Un petit garçon découvre par hasard un fossile vieux d'un million d'années
Lors d'une promenade à travers le désert situé à proximité de Las Cruces, au Nouveau-Mexique, un garçon de 10 ans a trébuché sur une découvertes extrêmement rare.
« Le Nouveau-Mexique compte un nombre incalculable de fossiles », a déclaré Spencer Lucas, conservateur du département de paléontologie du Muséum d'histoire naturelle et de science du Nouveau-Mexique.
Le conservateur commentait les récentes excavations d'un fossile découvert à proximité du désert de Las Cruces, dans l'État américain du Nouveau-Mexique, en novembre dernier.
Alors qu'il explorait les montagnes Organ de la région en compagnie de ses parents et de ses deux frères, Jude Sparks, alors âgé de 9 ans, a trébuché sur un obstacle un peu particulier.
Dans une interview accordée à KVIA, du groupe El Paso ABC, Jude Sparks a expliqué s'être alors précipité pour partager cette découverte avec son frère, Hunter.
« Hunter m'a dit que ce n'était rien de plus qu'une vieille carcasse de vache. Je ne savais pas ce que c'était. Mais je savais que c'était quelque chose de bizarre. »
En effet, il ne s'agissait pas d'une « vieille carcasse de vache » mais d'un stegomastodon, un mammifère primitif qui aurait vécu il y a 1,2 million d'années. Les stegomastodons étaient parmi les premiers animaux à défenses de la famille des gomphothères, les cousins éloignés des mammouths désormais disparus et de nos éléphants.
Plus tard dans la soirée, les parents de Jude ont contacté Peter Houde, professeur à l'université de l'État du Nouveau-Mexique, qu'ils ont découvert en regardant une vieille interview où il traitait de ce type de sujets. Le professeur et la famille Sparks sont alors retournés sur le site de la découverte et ont mis la main sur un crâne entier.
Après avoir obtenu des financements, trouvé des bénévoles et planifié les fouilles, l'équipe universitaire et la famille se sont rendues sur les lieux afin d'extraire les vestiges. Une semaine après l'excavation minutieuse, le professeur Peter Houde décrit à National Geographic les restes comme étant aussi fins et fragiles qu'une « coquille d'œuf ».
Il espère que le fossile sera exposé.
L'ÉTAT DES FOSSILES
Ce n'est pas la première fois qu'un stegomastodon est découvert au Nouveau-Mexique. En 2014, un groupe célébrant un enterrement de vie de garçon est tombé sur un fossile presque intact, recueilli ensuite par le Muséum d'histoire naturelle du Nouveau-Mexique.
Il est très rare de trouver, par hasard, un fossile de stegomastodon. Selon Spencer Lucas, si les fossiles de mammouths sont relativement fréquents dans les régions situées dans l'ouest de l'Amérique du Nord, ceux de stegomastodons se font plus rares, pour des raisons qui demeurent inconnues. Il estime que seules quelques centaines ont jusqu'ici été découverts à travers le monde.
D'après une hypothèse, l'extinction des stegomastodons coïnciderait avec l'arrivée des mammouths.
Selon la théorie du conservateur, ces animaux primitifs ne pouvaient pas concurrencer les mammouths. Les deux animaux broutaient les pâtures environnantes et pourraient s'être disputé les ressources.
Peter Houde, quant à lui, a émis l'hypothèse selon laquelle le changement climatique aurait été à l'origine de la disparition de l'animal.
« Ils vivaient à une époque où le climat était plus humide et plus frais », a affirmé le professeur. « Las Cruces est désormais un désert ».
Les chercheurs ignorent le nombre de fossiles qui se cachent sous le sol du désert, mais le sud-ouest du pays est définitivement un nid à fossiles. Le relief naturellement sec et rocheux de la région réunit les conditions propices à la conservation des os pendant des millions d'années.
Lors d'interviews accordées à des médias locaux, la famille Sparks ont émis l'hypothèse selon laquelle les pluies qui se sont abattues sur la région juste avant la découverte avaient peut-être permis de faire ressortir le fossile. Spencer Lucas a confirmé cette éventualité. Selon lui, la pluie érodant les sédiments, de nombreuses découvertes restent possibles.
« L'érosion est la meilleure amie du paléontologue. »