L’étoile de Scholz aurait frôlé le Soleil et bousculé plusieurs comètes il y a 70 000 ans
Une étude vient de montrer que l’étoile de Scholz, en plus d’avoir été la plus proche de notre système solaire, aurait influencé la répartition et la trajectoire de plusieurs comètes.
En 2015, des scientifiques communiquaient une étonnante découverte dans l’Astrophysical Journal Letters : il y a 70 000 ans, une étoile aurait approché l’extrémité de notre système solaire en traversant le nuage d’Oort. L’étoile de Scholz, qui tient son nom de l’astronome qui l’a découverte, Ralf-Dieter Scholz, se serait approchée à environ 7 800 milliards de kilomètres de notre planète. Ce qui représente une distance très réduite sur le plan astronomique puisque l’étoile la plus proche à ce jour, Proxima de Centaure, est à plus de 40 000 milliards de kilomètres.
L’étoile de Scholz, scientifiquement dénommée WISE 0720-0846, est un système binaire principalement composé d’une naine rouge et, très probablement, d’une naine brune, gravitant l’une autour de l’autre. Caractérisée par une masse ainsi qu’une luminosité assez faibles, l’étoile se situe aujourd’hui dans la constellation de la Licorne, à plus de 20 années-lumière de notre planète.
UNE INFLUENCE À LONG TERME
Une nouvelle découverte vient ajouter un peu plus d'éclat à cette étoile. Dans une étude publiée dans la Monthly Notices of the Royal Society par des scientifiques de l’université Complutense de Madrid et de l’université de Cambridge, on apprend que le passage de Scholz aurait laissé des traces dans notre système solaire. Il y a 70 000 ans, elle aurait traversé le nuage de Oort, nuage sphérique composé de comètes qui engloberait lointainement notre système solaire.
Grâce à l’analyse de 350 objets astronomiques, les experts ont pu déterminer que la surdensité d’objets à certains endroits du nuage serait liée aux effets gravitationnels du passage de Scholz. L’étoile aurait effectivement perturbé la répartition du nuage et fait dévier la trajectoire de plusieurs comètes. Cependant, ses effets n’auraient eu d’influence que sur la répartition de la partie externe du nuage. Ces résultats ont été corroborés par l’application de plusieurs simulations numériques.
Retrouvez Juliette Heuzebroc sur Twitter.