Des microplastiques découverts dans les glaces de l’Antarctique
L’analyse récente d’une carotte de glace a révélé la présence de 96 particules de microplastiques provenant de 14 types de polymères différents dans les glaces de l’Antarctique.
Le glacier de l’île du Pin, en Antarctique.
Souvent considéré comme un continent vierge et isolé, l’Antarctique n’est pas épargné de la présence de microplastiques. Déjà découvert dans ses eaux de surface et dans ses neiges, le plastique était jusqu'alors absent de la banquise du continent Austral.
Ce n’est désormais plus le cas. Une équipe de l’Université de Tasmanie, en Australie, a mis au jour dans une étude la présence de nombreuses particules de plastiques provenant de 14 types de polymères.
Cette découverte provient d’une carotte de glace prélevée à 12 km au sud de la station de recherche Casey, sur la côte est du continent, successivement désarchivée, fondue puis filtrée et finalement analysée au spectrographe à infrarouge.
Des fibres de microplastiques observées au microscope.
D’OÙ VIENNENT CES DÉBRIS DE PLASTIQUE ?
« L'analyse de la taille des particules, des types de polymères et l'utilisation de techniques de modélisation de l'océanographie physique devrait nous donner une meilleure indication des sources de ces plastiques » explique Anna Kelly principale auteure de l’étude publiée dans le Marine Pollution Bulletin.
Les scientifiques émettent trois hypothèses quant à l’origine de ce plastique : il viendrait de continents nordiques et se serait déplacé grâce aux courants océaniques ; proviendrait d’activités plus locales telles que les activités touristiques et de recherche ; ou résulterait d’activités maritimes telles que l’industrie de la pêche.
QUELLES RÉPERCUSSIONS SUR LA FAUNE LOCALE ?
« Les microplastiques dans la glace de mer auront des implications importantes pour le krill et d'autres espèces dans l'océan Austral » explique Anna Kelly.
Même si les recherches à ce sujet ne sont pas terminées, la chercheuse suppose que les populations de krill (Euphausia superba), qui se nourrissent d’algues présentes dans la glace, consomment par conséquent les particules de plastique.
De fait, le krill est à la base du réseau alimentaire, ces particules de plastique vont donc être indirectement consommées par d’autres espèces. « Les conséquences seront de plus en plus graves pour la chaîne alimentaire » conclut Anna Kelly.