Près de 95 % des lémuriens seraient menacés d’extinction
Sur huit grandes familles d’espèces de lémuriens, trois se sont déjà éteintes.
Plusieurs organismes de protection de l’environnement se sont unis pour mener une étude sur le stade de conservation des lémuriens. Avec, entre autres, la participation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) ainsi que la Global Wildlife Conservation, cette étude a été menée à Madagascar où l’espèce est endémique. Rassemblant plus de 50 experts à travers le monde, l’état des lieux révèle que 95 % des lémuriens seraient en danger d’extinction.
« C'est sans aucun doute le pourcentage d'animaux menacés le plus élevé pour un groupe important de mammifères et même de vertébrés » estime Russ Mittermeier, chargé de protection à l’IUCN.
Le lémurien devient ainsi le primate le plus menacé au monde avec 105 espèces menacées sur 111. Plusieurs facteurs expliquent la situation actuelle :
- Un large phénomène de braconnage des spécimens pour être vendus et domestiqués. En 2017, nous apprenions qu’environ 28 000 varecias étaient retenus en captivité en tant qu’animaux de compagnie.
- La déforestation croissante de Madagascar fait reculer l’habitat naturel, nécessaire à l’évolution des espèces.
- La chasse au lémurien dans certaines régions de l’île est un phénomène répandu pour subvenir aux besoins alimentaires des populations les plus démunies.
L’espèce la plus menacée de lémuriens, les lépilémurs septentrionaux, ne compte plus qu’une cinquantaine de spécimens. L’IUCN met en garde contre l’effet « domino » que la disparition des lémuriens pourrait avoir sur la biodiversité malgache réputée pour ses nombreuses espèces endémiques. L’île comprend plus de 600 espèces animales et végétales, ce qui représente une forte concentration étant donné sa superficie.
Un plan de conservation a d’ores et déjà été mis en place : plus de huit millions de dollars ont été récoltés pour la protection des lémuriens. Cette stratégie consistera dans un premier temps à établir de plus nombreux espaces protégés pour l’évolution des espèces sans être touchés par la déforestation et l’agriculture. Dans un deuxième temps, il s’agira également de développer économiquement les régions les plus pauvres à travers l’écotourisme afin de minimiser la chasse sauvage.