Deux buffles s'affrontent dans un violent combat
Lorsque deux buffles de plus de 750 kg s'affrontent de toutes leurs forces, c'est un combat sans merci qui s'engage.
Un buffle du Cap, une sous-espèce de buffle d'Afrique, broute dans la réserve naturelle de Lewa, au Kenya, un piquebœuf à bec rouge sur le dos. La boue aide les buffles à se débarrasser des tiques et des parasites qui s'accrochent à leur peau. Les oiseaux comme les piquebœufs montent sur le dos des buffles et ne nourrissent des puces et autres parasites tout en prenant de l'altitude.
Craint par les éleveurs, recherché par les chasseurs et redouté par toute créature qui oserait le déranger, le buffle d'Afrique ou buffle noir des savanes (Syncerus caffer) se déplace en troupeau comptant parfois des milliers d'individus en Afrique subsaharienne.
Les buffles du Cap, l'une des quatre sous-espèces distinctes de buffles d'Afrique, sont les plus communs. Ils se distinguent par leur couleur, leur taille et même la forme de leurs cornes.
Lorsque les buffles ne se battent pas contre des lions, ils mangent de l'herbe, et beaucoup d'herbe. L'herbe constitue l'essentiel de leur régime alimentaire. Comme les vaches, les buffles ruminent pour extraire davantage de nutriments.
Les buffles d'Afrique sont des animaux robustes, capables de vivre et de prospérer dans de nombreux habitats - de la brousse semi-aride aux savanes côtières en passant par les forêts pluviales - tant qu'ils se trouvent à proximité d'un point d'eau. Ces ongulés sont présents dans le sud-ouest de l'Éthiopie, au Kenya, en Ouganda, au Rwanda, en Tanzanie, en Zambie et au Malawi, ainsi qu'en Angola, au Mozambique et au Swaziland, où leur répartition est plus inégale. Ils sont également présents en Afrique du Sud et le long de la côte sud-ouest.
Les buffles passent la majeure partie de l'année en troupeaux de 50 à 500 individus, mais ce nombre grimpe jusqu'à des milliers dans le Serengeti pendant la saison des pluies. Le fait de se rassembler en si grands groupes permet de dissuader les prédateurs comme les lions, les léopards, les hyènes et les lycaons. Les buffles mâles plus âgés, en revanche, partent souvent en groupes plus petits ou seuls. Les juvéniles, eux, sont totalement dépendants de leur mère, qu'ils tètent jusqu'à environ un an et demi.
Le buffle est considéré comme l'un des Big Five, les cinq grands animaux des safaris : les léopards, les rhinocéros, les éléphants, les lions et donc les buffles. Les sites Internet consacrés à la chasse mettent en garde contre le buffle, dangereux et imprévisible. Il peut courir jusqu'à 60 km/h. C'est pourquoi les chasseurs de gros gibier les considèrent comme des trophées de choix.
Les cornes incurvées du buffle du Cap ajoutent à la stature d'un animal déjà imposant, qui peut atteindre 1,70 m en hauteur et 3,40 m en longueur. Les cornes permettent de distinguer l'âge et le sexe de l'animal. Chez les grands mâles adultes, les cornes se rejoignent au milieu de la tête, formant une sorte de casque. Ils utilisent leurs cornes pour se défendre et pendant la saison des amours. Les femelles ont également des cornes plus étroites et plus petites.
Les buffles de savane ont des cornes qui se recourbent vers le bas, puis vers le haut et l'intérieur, comme un crochet, tandis que les buffles de forêt ont des cornes beaucoup plus courtes, plus droites et inclinées vers l'arrière.
Le buffle d'Afrique est considéré comme « quasi menacé » par l'Union internationale pour la conservation de la nature, car leur nombre a diminué. Selon l'UICN, l'Afrique compte environ 400 000 buffles adultes.
Leur conservation est notamment rendue plus difficile par la fragmentation de leur habitat et les nombreux conflits avec les humains, qui redoutent leur agressivité. En Afrique de l'Est, les buffles sont connus pour briser les clôtures et détruire les cultures. Ils peuvent également transmettre des maladies au bétail, notamment la fièvre aphteuse et la tuberculose bovine. Les buffles sont aussi parfois braconnés pour satisfaire la demande en viande de brousse.
Ces informations de référence ont initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.