En Afrique de l'Ouest, la course contre la montre pour sauver les lions

Il est essentiel de recueillir un maximum d'informations sur les lions du Niokolo-Koba, espèce encore méconnue de lions d'Afrique, qui sont en danger critique d'extinction en raison du braconnage de leurs proies et des nombreux incendies dans la région.

De John Wendle
Photographies de John Wendle
Publication 30 juin 2022, 12:10 CEST
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Jusqu'à présent, on pensait que les lions d'Afrique, en danger critique d'extinction, ne formaient pas de troupes. Mais ici, dans le parc national du Niokolo-Koba au Sénégal, Florence, une femelle munie d'un collier GPS, se trouve aux côtés d'une femelle membre d'une troupe.

PHOTOGRAPHIE DE John Wendle

PARC NATIONAL DU NIOKOLO-KOBA, SÉNÉGAL – Les cris d’un phacochère retentissent dans les haut-parleurs et résonnent à travers les arbres tandis que Kris Everatt tente d’attirer un lion pour le piquer et lui installer un collier émetteur GPS. Il met les cris enregistrés en pause, et l’équipe retourne attendre dans le camion.

Nous entendons des pattes écraser des feuilles sèches à proximité. Nous sommes restés ici toute la nuit, à surveiller l’appât, mais nous sommes soudainement très éveillés.

Puis, c’est le silence. Everatt, un biologiste canadien de l’organisation de conservation des félins sauvages Panthera, qui travaille en Afrique depuis plus de dix ans, a l’expression vide et attentive de quelqu’un qui essaie de voir avec ses oreilles.

À ma grande surprise, il se met à imiter les ronronnements profonds d’un lion satisfait. La ruse fonctionne, et l’animal invisible se met à festoyer sur l’appât, un gros morceau de viande et de boyaux attaché à un arbre à 30 mètres de là. Dans l’obscurité, on entend les tendons se déchirer et les os se briser.

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Gauche: Supérieur:

Des gardes forestiers enquêtent sur un camp de braconniers dans la partie nord du parc national du Niokolo-Koba, où la chasse de proies telles que les antilopes, menace la survie de leurs prédateurs, les lions.

Droite: Fond:

Mouhamadou Ndiaye, un technicien de terrain sénégalais de l'organisation de protection des félins sauvages Panthera, montre la corne d'une antilope rouanne morte sur un site de chasse des lions dans le parc. Les antilopes, qui peuvent peser plus de 270 kg, sont une proie favorite des lions, mais aussi une cible des braconniers.

Photographies de John Wendle

Nous sommes à l’extrême sud-est du Sénégal, dans le parc national du Niokolo-Koba, une réserve peu connue de plus de 9 000 kilomètres carrés devenue site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981. Panthera et le service des parcs nationaux se sont engagés dans une course contre la montre pour sauver de l’extinction locale une trentaine de lions d’Afrique (Panthera leo leo), espèce en danger critique d’extinction.

Ce n’est que récemment que les lions d’Afrique ont été reconnus comme étant plus proches des lions d’Asie en Inde que de ceux des savanes d’Afrique australe. En effet, en comparaison à leurs congénères africains, les félins d’Afrique de l’Ouest sont plus grands et plus musclés, et n’arborent pas la crinière luxueuse qui les caractérise.

Les derniers lions du Niokolo-Koba sont menacés par le braconnage des animaux dont ils se nourrissent, comme les antilopes et les buffles. Les défenseurs de l’environnement craignent que les lions eux-mêmes ne soient également vulnérables : les peaux, les dents, les griffes et la viande de lion peuvent être vendus pour des prix très élevés, principalement en Afrique et en Asie, où l’os de lion remplace l’os de tigre sauvage, de plus en plus rare, dans la médecine traditionnelle.

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    Il est difficile de déterminer combien de lions d’Afrique ont disparu à cause du braconnage. Ce que l’on sait toutefois, c’est que leur aire de répartition d’origine s’est réduite de 99 %, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, chargée d’attribuer des statuts de conservation aux espèces.

    Dans le Niokolo-Koba, le braconnage, l’expansion de l’agriculture et l’incidence croissante des feux de forêt ont conduit l’UNESCO à ajouter le parc à sa Liste du patrimoine mondial en péril en 2007. Non loin de là, l’exploitation artisanale de l’or a également intensifié les pressions.

    « Il y a des problèmes à résoudre », déclare Jacques Gomis, le responsable du parc. « Nous voulons que le parc ne figure plus sur la liste rouge. L’objectif est fixé à 2024. »

    Dans toute l’Afrique de l’Ouest, on ne compte qu’entre 121 et 374 lions adultes, selon Philipp Henschel, directeur de Panthera pour la région et responsable du projet à Niokolo-Koba, qui a commencé à recenser les lions dans le parc en 2011. Outre les lions du Sénégal, un certain nombre d’entre eux vivent dans le complexe W-Arly-Pendjari, un site natural transfontalier déchiré par les conflits, où se rencontrent le Niger, le Bénin et le Burkina Faso ; d’autres survivent dans deux très petits parcs au Nigeria. Lorsque Henschel a commencé à étudier les lions du Niokolo-Koba (à ce jour, il a mené deux enquêtes), il estimait qu’il n’y avait qu’une dizaine de félins et, selon lui, aucun des gardes du parc n’avait jamais vu de lion.

    « Nous risquons d’assister à l’extinction d’une petite population après l’autre », dit Henschel à propos des lions d’Afrique. « Puis il ne nous en restera que quelques-uns en Afrique australe. » Au cours des deux dernières décennies, la population globale de lions du continent a diminué de moitié. Les chiffres exacts sont difficiles à déterminer, mais il reste probablement entre 20 000 et 25 000 lions sauvages aujourd’hui.

    C’est la raison pour laquelle il est si important d’étudier dès maintenant les lions du Niokolo-Koba, affirme Henschel. « Nous devons être plus rapides que les braconniers. »

    Lui et Everatt pensent que le parc peut accueillir entre 180 et 240 lions. Panthera et le service des parcs visent ce chiffre car le rétablissement de ce prédateur suprême contribuera à la renaissance de l’ensemble de son écosystème.

    « Nous choisissons les lions non seulement parce qu’ils sont très cool, et que nous les aimons – ce qui est tout à fait vrai – mais aussi parce qu’ils jouent un rôle essentiel pour assurer le bon fonctionnement d’un écosystème », explique Everatt. « Ils servent également d’espèce parapluie », car pour protéger un superprédateur, il faut protéger tout ce qui se trouve en dessous de lui dans la chaîne alimentaire.

     

    TOUT RESTE À EXPLORER

    Les cours d’eau de Gambie et du Niokolo Koba alimentent un paysage diversifié de forêts, de plateaux et de vallées. Le parc abrite non seulement les populations de lions, de chimpanzés et d’éléphants les plus au nord et à l’ouest du monde, mais aussi des élands de Derby, des lycaons, des léopards, des hyènes, des babouins, des kobas (les antilopes rouannes qui ont donné leur nom au parc), près 60 autres espèces de mammifères et plus de 300 sortes d’oiseaux.

    Pourtant, le parc du Niokolo-Koba et ses quelques lions restent inexplorés. « D’un point de vue scientifique, c’est encore à étudier », déclare Henschel. « Il y a encore tellement de choses que nous voulons et devons apprendre », notamment sur les lions, si nous voulons les sauver.

    Les lions de la savane africaine sont bien étudiés, mais dans le cas des lions d’Afrique, presque tout, de la taille du clan à l’aire de répartition en passant par le régime alimentaire et le comportement d’accouplement, attend d’être scientifiquement documenté. L’installation de colliers GPS sur les lions, financée par la National Geographic Society, est essentielle pour recueillir des informations variées à leur sujet : c’est pourquoi Everatt et l’équipe ont attendu toute la nuit qu’un lion vienne se nourrir de l’appât.

    Pendant le festin du lion, Mouhamadou Ndiaye, un assistant de terrain de Panthera, abaisse lentement sa lampe de poche. Au moment où le faisceau trouve le félin, Everatt appuie sur la gâchette de son pistolet à fléchettes. Un souffle se fait entendre, et le lion s’endort. Everatt se rend sur place, descend du véhicule et lance une brindille sur une patte. Le lion ne bouge pas.

    Je pose tranquillement mon pied sur la route sablonneuse quand Everatt ordonne d’urgence : « Remonte dans le camion. Tout le clan est là. »

    Ce lion, une femelle, est jeune, ce qui signifie que les autres membres de sa famille sont très certainement à proximité. Cela signifie aussi qu’Everatt ne lui mettra pas de collier : elle grandira trop vite dans les mois à venir, et le collier deviendra trop petit pour elle. L’équipe de Panthera a mis un collier à huit mâles jusqu’à présent, mais à seulement une femelle, Florence. Alors que la lumière bleue du matin emplit la forêt, Everatt lui injecte l’antidote, et dès qu’elle se lève, elle recommence à manger.

     

    REDESSINER LES FRONTIÈRES GÉNÉTIQUES

    Henschel et ses collègues de Panthera luttent avec ténacité pour que les petites populations de lions d’Afrique ne s’éteignent pas. Mais leur préservation n’est pas l’unique objectif. En parcourant les forêts d’Afrique de l’Ouest à la recherche d’enclaves de lions, Henschel a recueilli des échantillons génétiques qui nous aident à mieux comprendre l’arbre généalogique du lion.

    En mai, Laura Bertola, chercheuse à l’université de Copenhague, a publié avec ses collègues une étude décrivant le séquençage du génome de lions dans toute l’Afrique et dans une réserve de l’État indien du Gujarat.

    Leurs travaux montrent que ces lions d’Afrique de l’Ouest sont plus étroitement liés aux félins d’Inde qu’à ceux d’Afrique australe. Cela formalise ainsi une nouvelle division entre les « lions du nord » (Panthera leo leo) en Inde et en Afrique de l’Ouest, et les « lions du sud » (Panthera leo melanochaita) en Afrique australe.

    « Nous n’avons pas créé une nouvelle sous-espèce », précise Bertola. « Nous avons simplement redessiné les frontières. Plutôt que d’avoir une distinction Afrique-Asie, ce qui était le cas auparavant, nous avons désormais cette distinction nord-sud, ce qui correspond à l’histoire évolutive de l’espèce. »

    Selon Henschel, bien que les lions du sud puissent se reproduire avec ceux du nord, les amener au Niokolo-Koba pour reconstituer la population serait une erreur, puisque cela porterait atteinte à leur spécificité génétique. Il est donc encore plus urgent de sauver les lions du Niokolo-Koba, ajoute-t-il.

    « J’avais une carte épinglée au mur », raconte Bertola. « À chaque fois que [Henschel] faisait son rapport, il y avait malheureusement encore plus de populations que je pouvais rayer de la carte. J’avais donc une carte qui se remplissait peu à peu de croix rouges, car la présence du lion ne pouvait pas être reconfirmée dans ces zones. C’était assez déprimant. »

     

    À LA RECHERCHE D’INDICES

    On peut sentir une chasse réussie avant même de la voir. Everatt et Ndiaye traversent un champ d’herbe haute, et s’enfoncent dans les bois : un chaos silencieux rempli de vignes et d’acacias épineux. Alors que nous descendons vers un point d’eau caché, l’odeur de pourriture devient plus forte.

    « Un habitat de chasse facile pour un lion », murmure Everatt. Jetant un coup d’oeil à son GPS, il s’arrête. Les coordonnées indiquent l’endroit où un mâle récemment équipé d’un collier a pu tuer. Les deux chercheurs se dispersent, la tête penchée, à la recherche d’indices.

    « J’adore cette partie du travail, on se croirait dans Les Experts », dit Everatt en fouillant dans les broussailles. C’est comme une scène de crime, mais une scène où le tueur est toujours en liberté et pourrait ne pas être bien loin.

    Ndiaye appelle. Il a trouvé des excréments, un indice possible de l’endroit où la proie a été mangée. Il marque l’endroit avec le GPS et récupère un échantillon dans un flacon en plastique pour une analyse génétique. L’équipe se déploie à nouveau.

    « Il perçoit les subtilités », affirme Everatt en parlant de Ndiaye, qui n’avait aucune expérience du suivi ou de l’étude des lions avant de rejoindre l’équipe. « Pour la conservation et l’écologie en Afrique, l’avenir dépendra complètement du fait qu’il soit de nouveau entre les mains des Africains. »

    À proximité, les chercheurs trouvent des bouts de mâchoire et la couronne d’un crâne avec un peu de corne. Ces éléments aident à résoudre le mystère : l’animal était une jeune antilope rouanne. « L’endroit là-bas, c’est là où il l’a tuée, mais c’est ici qu’il a mangé la tête », explique Everatt.

    « Tout cela aide à mieux comprendre ces lions d’Afrique », ajoute Everatt. « L’une des questions qui se posent concerne l’utilisation de l’habitat à cette petite échelle : celle où il tue et mange quelque chose. » Les colliers GPS permettent aux chercheurs de voir où se rendent les lions, comment ils interagissent, et ce qu’ils mangent. « On apprend vraiment à connaître les individus », ajoute-t-il. Nous savons si peu de choses sur ces félins que toute connaissance de base sera cruciale pour déterminer la meilleure façon de les protéger.

     

    SURVEILLER LES BRACONNIERS

    L’empreinte des pneus d’un vélo apparaît sur la route sablonneuse et s’enfonce dans la forêt. Ces traces sont le signe de la présence d’un braconnier, selon le sergent Mamadou Sall. Chef d’un groupe de huit gardes armés du service des parcs nationaux, Sall rassemble ses hommes et, pendant les trois heures qui suivent, nous suivons la piste sur un terrain accidenté pendant près de 18 kilomètres vers la route nationale et les villages qui forment la frontière nord du parc.

    Nous sommes au cœur de la brousse, dans la région centre-nord du parc, décimée par des décennies de braconnage et d’incendies ; la quasi-totalité des broussailles a brûlé. Bientôt, les traces d’un seul pneu sont rejointes par plusieurs autres, et en montant sur un terrain plat, nous découvrons de petits camps vides qui parsèment la brousse. La plupart ne sont que des cercles de pierres autour de foyers, mais certains ont des séchoirs pour traiter la viande sauvage.

    Pour les lions, le braconnage a transformé certaines parties du Niokolo-Koba en « zones de guerre », explique Henschel. Diverses actions menées autour du périmètre ont visé à sensibiliser les communautés locales à l’importance du parc, mais à ce jour, les incendies et la chasse illégale n’ont pas cessé. En général, les braconniers veulent des animaux plus gros comme les antilopes, les proies dont les lions ont besoin pour survivre. « Le syndrome du parc vide » était le diagnostic de Bertola sur les zones extérieures du Niokolo-Koba lors de sa visite en 2014.

    « Il est très difficile d’interdire à quelqu’un qui tire sa nourriture de la brousse de venir », explique Sall. La chasse est à la fois un moyen de subsistance et un commerce, pratiquée principalement par des Sénégalais mais aussi par des personnes de la Guinée, non loin de là. Ils utilisent des fusils de chasse et des fusils d’assaut, et non des pièges ou du poison. Cela rend la chasse moins aléatoire mais plus risquée pour les gardes forestiers, ou rangers, qui sont parfois touchés par les tirs, ajoute-t-il.

    Panthera soutient les gardes forestiers depuis 2016, et finance désormais trois équipes de rangers anti-braconnage ainsi que leurs camions. Un total de six équipes financées de manière permanente et disposant de leurs propres véhicules serait tout juste suffisant pour protéger l’ensemble du parc, estime Henschel.

    À la fin de la patrouille, j’avais dû boire 4 litres d’eau et l’équipe n’avait toujours pas rencontré de braconnier. C’est généralement ainsi que se déroulent leurs journées. Comme le dit Everatt, même la présence irrégulière des rangers a un certain effet dissuasif.

    Lorsque nous retournons dans le centre du Niokolo-Koba, où les patrouilles sont plus nombreuses, les effets positifs de la présence des rangers sont visibles : la broussaille y est robuste, et les animaux plus abondants. En une semaine, j’ai vu cinq lions, des genettes, des civettes, deux espèces de mangoustes, et huit espèces d’antilopes, comme les imposantes rouannes et les plus délicats ourébis. En conduisant avec l’équipe à travers la forêt dense et le long des points d’eau, alors qu’ils cherchaient des endroits susceptibles de servir d’appât pour attraper un autre lion, j’ai également vu des crocodiles, des phacochères, des babouins de Guinée, des singes et quatorze espèces d’oiseaux, y compris le vautour à tête blanche, une espèce en danger critique d’extinction dont la présence après une absence de dix ans indique que le parc est en train de se rétablir partiellement.

    Everatt compare la différence entre la périphérie et le centre du parc à un voyage dans le temps : les zones extérieures ressemblent encore à l’endroit vide que Bertola a vu il y a huit ans, et le centre montre comment un avenir plus positif pourrait se présenter.

     

    UN EFFORT SUR LE LONG TERME

    « Où ça ? »

    « Là. »

    « Où ? »

    « Là ! », dit Ndiaye en pointant du doigt. Florence et deux jeunes femelles, probablement ses filles, sont campées derrière un écran d’herbe sèche à l’ombre d’une grande gerbe de feuilles de palmier, juste devant moi. Kris pense qu’un jeune mâle, son fils, pourrait être dans les parages.

    Everatt et Ndiaye ont suivi le petit clan à l’aide du collier de Florence. Nous nous garons à proximité et sortons nos jumelles. Les lions roupillent, se redressant parfois pour nous regarder les observer. Alors que l’après-midi fait place au soir, les lions bâillent à tour de rôle, révélant d’énormes canines. Tendant leurs pattes puissantes, ils seront bientôt à l’affût pour trouver leur dîner.

    « C’est assez impressionnant », dit Everatt en s’allongeant sur le toit du camion. Les grands félins qui se prélassent ensemble sous un arbre représentent une image de carte postale de la savane africaine. Certains chercheurs avaient toutefois émis l’hypothèse que les lions d’Afrique ne formaient pas de clan, et le fait de voir ce groupe dans le parc est donc « une nouvelle information ».

    À ce jour, Everatt et Henschel ont identifié six ou sept petits clans, deux grands clans et quelques mâles isolés. Cette année, lors de la mission de pose de colliers, ils ont également trouvé deux membres d’une coalition de trois jeunes mâles. Une coalition, qui aide les jeunes mâles à gagner des territoires et des partenaires, n’avait jamais été documentée en Afrique de l’Ouest, et pourrait être un autre signe de rétablissement dans le Niokolo-Koba, selon Everatt.

    S’ils souhaitent atteindre l’objectif de repopulation du parc en ajoutant jusqu’à 240 lions, Henschel affirme que des fonds supplémentaires seront nécessaires pour développer le programme de recherche de Panthera et renforcer les patrouilles anti-braconnage. L’ouverture de Niokolodge, un camp d’écotourisme sous tente situé au centre du parc, marque les débuts d’un tourisme plus haut de gamme. « Un chasseur peut gagner beaucoup d’argent avec un lion mort alors que, pour l’instant, un lion vivant ne s’amortit pas vraiment. Pas encore », continue Henschel. Mais des visiteurs qui espèrent simplement apercevoir un lion et d’autres animaux ont commencé à passer du temps et à dépenser de l’argent dans le parc.

    Pour l’instant, Florence et ses filles, qui se détendent à l’ombre, sont la preuve que le rétablissement est possible. « Je suis plein d’espoir. Je pense que c’est vraiment possible », confie Everatt. « Ça prendra vingt ans, mais pour nous, c’est un effort sur le long terme. »

    John Wendle a déjà écrit pour National Geographic sur les panthères des neiges de Sibérie, le changement climatique au Svalbard et le trafic d’artéfacts en Afghanistan, entre autres sujets. Vous pouvez découvrir d’autres de ses travaux sur www.johnwendle.com.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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