Un braconnier présumé a été tué par un clan de lions
Les motivations exactes de l'homme ne sont pas encore connues, mais il avait pénétré dans la réserve naturelle sans autorisation, probablement armé.
Un braconnier présumé a été attaqué par un clan de lions en Afrique du Sud vendredi dernier.
Selon la presse locale, une grande partie du corps de l'homme avait été déchiqueté, rendant son identification difficile. Un fusil de chasse et des cartouches ont été retrouvés non loin de là.
Le corps a été découvert dans la réserve Ingwelala Private Nature, une réserve naturelle privée près du célèbre Parc national Kruger, au nord-est de l'Afrique du Sud. Parce que cet homme s'est introduit dans la réserve sans y être autorisé avec une arme, les autorités ont naturellement penché pour la piste du braconnage.
Que cet homme se soit effectivement introduit dans la réserve dans le but de tuer des lions ne pourra être déterminé que si des preuves supplémentaires sont apportées.
La réserve est décrite par ses employés comme le territoire des lions. La région est historiquement connue pour le braconnage régulier de rhinocéros, qu'il est d'un point de vue financier plus intéressant de braconner. En 2017, le braconnage des rhinocéros a légèrement baissé, malgré une demande toujours forte pour leurs cornes, notamment en Asie où elles sont utilisées pour la concoction de poudres et de traitements alternatifs.
Michael 't Sas-Rolfes a étudié les influences de ce marché sur le braconnage à l'université d'Oxford et était en Afrique du Sud au moment où le corps a été retrouvé.
« Si vous étudiez l'économie résultante du braconnage, ces personnes prennent un grand risque. Il faut que le prix de vente des parties d'animaux en vaille la peine, » dit-il. « La probabilité d'être pris sur le fait et d'être incriminé est à peu près la même... mais le prix des parties de lions est bien plus bas que les cornes de rhinocéros et valent probablement moins la peine de risquer sa vie. »
Les braconniers de la région sont aussi connus pour chasser les éléphants pour leur ivoire.
Quand des lions sont braconnés, d'après Sas-Rolfes il s'agit plus souvent d'une revanche ou d'une chasse opportuniste.
« Les parties du lion les plus recherchées sont les dents et les griffes. Pour le moment on ne peut cependant pas parler de grande pandémie, » ajoute-il, en rappelant que leur prix a tout de même augmenté. Quoi qu'il en soit les parties de lions restent peu rémunératrices.
La plupart des lions braconnés dans la région l'ont été dans les sanctuaires et les réserves.
En octobre dernier, deux lions rescapés d'un zoo ont été tués dans leur enclos dans une réserve naturelle. Leurs têtes, leurs queues, leurs pattes et avaient été découpées et les lions avaient été dépecés. Ces parties peuvent devenir des objets décoratifs, mais également être utilisées dans la médecine traditionnelle appelée muti.
Selon Paul Funston, directeur principal du programme dédié aux lions de Panthera, une organisation consacrée à la protection des félins, « une hausse massive » des massacres des lions à l'état sauvage a été observée ces dernières années.
Par le passé, les défenseurs des espèces sauvages ne voyaient pas le commerce de membres de lions comme une menace. On pensait que les véritables problèmes étaient la destruction de leur habitat, la chasse au gibier ciblant les proies des lions et privant les félins de nourriture, les conflits avec les humains et la chasse au trophée.