Ces espèces ont muté après la catastrophe de Tchernobyl

Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les scientifiques ont observé l'évolution de la nature, et les nombreuses mutations génétiques induites par les radiations.

De Romy Roynard
Publication 28 avr. 2022, 10:03 CEST
Ces espèces ont muté suite à la catastrophe de Tchernobyl

26 avril 1986 - 01h 24mn : deux explosions quasi-simultanées secouent le réacteur numéro 4 de la centrale ukrainienne Lénine. Pour la première fois dans l'histoire du nucléaire civil, un accident menace non plus les seuls alentours d'une centrale, mais les pays voisins, leurs environnements et leurs populations présents et futurs dans un périmètre étendu.

La centrale n'est pas équipée de l'épaisse enceinte de confinement dont sont dotées la plupart des centrales nucléaires dans le monde. Près de 50 tonnes de combustible nucléaire s'évaporent sous l'impact de cette boule d'énergie électrique, et sont projetées dans l'atmosphère à une hauteur variant entre un et dix kilomètres, sous forme d'isotopes radioactifs.

Bientôt, un élément de la charpente tombe dans la salle des machines et fait exploser la conduite d'huile d'une turbine. L'huile chaude se déverse sur des morceaux de combustible. La salle des machines s'embrase. Le réacteur continue de se consumer jusqu'au 10 mai 1986.

La masse de combustible évaporée forme un panache radioactif qui balaye les alentours de la centrale, traverse la Biélorussie et les pays baltes le jour même. La direction du vent change et les émissions continues du réacteur touchent Kiev et ses environs. Plus de 70 tonnes de combustible nucléaire placées dans la zone active du réacteur endommagé sont projetées sur les décombres de la salle des machines, le toit du troisième bloc, sur les cheminées d'aération, augmentant de fait la considérable radioactivité autour du bloc sinistré.

Zone d'exclusion de Tchernobyl - Site de l'une des plus grandes catastrophes nucléaires de l'Histoire, les quartiers voisins de la centrale de Tchernobyl offrent un étrange aperçu d'une interruption soudaine de la vie. Même si les faibles niveaux de radiation permettent aujourd'hui aux voyageurs de s'aventurer sur les routes fermées, la majorité de la zone d'exclusion reste hors d'atteinte, et la nature y a repris ses droits.

PHOTOGRAPHIE DE Gerd Ludwig, National Geographic Creative

Parmi ces retombées radioactives, ont différencie l'iode 131, le césium 137 et le plutonium 239 ; aucun de ces éléments n'est présent naturellement dans l'environnement et ils sont par essence extrêmement dangereuses pour l'Homme et les animaux. La décomposition de chacune de ces substances suit un schéma qui lui est propre, appelé « demi-vie », le temps nécessaire à leur radioactivité pour diminuer de moitié.

Il faut compter huit jours pour l'iode 131. Pour le césium 137, qui persiste dans les sols et produit des rayons gamma dont l'énergie est des centaines de milliers de fois supérieure à celle des rayons du soleil, elle est d'environ 30 ans. Enfin, pour le plutonium 239, hautement radiotoxique en cas d'inhalation, la demi-vie est de 24 000 ans.

Il reste à ce jour des particules radioactives en mouvement, à la merci de l'eau et du vent. 

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