Plus de 86 % des océans seraient impactés par l’activité humaine

Une nouvelle étude révèle un état des lieux inquiétant des aires marines sauvages : celles-ci devraient disparaître d’ici 50 ans.

De Juliette Heuzebroc
Le monument naturel de Half Moon Caye se trouve au cœur de la barrière de corail mésoaméricaine, deuxième plus grande barrière de corail au monde.
PHOTOGRAPHIE DE Jad Davenport, National Geographic Creative

Menée par Kendall R. Jones de l’université australienne de Queensland, une équipe de scientifiques vient de publier une étude sur les aires marines sauvages des océans du monde entier. Il s’agit d’une des premières études cartographiques systématisées du sujet : considérant que l’influence de la présence et de l’activité humaine diffèrent dans chaque région du monde, l’analyse a été menée au cas par cas pour chacune des 16 grandes zones qui composent la surface océanique de la Terre.

L’objectif était de déterminer quelles parties des océans pouvaient encore être considérées à l’état sauvage. Pour cela, les chercheurs ont établi 19 facteurs sources de stress pour les aires marines tels que la pêche, les extractions sous-marines, le trafic de flottes marchandes ou encore les glissements de sédiments et de polluants dans l’océan dus à l’agriculture intensive et à l’érosion des sols qui viennent ensevelir et étouffer l’écosystème des fonds marins.

L’établissement de ces facteurs aggravants ont permis de définir les deux critères d’identification des aires marines sauvages, à savoir le fait que l’aire marine soit impactée à moins de 10 % pour chaque facteur et que l’impact global cumulé soit également inférieur à 10 %. L’ensemble de ces analyses a permis de déterminer que seulement 13,2 % des océans sont encore immaculés.

Parmi ces zones, les plus préservées restent les eaux polaires allant d’une préservation de 25,9 % à 88,5 % pour l’océan austral par exemple. Seulement voilà, le réchauffement climatique et la fonte des glaces laissent présager un envahissement de ces zones par les bateaux de pêche et de transports avec des périodes de fonte de plus en plus longues. En revanche, la plupart des zones à eaux tempérées font office de mauvais élèves comme dans l’Atlantique, le Pacifique et autour de l’Afrique du Sud où la préservation va de 0,2 à 0,8 %. En février 2018, une étude avait montré que 55 % de la surface océanique se trouvait exploitée par la pêche.

Les auteurs de l’étude soulignent également que l’amélioration des différentes technologies, faisant augmenter le transport maritime, nuisent à la préservation des eaux. Afin d’endiguer ce phénomène, l’une des premières étapes serait de définir plus d’espaces maritimes comme protégés puisque l’étude souligne également qu’actuellement seuls 4,9 % des espaces sauvages sont protégés, le reste étant fortement exposé à l’activité humaine.

À ce jour, on dénombre seulement 28 espaces maritimes protégés à travers le monde. Ces zones sont indispensables car l’absence d’activité humaine leur permet d’entretenir une biodiversité unique avec une très forte diversité génétique ainsi que de nombreuses espèces endémiques. Il apparaît que si des accords ne sont pas signés pour étendre ou ajouter les zones protégées, toutes les aires marines sauvages pourraient disparaître d’ici 50 ans.

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