En Allemagne, l'exposition de centaines d'œuvres africaines relance la controverse coloniale
À Berlin, l'inauguration virtuelle du Humboldt Forum ravive le débat sur les droits d'exposition et de propriété du patrimoine africain.
Julie von der Beek est restauratrice, elle travaille ci-dessus sur un instrument à percussion du Mali au musée ethnologique de Berlin, l'un des musées allemands sur le point de déplacer une partie de ses collections au nouveau Humboldt Forum.
Pendant des années, la tête d'une reine est restée dans l'ombre d'un entrepôt berlinois. Son visage lisse est entouré de gravures délicates et coiffé d'une couronne digne de son rang, une iyoba, figure matriarcale au royaume du Bénin, l'actuel Nigeria.
Réalisée au 16e siècle, cette œuvre fait partie du millier de sculptures en métal dérobées par les soldats britanniques lors du pillage de Benin City en 1897. Au cours du siècle dernier, les bronzes du Bénin, comme on les appelle, ont fait l'objet de multiples transactions entre les musées et les collectionneurs privés à travers l'Europe et l'Amérique du Nord. De nos jours, ils figurent parmi les artefacts africains les plus convoités au monde.
Moulés aux 16e et 17e siècles à partir de laiton et d'autres matériaux par des artistes de l'ancien royaume du Bénin, aujourd'hui intégré au Nigeria, les bronzes du Bénin ont été saisis comme « butin de guerre » par l'armée britannique en 1897. Plusieurs centaines ont plus tard été vendus notamment à l'Allemagne.
Tout cela pose un problème majeur pour le dernier né des musées européens. Après vingt années de développement, le Humboldt Forum ouvre virtuellement ses portes cette semaine en Allemagne et prévoit de les ouvrir physiquement au printemps prochain afin d'exposer des milliers d'artefacts en provenance d'Afrique et d'Asie. Le musée ethnologique de Berlin, dont la collection sera l'une des principales sources du nouveau Forum, détient à ce jour 530 bronzes et autres objets d'art du Bénin, la seconde plus grande collection du genre après celle du British Museum, et la moitié sera exposée au Humboldt Forum.
En fin de semaine dernière, quelques jours avant l'inauguration du Forum, l'ambassadeur du Nigeria en Allemagne a écrit une lettre à la chancelière Angela Merkel pour demander la restitution des bronzes du Bénin. Il n'en fallait pas plus pour relancer la controverse sur les droits à la propriété, à la conservation et à l'exposition du patrimoine de l'Afrique à travers le monde.
En Europe, les activistes demandent le retour de centaines de milliers d'œuvres africaines volées ou achetées à l'époque coloniale. « Lorsque nous parlons de restitution, il ne s'agit pas de vider les musées européens et américains de leurs collections, » précise George Abungu, ex-directeur général des Musées nationaux du Kenya et conseiller du Humboldt Forum. « La restitution ne concerne pas l'ensemble des pièces, mais plutôt les objets qui ont une signification, un sens symbolique ou rituel. Ces objets doivent à tout prix être rapatriés. »
La France a elle aussi colonisé une grande partie de l'Afrique du Nord et de l'Ouest, c'est pourquoi en 2017 le président Emmanuel Macron s'est engagé à restituer les artefacts dérobés à l'époque coloniale. En 2018, la Belgique était submergée par une vague de protestations demandant le retour des 180 000 artefacts africains hérités du Congo belge et depuis exposés au musée royal de l’Afrique centrale aux portes de Bruxelles. Au Royaume-Uni, le British Museum qui possède 69 000 artefacts de l'Afrique subsaharienne a notoirement refusé de restituer ou même de prêter les biens acquis de façon inappropriée en Afrique, une décision qu'entend d'ailleurs contester un nouveau musée de Benin City, au Nigeria.
L'Allemagne a quant à elle colonisé plus brièvement l'Afrique que les aux autres puissances européennes et avait à ce titre été relativement épargnée par la controverse, avant que le Humboldt Forum ne replace le pays au centre du débat sur la restitution.
Le Forum se situe à quelques rues de la résidence personnelle de Guillaume Ier, là où les chefs d'État européens se sont réunis il y a 136 ans pour convenir de la partition de l'Afrique au profit des colonisateurs. De 1884 à 1885, la conférence de Berlin ou conférence de l'Afrique de l'Ouest était une tentative de l'empereur Guillaume et du chancelier Otto von Bismarck de rattraper les autres puissances coloniales dans la course à l'exploitation des ressources naturelles, des esclaves et de l'artisanat africains.
Ce pan sensible de l'histoire allemande est particulièrement difficile à occulter puisque le bâtiment choisi par le Bundestag pour abriter le Forum n'est autre que le château de Berlin, l'ancien palais Prusse au sein duquel le successeur de Guillaume Ier, Guillaume II, a vécu des richesses de l'Afrique.
L'inauguration longuement attendue et souvent reportée du Humboldt Forum arrive finalement au point culminant d'une pandémie mondiale. Cependant, le report de son ouverture physique pourrait bien être le cadet de ses soucis. Ses fondateurs se retrouvent désormais face à un débat virulent sur la légitimité de l'existence en Europe d'un musée dédié aux artefacts africains.
« En tant qu'Africains, nous nous demandons ce qu'ils veulent nous montrer en reconstruisant ce palais de l'époque coloniale, s'agit-il de nous montrer qu'ils sont toujours au pouvoir ? » déclare Mnyaka Sururu Mboro, une Tanzanienne habitant en Allemagne qui s'est opposée à la construction du Forum. « Je suis allée dans les sous-sols du musée ethnologique de Berlin. On y trouve des milliers et des milliers d'objets rapportés des colonies. Nous, Africains, nous voulons les récupérer. »
LES DÉBUTS
Initialement conçu en 2001, le Humboldt Forum se situe au cœur de Berlin, aux côtés d'autres institutions célèbres de la ville sur l'île aux Musées, l'attraction préférée des touristes au beau milieu de la Spree. Ses fondateurs souhaitaient mettre Berlin sur la carte des plus grandes villes-musées européennes en donnant naissance à une institution de classe internationale comparable au British Museum ou au Louvre.
Le Forum a été nommé en l'honneur de deux frères du 18e siècle que les Allemands ont plaisir et fierté à se remémorer : le philosophe Wilhelm von Humboldt et son cadet, Alexander von Humboldt, un naturaliste qui a recueilli de nombreux spécimens et artefacts à travers la planète.
D'après le site Internet du musée, « le Humboldt Forum est dédié à l'histoire et à la culture de notre monde dans toute sa complexité. » Il aspire à « retracer l'histoire universelle de l'espèce humaine sous différentes perspectives. »
Le Forum exposera des œuvres du musée d'art asiatique de Berlin, de l'université Humboldt, du City Museum de Berlin et du musée ethnologique. La plupart de ses artefacts sont arrivés à Berlin à travers un « réseau de marchands, de collectionneurs, d'officiers coloniaux et de fonctionnaires, » peut-on lire sur le site du musée.
D'après Paola Ivanov, conservatrice d'une partie de la collection Afrique du Humboldt Forum, avant que la conférence de Berlin ne propulse l'Allemagne dans la course à la conquête de l'Afrique, le musée ethnologique ne possédait que 3 361 objets africains. À la fin de la période coloniale, ce chiffre s'approchait des 50 000. Certains de ces nouveaux objets ont été pillés dans la région connue à l'époque sous le nom d'Afrique orientale allemande au cours de la période coloniale allemande de 1886 à 1919.
Installé en plein cœur de Berlin au sein d'un palais prussien reconstruit, le Humboldt Forum est au centre du débat sur la façon dont l'Allemagne devrait se réconcilier avec son passé impérial.
Les territoires allemands s'étalaient sur une partie de la Tanzanie, du Rwanda et du Burundi en Afrique de l'Est ; de la Namibie au sud ; du Cameroun et du Togo à l'Ouest. En 2016, le musée ethnologique a lancé un programme visant à « rechercher la provenance des possessions problématiques, » notamment celle des plus de 10 000 artefacts en provenance de la Tanzanie, dont certains ont été obtenus au travers d'une « appropriation violente et de guerres coloniales. » Le musée a également invité des scientifiques tanzaniens à identifier les éventuels artefacts présents au sein de sa collection, donnant ainsi lieu à un échange intercontinental.
« Nous avons des objets qui posent réellement problème dans la collection Tanzanie, car les Allemands ont conquis ce pays d'une façon très violente, » déclare Ivanov. « Les guerres des Maji-Maji menées par les Allemands dans le sud de la Tanzanie ont causé la mort d'au moins 200 000 personnes. Un grand nombre d'objets est lié à ces conquêtes brutales. »
Ivanov indique que le musée a mené une enquête de provenance pour comprendre comment ces centaines d'artefacts étaient arrivées aux mains des Allemands. Par exemple, son équipe d'anthropologues a pu remonter la piste d'un ensemble de sculptures jusqu'au Cameroun et celle d'un tabouret au Bénin. Pour l'exposition inaugurale du Humboldt Forum, ils ont accompagné ces artefacts de documents historiques, de photos, de films et d'autres médias sélectionnés avec l'aide de conservateurs africains.
Cependant, en faire de même avec les 75 000 objets d'art africain serait une tâche herculéenne. « Sans ces recherches, aucun Humboldt Forum ni aucun musée ethnologique ne peut ouvrir aujourd'hui, » déclare l'historienne de l'art Bénédicte Savoy, ex-membre du comité consultatif du Humboldt Forum. Face à l'incapacité du musée à porter un regard critique sur sa collection, elle a choisi de démissionner en 2017. Chaque objet doit être minutieusement examiné avant d'être exposé, indique Savoy, afin que le public prenne conscience du « sang versé pour une œuvre d'art. »
BEAUTÉS DE BRONZE
De tous les artefacts africains exposés dans les musées européens, aucun n'a plus attiré l'attention que les bronzes du Bénin, un ensemble de plaques moulées à la fois en bronze et en laiton.
« Ils sont en quelque sorte devenus le symbole du débat sur la restitution, » indique Jörg Häntzschel qui écrit sur les musées pour le journal allemand Sueddeutsche Zeitung. « Ce sont un peu les cicatrices de tous les objets exposés dans les musées européens, en partie à cause de leur très grande valeur. » Certains se sont vendus aux enchères pour plusieurs millions de dollars.
« Ces œuvres du Bénin sont d'une incroyable beauté, » déclare Häntzschel, qui s'est déjà rendu au Cameroun pour admirer les artefacts africains sur leurs terres natales. « Ils sont aussi un cas flagrant de pillage, tous ont été pillés en l'espace de quelques jours par cette expédition britannique. » Nombre d'entre eux ont ensuite été vendus à de riches collectionneurs en Allemagne et en Autriche.
Ces plaques de laiton qui décoraient autrefois le palais royal du Bénin fascinent désormais les visiteurs du British Museum de Londres, détenteur de la plus vaste collection de bronzes du Bénin. La seconde plus grande est aujourd'hui celle du Humboldt Forum.
« Les Allemands savaient pertinemment que les objets qu'ils achetaient avaient été transférés illégalement de Benin City à Londres, » écrit Kwame Opoku, journaliste et auteur partisan de la restitution du patrimoine artisanal africain. Certains bronzes ont été vendus aux enchères à peine quelques mois après leur saisie. « La plupart des objets achetés par les Allemands et les Autrichiens devaient encore être entachés du sang versé par les habitants du Bénin au cours des récentes batailles, » déclare-t-il.
Aujourd'hui, même les pays qui n'ont jamais colonisé l'Afrique sont entraînés malgré eux dans le débat sur la restitution. Les descendants des souverains du royaume du Bénin ont écrit des lettres au musée Field et à l'Art Institute de Chicago leur demandant de retourner les artefacts de leurs ancêtres. Le Museum of Fine Arts de Boston, le Rhode Island School of Design Museum et le Metropolitan Museum of Art de New York ont tous en leur possession des bronzes du Bénin. « Ces bronzes du Bénin sont dispersés partout dans le monde, » indique Abungu. « Une obligation morale pèse sur les détenteurs de ces objets. Il est impossible d'y échapper. »
Pour certains, c'est sur l'Allemagne que pèse la plus lourde obligation de restituer ses bronzes. Après tout, c'est bien la conférence de Berlin qui a accéléré la « ruée vers l'Afrique » et mené au pillage des bronzes et de nombreux autres artefacts. D'autres pensent que le Forum est une institution intrinsèquement raciste qui n'aurait jamais dû être construite. L'exposition de trésors coloniaux au sein d'un ancien palais impérial nous ramène à l'époque où les « "choses exotiques" étaient présentées dans les "cabinets des curiosités", » d'après No Humboldt 21, un groupe d'activistes opposé au Forum.
Simon Rittmeier est le cofondateur de l'International Inventories Programme dont l'ambition est de cataloguer l'ensemble des artefacts kenyans à l'étranger ; il explique que « le musée ethnologique tel que nous le connaissons aujourd'hui a vu le jour au 17e siècle avec ce complexe de curiosité. » Au temps de l'Allemagne impériale, poursuit-il, « un souverain faisait l'étalage de sa puissance en collectionnant des objets exotiques pour les exposer en un seul et même lieu. Ce concept européen perdure. Il est encore présent aujourd'hui. »
UN « MUSÉE UNIVERSEL »
C'est à l'ex-directeur du British Museum, Neil MacGregor, que l'on doit le concept de « musée universel » comme un lieu où les visiteurs de tous horizons peuvent admirer et apprendre du passé. Le Humboldt Forum a été conçu avec cette même vision et MacGregor a d'ailleurs été recruté pour en prendre le contrôle en devenant l'un de ses trois directeurs fondateurs. La mission primaire du Forum est d'« établir un contact avec autant de régions du monde que possible » et de créer un « musée universel pour le 21e siècle. »
Cependant, pour les détracteurs du Forum, cette idée semble de plus en plus déconnectée de la réalité, une réalité renforcée par le durcissement des frontières de l'Europe qui suggère que beaucoup d'Africains n'auront jamais la chance de visiter la dernière née des institutions européennes.
« Si les Africains ne sont pas autorisés à franchir les frontières de l'Europe, certains meurent d'ailleurs en essayant, on ne peut pas parler de "musée universel", » déclare Leonie Emeka, une Allemande d'origine nigériane récemment diplômée en histoire de l'art qui a enquêté sur la provenance de la collection du Humboldt Forum. Certains artistes africains se sont même vus refuser leur visa pour exposer leur propre travail dans les pays européens, notamment en Allemagne. « Tout le monde n'a pas accès à ce musée universel, » résume-t-elle.
D'après Savoy, le nouveau musée arrive au mauvais moment. « L'Allemagne est en train de se redéfinir comme un pays ouvert, international, » explique-t-elle. « Elle fait de gros efforts pour accepter des personnes venues de zones de guerre ou de conflit. Il lui est donc impossible d'ouvrir un musée [colonial] ici et maintenant. »
À ses yeux, le premier pas vers la restitution des artefacts africains consiste pour les musées européens à cataloguer les objets en leur possession. Le musée ethnologique de Berlin détient près d'un million d'artefacts, dont la plupart d'origine inconnue. L'année dernière, le philanthrope George Soros a lancé un programme à hauteur de 15 millions de dollars pour soutenir la recherche de provenance destinée à restituer les objets d'art africain.
Certains activistes ont choisi de prendre les choses en main. Mwazulu Diyabanza, un militant qui défend le versement d'indemnités par l'Europe à l'Afrique pour le colonialisme, est même allé jusqu'à tenter de voler des œuvres exposées dans des musées français et néerlandais, soutenant que le vol d'un objet volé revenait à le restituer à son propriétaire légitime. Cet acte de réappropriation des artefacts africains a été popularisé par une scène de Black Panther, un film de superhéros de l'univers Marvel sorti en 2018 qui se déroule dans un pays africain fictif.
Pour les conservateurs de musées, les artefacts ne devraient pas être renvoyés en Afrique tant que des établissements modernes, à atmosphère contrôlée, n'ont pas été construits pour les accueillir. Cependant, Häntzschel a découvert l'année dernière que le musée ethnologique de Berlin avait entreposé certains de ses propres artefacts dans des conditions désastreuses. Les salles de stockage de Berlin sont parfois inondées, laissant les objets baigner dans l'eau. Il a également constaté des conditions en deçà des standards dans plusieurs musées à travers l'Allemagne. Une conservatrice de musée lui a confié qu'environ 15 % des artefacts détenus par l'Allemagne n'avaient même jamais été comptés. « Il règne un certain chaos dans les musées ethnologiques allemands, » a-t-elle dit.
L'année dernière, une centaine d'universitaires ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils demandaient que l'Allemagne ouvre immédiatement ses collections africaines aux chercheurs afin d'examiner les conditions de leur obtention. Cet appel est arrivé un an après que la ministre de la Culture allemande a expliqué comment les musées du pays se devaient d'enquêter sur la provenance des artefacts étrangers.
Quant aux bronzes du Bénin, le Forum consacrera deux grandes salles à une exposition sur le Bénin qui présentera les mille ans d'histoire du royaume ainsi que le pillage perpétré par les Britanniques en 1897. Par ailleurs, en 2018, le musée ethnologique de Berlin s'est joint à une poignée d'autres musées européens pour annoncer le prêt de certains bronzes à l'inauguration d'un nouveau musée au Nigeria. Néanmoins, d'aucuns soutiennent que ces objets devraient tout simplement être restitués.
Pour Häntzschel, le débat sur la restitution « n'est pas qu'une question de propriété. Il s'agit plutôt de se confronter à son passé, de savoir quoi en faire. »
En plaçant ces objets africains dans des expositions pour les déclarer œuvres d'art, indique Rittmeier, nous les « dissocions de leur ancienne utilisation, nous les empêchons d'être touchés, ressentis. » Cela « coupe les liens avec leur histoire. »
Au lieu d'exposer simplement ces artefacts africains à la vue des amateurs de musée, certains suggèrent de repenser l'expérience même du musée. Plutôt que de déambuler à travers les différentes salles, les visiteurs pourraient se voir proposer des visites guidées et des conférences sur une collection particulière, menées par des conservateurs qui ont consacré leur vie à la compréhension de leur signification historique.
« À leur place, j'aurais totalement changé le concept de musée anthropologique, » déclare Emeka, la jeune diplômée en histoire de l'art. Un musée, ajoute-t-elle, ne devrait pas être un édifice statique, mais quelque chose de vivant. Les 644 millions d'euros investis dans la construction du Humboldt Forum auraient pu être mieux dépensés en faisant venir des anthropologues angolais en Allemagne pour assurer la présentation des artefacts angolais, ou en voyageant à travers l'Angola pour atteindre des communautés qui ne peuvent pas visiter les « musées universels » de pays auxquels ils n'ont pas accès.
Jacob Kushner s'intéresse aux enjeux de l'ethnicité, de la migration, de la santé, de la faune et des droits de l'Homme en Afrique, en Allemagne et aux Caraïbes.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.