Ces deux évolutions ont permis aux colibris de voler comme des insectes
En vol stationnaire, il ressemble plus à un insecte qu'à un oiseau. Comment le colibri peut-il voler comme une mouche alors qu'il a l'ossature d'un oiseau ?
Un saphir azuré, une espèce de colibris native d'Amérique du Sud, butine une fleur.
Le colibri en vol stationnaire ressemble plus à un insecte qu'à un oiseau. Ces petits oiseaux rapides peuvent battre des ailes 53 fois par seconde et voler dans un style acrobatique que peu d'autres oiseaux peuvent égaler. Ils planent souvent, peuvent battre des ailes à l'envers, et même voler vers l'arrière. Ces colibris ont des pattes extrêmement courtes, de sorte qu'ils ne peuvent pas marcher ni même sautiller avec efficacité.
La plupart des oiseaux ne peuvent rester en l'air que lorsqu'ils battent des ailes du haut vers le bas. Mais le colibri, en retournant son aile avant de les battre du bas vers le haut, peut rester en l'air dans les deux sens. Les insectes font la même chose, mais leurs ailes n'ont pas d'os à l'intérieur. Comment le colibri peut-il voler comme une mouche alors qu'il a l'ossature d'un oiseau ?
Tyson Hedrick l'a découvert en filmant des colibris en vol stationnaire à l'aide de caméras à rayons X à grande vitesse. Les résultats de cette observation sont parus dans la revue Nature.
En filmant des colibris à gorge rubis (Archilochus colubris) en vol, Hedrick a montré que ces oiseaux inversaient leurs ailes en tournant leurs carpes. « Il semble que cela affecte l'ensemble de l'aile, car le squelette de l'oiseau est très comprimé et le carpe n'est pas très éloignée de la furcula », explique Hedrick.
Chez la plupart des oiseaux, le carpe, constitué de deux petits os carpiens, s'affaisse lors du mouvement ascendant pour attirer l'aile vers le corps lorsqu'elle est soulevée. Les colibris ont adapté les mêmes mouvements pour faire pivoter leurs ailes. « Le mécanisme commun rend le mouvement ascendant invisible d'un point de vue aérodynamique », explique Hedrick.
Les vidéos ont également montré que les colibris battaient des ailes en tordant l'humérus (os de la partie supérieure des ailes), plutôt qu'en battant des ailes de haut en bas à partir de la furcula comme les autres oiseaux.
Pour comprendre la différence, Hedrick recommande d'essayer d'imiter un oiseau en battant des bras. « Vous battez des bras comme une mouette [battrait des ailes] », explique-t-il. Pour imiter un colibri, « tenez votre bras près de votre corps, le coude collé à votre hanche, et battez vos avant-bras d'avant en arrière ».
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.