Animaux : comment différencier un mâle d'une femelle ?

Chez les espèces vivant en couple, la concurrence est moins féroce... et il est moins nécessaire, d'un point de évolutif, d'avoir des traits sexuels spécifiques.

De Liz Langley
Publication 18 oct. 2023, 17:09 CEST
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Des hyènes tachetées s'approchent dans la réserve nationale du Masai Mara, au Kenya. Les femelles hyènes tachetées arborent des appendices ressemblant à des « pénis ».

PHOTOGRAPHIE DE Frans Lanting, National Geographic

« Comment un œil non expert peut-il distinguer une hyène femelle d'un mâle ? » est une question que nous recevons régulièrement.

Les femelles hyènes tachetées « ont un clitoris allongé qui ressemble beaucoup au pénis d'un mâle », explique Sarah Benson-Amram, zoologiste à l'université du Wyoming.

Ces pseudo-pénis ou pseudophallus, comme on les appelle, sont associés à des « testicules », qui sont en fait des lèvres fusionnées remplies de tissu adipeux.

Les hyènes des deux sexes ont des érections lorsqu'elles se saluent dans une parade amoureuse, explique Benson-Amram. « Si l'extrémité du phallus en érection est pointue, il s'agit d'un mâle ; si elle est émoussée et droite, il s'agit d'une femelle. »

Heribert Hofer, de l'Institut Leibniz pour la recherche sur les zoos et les animaux sauvages, note qu'il existe une autre manière de les distinguer. « Les femelles peuvent également être reconnues sans ambiguïté lorsqu'elles donnent naissance à des petits, car elles présentent des mamelles proéminentes. »

Les hyènes, impitoyables dès la naissance

La taille du corps peut parfois aider, ajoute Benson-Amran. Les femelles sont plus grandes et l'estomac des mâles se courbe vers le haut à la jonction des pattes arrière.

Et puis, ces pseudo-pénis ne sont pas là pour faire joli : les femelles donnent naissance par cet appendice, qui « doit se déchirer lorsque le premier petit passe », explique Benson-Amran. Une cicatrice rose due à une déchirure indique également qu'il s'agit d'une femelle.

 

TENDRE L'OREILLE

Le sexe peut être difficile à déterminer chez de nombreux animaux, et la taille n'est généralement pas « un indicateur très fiable », explique Hofer. Par exemple, chez de nombreuses espèces monogames, comme les canidés ou les équidés, les mâles et les femelles sont de la même taille.

Les couleurs vives ou les ornements se retrouvent souvent chez les espèces où les mâles sont en compétition pour obtenir les faveurs d'une femelle, notamment les élans ou les paons.

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    Les damans du Cap mâles et femelles (ici un individu photographié au Cap de Bonne Espérance, en Afrique du Sud) se ressemblent beaucoup, mais les mâles ont une particularité qui les distingue : ils chantent.

    PHOTOGRAPHIE DE Ulrich Doering, Alamy

    Étant donné que les espèces vivant en couple ne se font pas autant concurrence, « il est moins nécessaire, du point de vue de l'évolution, de montrer des traits sexuels spécifiques », explique Amiyaal Ilany, chercheur postdoctorant à l'université de Pennsylvanie.

    Ilany étudie le daman du Cap, un mammifère africain ressemblant à un rongeur, qui n'est pas monogame mais dont les sexes se ressemblent. La seule différence physique est que les mâles sont légèrement plus grands, explique Ilany.

    Mais l'apparence ne fait pas tout. Pour savoir qui est qui chez les damans du Cap, il faut tendre l'oreille : les mâles chantent pour attirer les femelles, tandis que les femelles ne chantent pas du tout.

    Les femelles peuvent choisir les mâles en écoutant leurs chants, une façon pour les mâles de se montrer sans avoir besoin de couleurs voyantes.

     

    SE FIER À L'ODORAT

    La plupart des serpents sont difficiles à distinguer sexuellement, explique par courriel Robert Espinoza, biologiste à l'université d'État de Californie à Northridge.

    « C'est peut-être parce qu'ils se fient davantage à leur odorat pour trouver un partenaire qu'à des indices visuels », explique-t-il.

    Un lézard de lave femelle arbore de jolies couleurs pendant la période de reproduction, dans les îles Galápagos.

    PHOTOGRAPHIE DE Tui De Ray, Corbis

    Pour de nombreux lézards également, il « peut être presque impossible ou du moins très difficile de différencier un mâle d'une femelle ». 

    Chez d'autres espèces, cependant, ils sont si différents que l'on pensait à l'origine que les mâles et les femelles appartenaient à des espèces différentes. C'est le cas du lézard de lave d'Amérique du Sud.

    Les femelles de cette espèce sont colorées, mais les mâles semblent sortir d'une soirée de peinture corporelle.

    De nombreuses espèces changent également de sexe au cours de leur vie, en particulier chez les poissons. C'est le cas du mérou rayé, qui naît femelle avant de devenir mâle.

    En résumé : si vous rencontrez un animal sauvage, ne dites pas « Bonjour monsieur » ou « Bonjour madame ». Dites simplement « Salut ! ».

    Sauf s'il s'agit d'un taureau. Vous voyez ? C'est un peu compliqué.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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