combat pour obtenir les faveurs d'une femelle, les mâles aux pédoncules oculaires plus longs sortent toujours vainqueurs.
Les yeux des femelles ne sont pas aussi proéminents que ceux des mâles mais savent déterminer la qualité. D'après une étude publiée dans la revue Nature, les mâles aux pédoncules oculaires plus longs seraient génétiquement supérieurs.
LA PHALÈNE ET LA CHENILLE AUX ALLURES D'EXCRÉMENTS
Antónia Monteiro et son mari William Piel, tous deux biologistes à l'université Yale-NUS de Singapour, travaillaient en Malaisie au moment où ce dernier a remarqué Macrocilix maia, une phalène d'environ quatre centimètres de large dont les marques dorsales ressemblent à des excréments d'oiseaux et dont les ailes représentent des sortes de mouches en train de déguster le buffet.
« Je pense que cette mite a été attirée par les lumières de notre chambre d'hôtel et s'est posée sur notre porte », explique Antónia Monteiro, selon qui l'espèce est assez rare en Asie.
Lorsqu'un prédateur visuel tel qu'un oiseau voit ces taches, il se dit : « Des mouches sont en train de faire un festin à base d'excréments, ce n'est pas mon type de nourriture préféré. Je passe mon chemin », déclare Katy Prudic, entomologiste à l'université de l'Arizona. Prendre l'apparence de fientes est une capacité d'adaptation qui peut sauver la vie et est transmise aux petits, puis étayée au fil du temps.
Certains insectes vont même jusqu'à pousser l'illusion jusqu'à l'odeur.
Les chenilles de papillons ressemblent à s'y méprendre à des fientes d'oiseaux au stade larvaire et « produisent de l'acide urique afin de simuler l'odeur d'excrément », explique l'entomologiste.
Lors de stades larvaires plus avancés, certaines de ces chenilles accroissent leur pouvoir d'illusion, prenant l'apparence de tête de serpent. Vous ne soupçonneriez jamais qu'elles finissent par se transformer en superbes papillons géants.
LE SCARABÉE GIRAFE
Il existe deux espèces de scarabées girafes vaguement apparentées, toutes deux membres de la famille des scarabées : la plus petite, l'espèce rouge de Madagascar, et l'espèce de Nouvelle-Zélande aux teintes brun foncé. Les mâles de ces deux espèces se servent de leur long cou pour livrer des batailles, s'approcher des femelles et augmenter leurs chances de s'accoupler.
Parfois, les scarabées girafes mâles de Nouvelle-Zélande emploieront les mâchoires situées aux extrémités de leur long cou afin d'éjecter un mâle en train de s'accoupler avec une femelle. Leur lutte côte-à-côte a des allures de « joute entre deux chevaliers », explique Christina Painting. Elle ajoute que les mâles les plus imposants gagnent 90 % du temps.
Les gros mâles peuvent être jusqu'à six fois plus grands que les petits. Quelles chances de gagner un petit bonhomme a-t-il donc ?
Cas pratique : lorsqu'un mâle imposant fait chasse gardée d'une femelle, un mâle plus petit peut « se coincer » entre les deux et « s'accoupler avec la femelle sous les yeux du mâle plus gros que lui », explique la post-doctorante.
Une manière de montrer qu'il est prêt à prendre des risques.