France : fin des cirques itinérants, des delphinariums et élevages de visons
La ministre pour la transition écologique Barbara Pompili a annoncé des mesures fortes pour l’avenir de la faune sauvage dans les cirques itinérants, delphinariums et élevages de visons à fourrure. De véritables avancées en matière de bien-être animal.
« Notre époque a changé, elle est celle d’un rapport nouveau à l’animal sauvage. Bien plus qu’une menace ou une proie, il est désormais avant tout un être à préserver et à respecter dans son intégrité » : l'annonce de la ministre de la transition écologique Barbara Pompili mardi dernier lors d’une conférence de presse exposait ainsi en préambule les nouvelles mesures en matière du bien-être des animaux captifs en France.
Pour la première fois, après des années de polémiques, la fin progressive de la captivité des animaux sauvages dans les cirques itinérants, de la présence d’orques et de dauphins dans les delphinariums et la fermeture des élevages de visons pour leur fourrure sont présentés comme un sujet majeur. (A lire : Le coronavirus précipite la fin de l'industrie de fourrure de vison aux Pays-Bas)
La fin de la présence d'animaux sauvages dans les cirques itinérants se fera « dans les années qui viennent » a annoncé la ministre sans pour autant donner de délai précis. Les élevages de visons à fourrure seront quant à eux fermés d’ici 5 ans et il faudra compter « entre 7 et 10 ans pour préparer » l'avenir des delphinariums français qui comptent aujourd'hui 29 dauphins et 4 orques.
« Certes, ces avancées vont dans le bon sens, c’est un bon début pour la cause animale mais ça ne reste que le début et ce n’est pas suffisant ! » déplore Lamya Essemlali, présidente de l’association Sea Sheperd France et co-présidente de « Rewild ».
Une part de flou persiste dans la mise en œuvre de ces mesures. Que vont devenir ces animaux captifs qui seraient environ 2 500 en France, dont 500 fauves dans les cirques ? Les annonces ministérielles restent vagues à ce sujet ; des « solutions » devraient être trouvées bientôt, toujours selon Barbara Pompili.
« Il va falloir se pencher vivement sur la suite. Que vont devenir tous ces animaux ? Selon moi, il faut étudier au cas par cas chaque animal pour sa réinsertion en milieu naturel. C’est compliqué mais pas impossible » affirme Lamya Essemlali.
Le bien-être animal est un sujet qui est entré dans le débat public il y a quelques mois, porté par un Référendum pour les animaux, soutenu par plus de 750 000 signatures et 141 parlementaires français au moment de la publication de cet article.
La France métropolitaine compte aujourd’hui quatre élevages de visons et trois delphinariums dont le Marineland d’Antibes, le delphinarium du parc Astérix et le delphinarium du parc zoologique Planète Sauvage à Port-Saint-Prère sur la côte Atlantique, qui vont donc devoir s’adapter.
Le gouvernement annonce qu’« au moins 8 millions d’euros » seront proposés pour la reconversion des cirques ambulants et des delphinariums français. Il s’engage également à aider les quatre élevages français de visons qui vont devoir fermer.
Le gouvernement n’a en revanche pas fait d’annonce quant à la fermeture des zoos, « les zoos sont dans la même mouvance que les cirques » affirme Lamya Essemlali, « les animaux y sont maintenus dans des conditions inadaptées à leurs besoins, c’est un fait ».