Des micro-réserves pour repeupler l’océan
Dans ces espaces protégés, le poisson est de retour et l’écotourisme offre de nouvelles perspectives économiques aux populations.
Partout dans le monde, les espèces marines s’effondrent. Les habitants de certains villages, dont l’économie dépend directement de la pêche, réagissent en créant des micro-zones de protection. Et ça marche : les eaux sont plus poissonneuses qu’auparavant.
Pour permettre le renouvellement annuel de la faune océanique, ces petites communautés imposent un calendrier de pêche strict. Dans ces aires, les pêcheurs et leur famille vivent souvent mieux qu’ailleurs : ils bénéficient d’une couverture sociale et les enfants peuvent disposer de bourses d’études. Ainsi, leur moyen de subsistance ne repose pas uniquement sur la pêche. Les cinq règles d’or pour que ces organisations fonctionnent ? D’abord, mieux vaut que le site soit isolé et ne couvre qu’une petite zone regroupant un ou deux villages. Ensuite, les ressources pêchées doivent avoir une forte valeur d’achat : c’est le cas avec le homard ou la langouste. Il faut aussi des leaders charismatiques qui portent le projet sur le long terme. Autre élément indispensable : la confiance mutuelle, pour que chacun respecte les normes établies. Et, surtout, les pêcheurs doivent avoir une activité parallèle durant les périodes où les ressources marines se reconstituent.
Sur ce dernier point, c’est l’écotourisme qui offre les meilleurs perspectives. En dehors des saisons de pêche, les bateaux sont utilisés pour effectuer des excursions. Dans la baie de Magdalena, dans le nord-ouest du Mexique, toutes ces conditions sont réunies. Pour attirer les voyageurs, rien de plus facile : la baie est le lieu de migration saisonnière de l’impressionnante baleine grise. Nous avons suivi les pêcheurs de la région, devenue prospère grâce à ces réserves de poisson, dans le magazine National Geographic de septembre 2017.