Cette ville est assiégée par des pygargues à tête blanche

En Alaska, l'oiseau emblème des États-Unis envoie les habitants à l'hôpital.

De Laurel Braitman
Photographies de Corey Arnold
Les pygargues à tête blanche se rabattent bien souvent sur les petits gibiers ou les restes ...
Les pygargues à tête blanche se rabattent bien souvent sur les petits gibiers ou les restes des poubelles d'Unalaska, dans les îles Aléoutiennes, aux États-Unis.
PHOTOGRAPHIE DE Corey Arnold
Cet article figure dans le magazine National Geographic du mois de mars 2018.

En janvier 2017, sur l'île Unalaska, qui fait partie des îles Aléoutiennes, propriétés américaines au bord de la mer de Béring, Suzi Golodoff s'est servi un café chaud et a enfilé ses bottes avant de sortir. Elle a été immédiatement attaquée.

« Je suis quasi certaine qu'ils me surveillaient ! » assure-t-elle. « J'aurais pu y laisser un doigt. » Heureusement cela n'a pas été le cas.

Ses agresseurs étaient des pygargyes à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), emblème national des États-Unis, très présents près des zones de pêche des Aléoutiennes.

Pendant la saison de la pêche notamment, des centaines de rapaces viennent se nourrir de charognes et nicher dans cette région qui abrite environ 4 400 âmes. Les oiseaux signalent leur présence en se postant en haut des poteaux téléphoniques et des panneaux de signalisation. Ils s'en prennent aux Hommes qui s'approchent trop pendant la nidification, les envoyant à l'hôpital pour des points de suture.

Et ils prennent d'assaut tous les bateaux qui rentrent au port.

Les Américains ont l'habitude de se représenter leur symbole comme un héros majestueux qui capture des saumons sauvages dans des ruisseaux cristallins. 

Mais ceux qui résident ici voient les pygargues à tête blanche pour ce qu'ils sont : des oiseaux bagarreurs et opportunistes. S'il n'y a pas de poisson frais, ils se rabattent sur les mouettes, les canards, les écureuils, les souris, de la viande pourrissant dans les poubelles, ou même une part de pizza arrachée des mains d'un passant.

Comme les Hommes, les pygargues s'adaptent. C'est plutôt une bonne chose.

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