Ce que les babouins peuvent nous apprendre sur le vieillissement
Au Kenya, en l’espace de cinquante ans, des chercheurs ont étudié plus de 1 500 babouins sur huit générations, et leur projet est loin d’être terminé. Ce qu’ils ont appris à leur sujet pourrait bien valoir pour nous également.
Après avoir soufflé une fléchette anesthésiante sur un babouin du nom d’Olduvai vivant dans le Parc national d’Amboseli, au Kenya, Benard Oyath et Jackson Warutere, membres du Projet de recherche sur les babouins d’Amboseli (ABRP) effectuent des mesures et des prélèvements sanguins, fluidiques et épidermiques avant de relâcher l’animal qui n’aura pas souffert. L’ABRP apporte un éclairage sur la façon dont les primates vieillissent. Cela nous renseigne sur notre santé également.
Olduvai le babouin était en train de vaquer à ses occupations dans les savanes du bassin d’Amboseli, au Kenya, quand il s’est subitement effondré au sol après qu’une fléchette anesthésiante s’est frayée un chemin sous sa fourrure. Aucun de ses congénères ne l’a remarqué ; la personne qui abaisse sa sarbacane à la hâte a veillé à cela. Dans quelques heures, Olduvai sera remis en liberté, inconscient de sa contribution à la science du vieillissement.
Une fois par an et dix jours durant, une équipe de scientifiques américains et kényans administre des sédatifs à un total de vingt babouins dans le parc national d’Amboseli et dans les zones environnantes, le tout sous la supervision de vétérinaires du Service kényan de la faune. Les chercheurs prennent toutes les précautions du monde quand ils choisissent quel babouin viser : pas de femelles visiblement enceintes, pas de mères sécrétant du lait et quasiment jamais de petits. Les babouins ne sont anesthésiés que s’ils sont seuls et que les autres babouins regardent ailleurs. À quoi rime ce processus complexe ? La réponse est simple : des données, beaucoup de données. Quand les animaux sont endormis, les chercheurs se hâtent d’effectuer des mesures et de prélever du sang et des échantillons épidermiques qui serviront à scruter l’ADN des babouins et à déceler des signes de vieillissement prématuré ainsi que d’autres caractéristiques biologiques. « Tout l’enjeu d’étudier une population comme celle-ci est d’essayer de comprendre ce qui se passe sous la peau », explique Susan Alberts, biologiste de l’évolution de l’Université Duke.
À l’aube, Alex Meloimet se sert d’une antenne radio pour localiser un groupe de babouins dont certains membres portent un collier équipé d’un émetteur radio. L’ABRP suit actuellement cinq groupes de babouins évoluant au sein de l’écosystème d’Amboseli.
Ces échantillons ne constituent qu’une facette du Projet de recherche sur les babouins à Amboseli (ABRP) : une étude au long cours et à l’ambition ahurissante portant sur des babouins sauvages et ayant pour but de suivre l’intrication de leur parcours de vie et de leur santé. Les torrents de données générés par le projet ont permis à Susan Alberts et à ses collègues d’observer l’ombre que l’adversité qu’ils subissent dès le plus jeune âge projette sur l’ensemble de leur vie et de constater les effets protecteurs des liens sociaux solides qu’ils peuvent entretenir.
« Ils ont des ennemis, ils ont des amis, leurs relations peuvent durer des années, mais nous pouvons les observer au plus près, ce qui est impossible avec les humains », explique Jenny Tung, co-directrice de l’ABRP et biologiste de l’évolution de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig.
Cela fait des décennies que la science essaie de savoir comment cette adversité dans l’enfance et ces liens sociaux à l’âge adulte peuvent affecter notre santé et la durée de notre vie en étudiant d’importantes cohortes d’humains sur plusieurs années. Mais aussi utiles soient-elles, ces études sont imparfaites. Pour une raison ou pour une autre, les gens abandonnent. Certains sondages restent sans réponse. Les participants doivent se souvenir de ce qu’ils font et en rendre compte précisément. Et il peut être difficile de suivre les mêmes personnes sur plusieurs décennies, sans parler des enfants. En revanche, à Amboseli, les chercheurs répertorient les comportements des babouins (naissances, décès, toilettage, bagarres) six jours par semaine depuis le début des années 1980. D’ailleurs, certains registres remontent même à 1971. « On peut remonter [dans le temps] et demander : ‘Eh, est-ce que ce qui s’est produit en 2020 est la même chose que ce qui s’est passé en 2009 et en 1989 et en 1979 ? », indique Beth Archie, co-directrice de l’ABRP et biologiste à l’Université de Notre-Dame.
Bien que les humains soient génétiquement plus proches des grands singes (comme les chimpanzés et les gorilles) que des babouins, ces derniers demeurent d’excellents points de comparaison avec les primates. À l’instar des humains, les babouins sont des généralistes. Ils peuvent vivre partout, aussi bien dans des régions forestières que dans des quasi-déserts. Les savanes qui environnent le Parc national d’Amboseli ne reçoivent qu’environ 350 mm de précipitations chaque année. Et de même que les humains, les babouins sont tout ce qu’il y a de plus sociables avec les autres membres de leur espèce. Ils se dotent eux aussi de structures sociales complexes, mâles et femelles répondant à différents types de pressions et de hiérarchies sociales.
À l’inverse des humains, les babouins permettent aux chercheurs de voir leur processus de vieillissement à l’œuvre tout au long de leur vie. La durée de vie maximale constatée pour les femelles est de 27 ans et de 24 ans pour les mâles. L’âge moyen auquel meurent les femelles atteignant l’âge adulte est de 18 ans. La combinaison de données d’observations et de la génétique révèle beaucoup de choses sur leur vieillissement.
Les chercheurs peuvent observer la vie des babouins en accéléré, ce qui n’est pas le cas avec les humains. Les femelles atteignent la maturité vers l’âge de quatre ans, donnent naissance pour la première fois vers l’âge de six ans, et meurent autour de vingt-sept ans si elles parviennent à l’âge adulte (la durée de vie moyenne d’une adulte est de 18 ans). Jusqu’ici, l’équipe scientifique d’Amboseli a documenté méticuleusement la vie de plus de 1 500 babouins, et ce sur huit générations ; la neuvième est actuellement en train de voir le jour.
« Ce qui rend Amboseli si particulier, commence Jenny Tung, c’est que l’on connaît ces individus et qu’on les observe du berceau à la tombe. »
UNE ÉTUDE MULTIGÉNÉRATIONNELLE
Les origines du projet remontent à 1963, année où les biologistes Stuart et Jeanne Altmann ont visité une réserve de chasse située à l’emplacement de l’actuel Parc national d’Amboseli pour se renseigner sur les populations de babouins dans le cadre des recherches de Stuart sur la communication entre primates. En 1971, le couple est retourné à Amboseli et a entrepris d’étudier son écosystème en profondeur, et plus particulièrement certains babouins qui vivaient sur les terres des Massaïs.
Pour ce peuple d’éleveurs, la fascination des Altmann pour les babouins était étrange, car ils considéraient bien souvent ces primates comme des nuisibles. « Les Massaïs de la région, pendant longtemps, ont été vraiment perplexes quant à ce que nous faisions », se souvient Jeanne Altmann, aujourd’hui professeure émérite de l’Université de Princeton. « Ils disaient : ‘Vous êtes comme nous, vous ne faites que suivre des animaux toute la journée, mais vos goûts laissent à désirer.’ »
Wanjala Wavumbah (à gauche), du Service kényan de la faune, examine Dezmond, un mâle adulte ayant récemment migré au sein de l’un des groupes de babouins étudiés. Selon les estimations des chercheurs, Dezmond aurait douze ans et demi et serait le quatrième mâle de la hiérarchie de son clan. Jusqu’à présent, Dezmond s’en sort bien, on ne lui connaît aucune blessure.
À l’aube des années 1980, Stuart, qui étudiait désormais l’alimentation des babouins, avait réussi à recueillir toutes les données dont il aurait pu rêver ou avoir besoin, et Jeanne s’intéressait de plus en plus à la façon dont le vécu des babouins influait sur leur croissance et leur santé. En 1983, à peu près au moment où Jeanne commençait à réfléchir sérieusement aux bénéfices potentiels d’une étude de très long terme, Susan Alberts, alors étudiante en licence, s’est jointe au projet le temps d’une année. Puis elle est revenue pour son doctorat et n’est jamais repartie. Cela fait aujourd’hui des décennies qu’elle co-anime le projet.
« Il me semblait évident que la seule façon pour que [l’étude de long terme] ait lieu était que le projet ne prenne pas fin en même temps que la carrière d’une personne, explique Jeanne Altmann. Les gens pensaient que j’étais folle, et les gens pensaient que Susan était folle. »
Leur travail conjoint a fini par donner naissance à une base de données sur Amboseli, nommée BABASE, s’étirant sur plusieurs décennies. Pour agrémenter leur base de données, les chercheurs de l’ABRP organisent régulièrement des expéditions pour recueillir des données démographiques élémentaires : naissances, décès, et afflux de babouins, entrants ou sortants, au sein des cinq groupes sociaux d’Amboseli.
Des chercheurs examinent les dents d’un babouin répondant au nom de Lyken. En vieillissant, l’émail de leurs molaires s’érode. Cela permet aux chercheurs d’estimer leur âge.
Lyken, que l’on voit ici pendant que des chercheurs prélèvent son sang et qu’ils le mesurent, n’a pas eu une vie facile. Né en septembre 2016, il a enduré plusieurs blessures, et notamment plusieurs plaies perforantes quand il avait un an. Il doit encore grandir et se confronter aux autres avant que les chercheurs ne puissent mesurer son succès social.
L’équipe conserve également des traces de la vie sociale des babouins. Quel babouin toilette quel autre, et à quelle fréquence. Quelle est la hiérarchie entre les mâles. Quelle aire, au sein de l’écosystème d’Amboseli, habite tel ou tel groupe social. Cette collecte de données exige un savoir-faire professionnel : hormis une occasionnelle queue cassée ou une fourrure de couleur différente, il n’est pas aisé de distinguer individuellement les babouins, si ce n’est au prix d’un entraînement laborieux. Les plus expérimentés des observateurs de l’ABRP et le chef de projet sur place, Raphael Mututua, travaillent pour le projet depuis 1981. Lui et ses collègues « commencent toujours avec dynamisme, mais à la fin de la journée vous êtes fatiguée », écrit-il dans un e-mail.
Grâce aux archives de l’équipe de Raphael Mututua, les chercheurs comprennent mieux la vie sociale des babouins et notamment les bénéfices que comportent les liens profonds qu’ils entretiennent et qui sont susceptibles de prolonger la vie. En 2014, l’équipe a montré que les femelles ayant des liens sociaux plus nombreux et plus ancrés jouissent d’une vie plus longue que celles qui en entretiennent moins, ce qui reflète certaines tendances observées dans des études sur les humains.
Des chercheurs se servent de la longueur et du poids du corps des babouins comme Lyken pour mesurer leur santé, leur activité et leur accès à la nourriture. L’ABRP surveille également comment ces mesures varient avec le temps.
À Amboseli, on voit également combien l’adversité précoce peut hanter un babouin pour le restant de ses jours, ainsi que l’a montré l’équipe de recherche dans une étude majeure publiée en 2016 dans la revue Nature Communications. Sur la base de données issues de 196 babouines, l’équipe a démontré que celles qui subissent trois « événements défavorables » ou plus durant leur jeunesse – une sécheresse durant leur première année ou bien la mort prématurée d’une mère –, vivaient une décennie entière de moins que celles nées avec l’équivalent ambosélien d’une cuiller en argent dans la bouche. Selon Susan Alberts, on peut déduire de ces résultats que les babouins d’Amboseli « constituent possiblement un très bon modèle émergent des effets de la vie sociale des humains sur le vieillissement ».
Les effets protecteurs d’une jeunesse en bonne santé semblent s’étendre jusqu’à la fertilité. En 2015, une étude constatait que lorsque les babouines naissent durant des années de sécheresse, elles souffrent de baisses de fertilité plus importantes quand il en survient une que celles ayant grandi en périodes favorables.
Les archives de l’équipe sont à ce point détaillées que les chercheurs peuvent commencer à leur faire dire comment l’enfance d’un babouin affecte sa vie sociale lorsqu’il atteint l’âge adulte et combien ces deux paramètres contribuent à une bonne santé tout au long de la vie.
Dans une étude publiée en ligne au mois de septembre avant d’être évaluée par des pairs, une équipe menée par Elizabeth Lange, chercheuse de l’Université Duke, a établi grâce à une cohorte de 199 babouines que l’adversité subie dès le jeune âge et les liens sociaux à l’âge adulte avaient tous deux des effets indépendants sur leur survie. Si l’adversité rencontrée durant leurs jeunes années peut saper les liens sociaux à l’âge adulte chez les femelles, elle n’a que peu d’influence sur les liens qu’entretiennent les mâles. En outre, selon cette prépublication, le fait d’établir des liens sociaux solides à l’âge adulte protégerait contre les effets négatifs des épreuves de jeunesse. Chez les trente-huit femelles ayant perdu leur mère avant l’âge de quatre ans, celles ayant établi des liens sociaux solides en tant qu’adultes survivaient plus longtemps que celles qui ne le faisaient pas.
FAIRE LE LIEN ENTRE VIE SOCIALE ET ADN
Ces données démographiques et comportementales ont beau avoir enrichi notre vision d’Amboseli, il ne s’agit que d’une unique tranche d’un gâteau à la taille déconcertante. Aux États-Unis et au Kenya, des chercheurs ont imaginé un vaste éventail de techniques scientifiques pour étudier les babouins. Et notamment ce que Susan Alberts appelle « l’alchimie fécale ».
Au fil des années, Susan Alberts et ses collègues ont découvert comment mesurer le stress qu’a subi un babouin en particulier au cours des dernières douze à vingt-quatre heures en mesurant la quantité de glucocorticoïdes, une hormone du stress, dans chacune de ses déjections. En outre, le laboratoire de Susan Alberts a perfectionné une technique qui permet désormais d’effectuer des tests de paternité à partir d’ADN fécal. Les babouins et les babouines ont chacun plusieurs partenaires sexuels. De notre point de vue, il peut donc être difficile de savoir qui est le père d’un babouin. Mais grâce au pouvoir transformateur de l’ADN fécal, l’équipe d’Amboseli a montré en 2003 que les mâles adultes savent distinguer les petits qui leur appartiennent et les défendre quand ils sont agressés.
De plus, grâce des prélèvements sanguins permis par l’anesthésie, on en sait bien davantage sur la santé et le vieillissement des babouins. Dans une étude publiée en 2021, Jenny Tung et ses collègues ont entraîné une simulation par ordinateur à corréler l’âge des babouins avec la présence de certains marqueurs chimiques de leur ADN pouvant s’accumuler avec le stress et le temps. En combinant leurs données génétiques à des entrées ayant à voir avec leur comportement, Jenny Tung et ses collègues ont établi que l’ADN des mâles au sommet de la hiérarchie sociale avait l’air plus vieux que ce que leur date de naissance suggérait, et ainsi récolté une preuve supplémentaire qu’être un mâle haut placé est synonyme de vie pénible.
Après avoir réalisé des prélèvements et des mesures, l’équipe de l’ABRP place un babouin anesthésié dans une cage couverte le temps qu’il reprenne ses esprits. Le babouin, dans le cas présent Dezmond, est ensuite relâché dans la nature, généralement sous deux à quatre heures.
Beth Archie a lancé des études sur l’autre ADN des babouins d’Amboseli : le génome des nombreux microbes qui vivent dans le corps des babouins et sur leur peau. En 2015, Jenny Tung, Beth Archie et leurs collègues ont confirmé une chose qui peut sembler intuitive mais qui est diaboliquement difficile à tester en pratique : le fait que les babouins qui socialisent le plus (en se toilettant mutuellement plus souvent) ont tendance à avoir des microbiomes plus similaires que les babouins vivant plus à l’écart.
Les progrès ne s’arrêtent pas là. Dans le cadre d’un programme pilote de deux ans, financé par les Instituts américains de la santé (NIH), Beth Archie coopère avec l’Institut kényan de recherche sur les primates (IPR) afin de mettre au point une méthode rapide et sûre permettant d’implanter des moniteurs cardiaques de la taille de trombones dans des babouins sauvages. Ces appareils, à l’origine conçus pour surveiller des cœurs humains, enregistrent le rythme cardiaque toutes les deux minutes. Cela pourrait offrir aux chercheurs un aperçu sans précédent sur la façon dont les babouins réagissent en situation de stress.
Selon Susan Alberts, qui cite des études portant sur des humains, les personnes dont le rythme cardiaque varie selon les situations s’adaptent mieux au stress. Avec ses collègues, et notamment avec Beth Archie, elle désire vérifier si la même chose vaut chez les babouins. Dans le cas présent, l’équipe d’Amboseli serait en mesure de faire une chose impossible avec les humains : rendre compte du vécu de l’animal depuis sa naissance.
« Nous espérons que cela nous offrira un aperçu détaillé, déclare Beth Archie. À mesure des déplacements des animaux au cours de leur journée – être chassé par un prédateur, tomber sur une personne gardant des chèvres ou se battre avec un autre gaillard –, qu’est-ce qui les stresse vraiment, et comment ce qu’ils ont vécu dans leur jeunesse façonne cette réaction ? »
UN PARI QUI PAIE
Bien que le projet ait cours depuis plus de cinquante ans, ses espoirs de durer cinquante autres années dépendent du reste du monde. Le territoire autour du Parc national d’Amboseli était détenu collectivement par des Massaïs mais aujourd’hui, cet aménagement produit des subdivisions qui vont affecter la façon dont les populations de babouins se déplacent et se nourrissent. L’Afrique de l’Est subit également de graves sécheresses responsables de taux de de fausses couches et de mortalité accrus chez les babouins. L’accroissement de la population humaine va exercer de nouvelles pressions sur leur écosystème, tout autant que les changements météorologiques que va connaître l’Afrique de l’Est du fait du changement climatique dû à l’humain.
Un babouin d’Amboseli fait une pause au sommet d’un petit pic avant de rejoindre son groupe pour voyager, se nourrir et jouer ensemble. Les recherches de l’ABRP suggèrent une corrélation entre liens sociaux solides et durée de vie prolongée. Ces premiers permettraient même aux babouins de surmonter l’adversité qu’ils subissent dans leurs jeunes années.
Bien que l’avenir soit incertain, une constante demeure : une transmission de flambeau multigénérationnelle. Jenny Tung et Beth Archie ont toutes deux eu Susan Alberts comme directrice de thèse et sont restées fidèles au projet toutes ces années ; deux étoiles dans une constellation d’universitaires américains et kényans qui ont connu l’ABRP dans le cadre de leurs études. Pour l’équipe, c’est bien plus qu’un projet de recherche : c’est une vocation, un mariage, un animal chéri qui nécessite d’être constamment nourri et choyé. « Ça ira loin, j’ai vu comment il a grandi », écrit Raphael Mututua.
« Parfois le prix à payer semble particulièrement élevé, et cette sensation peut être intense, mais d’autres fois, la récompense semble tout aussi élevée, et c’est cela que vous gardez le plus présent à l’esprit, ajoute Jenny Tung. Je suis si reconnaissante de faire partie de ce projet. C’est une partie si inhérente à ma vie qu’il m’est difficile d’imaginer ce que j’aurais fait différemment. »
Quant à Jeanne Altmann, sans qui tout cela n’aurait pas vu le jour il y plus d’un demi-siècle, le travail en cours pour le projet a surpassé ses espoirs les plus fous. « Je suis aux anges, se réjouit-elle. C’est la concrétisation d’un pari. »
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.